Deux talibans ayant infiltré les rangs de l’armée nationale afghane sont parvenus à tuer aujourd’hui deux soldats américains. La coalition a annoncé qu’ils portaient des uniformes des forces spéciales afghanes et qu’ils ont fait feu sur les deux militaires de l’ISAF dans la province de kapisa, région où étaient déployés les soldats français. Les deux meurtriers ont été aussitôt abattus par les autres soldats américains témoins de la scène. Un porte-parole des talibans, Zabiullah Mujahid, a revendiqué cette nouvelle action qui vient jeter un nouveau doute sur la fiabilité des soldats afghans.
Cette attaque green on blue, la deuxième depuis le début de l’année, intervient alors que le régime du président afghan Hamid Karzaï s’apprête à libérer dans les heures qui viennent 65 prisonniers talibans détenus sur la base de Bagram. Parmi eux figurent des talibans qui ont participé à des attaques green on blue. Rendus comme monnaie d’échange pour négocier la paix avec les talibans après le retrait des forces de l’OTAN à la fin de cette année, ces prisonniers sont également pour certains des experts en explosifs pour concevoir et placer des IED le long des routes en Afghanistan et au Pakistan.
Cet accord secret entre autorités afghanes et groupes islamistes influents dans la zone frontalière entre les deux pays a provoqué l’ire des autorités américaines. Celles-ci négocient âprement un accord bilatéral de sécurité avec Hamid Karzaï pour assurer une présence militaire américaine après 2014 dans le pays, sans succès pour le moment. Le directeur national du renseignement américain (DNI), James Clapper, s’est même exprimé cette semaine à ce sujet au cours d’une audition devant le Congrès soulignant « que ce n’est que mon opinion, et pas celui de mon administration, mais je ne pense pas que le président afghan signera un accord de sécurité ». Les parlementaires américains ont déjà prévenus : Les Etats-Unis bloqueront en retour toute une série d’aides prévues au développement de l’Afghanistan.