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Créé en 1978 afin de faire face à la menace terroriste, le plan Vigipirate a été mis en oeuvre pour la première fois en 1991, au moment de la première guerre du Golfe. Il compte entre 300 et 400 mesures confidentielles, actives ou non selon le degré d’importance des risques d’attentats, visant à protéger des lieux sensibles, voire critiques.
Depuis sa création, Vigipirate a été remanié à 3 reprises. Il y en aura une quatrième, qui entrera en vigueur le 20 février prochain. Ce nouveau plan va notamment abandonner la signalétique basée sur les couleurs, qui avait été adoptée en 2003.
Actuellement, le plan Vigipirate est en phase “rouge”. Il l’est depuis les attaques terroristes commises dans le métro de Londres en juillet 2005. Il était brièvement passé au “rouge écarlate” au moment de l’affaire Merah, en mars 2012, soit le niveau le plus élevé qui permet de prendre toutes les “mesures nécessaires pour prévenir le risque avéré d’attentats majeurs, simultanés ou non”.
Désormais, il est question d’adopter une signalétique avec un triangle rouge bordé de noir portant le sigle “Vigipirate”, qui sera diffusé les lieux publics comme les gares et les aéroports. En temps normal, le dispositif sera à la “vigilance”. Dans le cas où une menace précise serait détectée ou un action terroriste commise, une pastille “alerte attentat” sera ajoutée au logo.
L’ancien système disposait 5 niveaux : outre le rouge et l’écarlate, déjà évoqués, il y avait le blanc (posture permanente de sécurité située formellement hors du plan Vigipirate), le jaune (accentuer la vigilance face à des risques réels mais encore incertains) et l’orange (prévenir le risque d’une action terroriste plausible).
“Le plan Vigipirate a été efficace dans la mesure où la France a été épargnée par des attentats de masse ces dernières années, mais il fallait le moderniser pour le mettre en adéquation avec les nouvelles menaces et la mobilité des personnes”, ont expliqué les services du Premier ministre.
Quant aux mesures de ce nouveau plan Vigipirate, une partie sera accessible au public. Jusqu’à présent, elles étaient classées “confidentiel défense” et ne pouvaient donc être consultées que par les autorités concernées. Toutefois, une centaine d’entre elles resteront confidentielles, afin d’éviter qu’elles ne soient déjouées par des groupes terroristes.
Cependant, l’intérêt de permettre à n’importe qui de consulter partiellement les mesures du plan Vigipirate ne saute pas aux yeux. Si toutes étaient confidentielles jusqu’à présent, c’est qu’il devait y avoir une raison… Et l’on se demande bien ce qui peut motiver une telle décision.
En outre, ce nouveau plan ne prévoit aucun renforcement des moyens des forces de l’ordre (et de l’armée) et ne donnera lieu à aucune modification juridique. Il sera placé sous l’autorité de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), appelée à remplacer prochainement la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Le plan Vigipirate mobilise, chaque année et en permanence, 1.350 militaires des 3 armées (Terre, Air, Marine) sur l’ensemble du territoire français (c’est à dire presqu’autant qu’en Centrafrique). Près de 450 d’entre eux patrouillent en Ile-de-France.