Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 4 octobre 2014

Alan Henning a été exécuté


Surnommé «Gadget» pour son goût prononcé pour les nouvelles technologies, Alan Henning n'était pas un professionnel de l'humanitaire. Touché par les souffrances de la population syrienne, il avait cependant décidé de s'associer à un groupe d'amis musulmans qui avaient fondé une association caritative, «Aid4Syria», afin d'amener de l'aide humanitaire dans des camps de réfugiés.

Alan Henning vêtu de la même tenue orange que les victimes précédentes, qui rappelle les tenues des prisonniers de Guantanamo. Il ne prononce qu'une brève phrase, avant que son bourreau ne reprenne la parole pour accuser le parlement britannique d'être responsable de sa mort. "Je suis Alan Henning, à cause de la décision de notre Parlement d'attaquer l'Etat islamique, en tant que Britannique, je vais payer le prix de cette décision."

Le même bourreau que celui de David Haines?

Le bourreau, dont la voix semble avoir été altérée électroniquement, a néanmoins un accent britannique. Selon le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE, il semble être le même que celui qui a assassiné l'otage britannique, David Haines, mi-septembre.

Âgé de 47 ans, Alan Henning était chauffeur de taxi originaire de Manchester. Il avait été kidnappé en décembre dernier, alors qu'il s'était porté volontaire pour acheminer de l'aide dans un camp de réfugiés syrien. Fin septembre, l'épouse d'Alan Henning avait supplié Daesh de libérer son mari.

Mais le nom d'Alan Henning avait été cité directement par les jihadistes comme celui de leur prochaine victime, à la fin de la vidéo montrant l'assassinat de l'écossais David Haines. Cette fois, le bourreau menace un otage américain, Peter Kassig.

"Ce crime odieux ne restera pas impuni"

Vendredi dans la nuit, le président François Hollande s'est dit "indigné" de ce "crime odieux". "Ce crime, comme les précédents, ne restera pas impuni. La France continuera de soutenir le peuple et les autorités irakiennes dans leur combat contre le terrorisme", a insisté le chef de l'Etat.

Peu avant, le Premier ministre britannique David Cameron avait condamné "un meurtre brutal", qui "montre à quel point ces terroristes sont barbares et repoussants". "Mes pensées sont avec sa femme et ses enfants", poursuit le Premier ministre. "Alan était parti en Syrie pour acheminer de l'aide à des personnes de toutes confessions qui en avaient besoin. Le fait d'avoir été pris en otage au moment où il était en train de vouloir aider les autres, et maintenant d'avoir été assassiné montre que la perversion de ces terroristes de l'Etat islamique est sans limites."

Les Etats-Unis ont également réagi à l'annonce de la mort d'Alan Henning: Barack Obama a condamné un "meurtre brutal". "Nous travaillerons ensemble avec nos alliés et amis pour traduire en justice les auteurs".

ATS