Abu Bakr al Baghdadi
Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi
Ibrahim Awad Ibrahim Ali al-Badri, dit Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi, Dr. Ibrahim Awad Ibrahim Ali al-Samarrai ou Abou Du'a, est un islamiste irakien, chef de l'État islamique en Irak et au Levant. Il est le successeur présumé de Hamid Daoud Muhammad Khalil al-Zawi à la tête de l'État islamique d'Irak.
À partir d'octobre 2011, il figure parmi les trois terroristes les plus recherchés par le gouvernement américain qui offre une prime de 10 millions de dollars pour sa capture.
Il naît à Samarra en Irak en 1971
Abou Bakr al-Baghdadi rejoint très tôt les rangs d'Al-Qaida en Irak, alors dirigée par le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui. En 2005, il est l'"émir de Rawah" et préside la tenue de tribunaux islamiques pour intimider les populations locales, n'hésitant pas à faire exécuter des partisans du gouvernement irakien de Nouri al-Maliki. Le 26 octobre de la même année, il est la cible d'une attaque aérienne américaine visant un repaire présumé d'islamistes près de la frontière syrienne. Alors identifié sous le nom d'Abou Du'a, il est déjà décrit comme un haut-responsable de la branche irakienne de la nébuleuse terroriste. Il était notamment chargé du transfert de combattants syriens et saoudiens en Irak.
Le 16 mai 2010, un communiqué du conseil consultatif de l'État islamique d'Irak annonce la nomination d'Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi en remplacement d'Abou Omar al-Baghdadi, tué le 18 avril 2010 lors d'une opération conjointe des forces de sécurité américaines et irakiennes. L'organisation annonce également la désignation d'Abou Abdullah al-Husseini al-Qurashi6 comme son nouveau premier ministre. Deux jours plus tôt, Abou Hamza Al-Mouhajer, ancien chef d'Al-Qaïda en Irak et ex-ministre de la guerre au sein de l'État islamique d'Irak, également décédé le 18 avril 2010, est remplacé par Nasser al Din Allah Abou Souleimane, selon un communiqué du groupe traduit par le centre de surveillance américain des sites islamistes (SITE).
À l'automne 2010, l'État islamique d'Irak multiplie les attaques contre les chrétiens et les chiites. Le 31 octobre 2010, veille de la Toussaint, une prise d'otage à l'intérieur de la Cathédrale de Bagdad s'achève dans le sang, provoquant la mort de 46 fidèles, dont deux prêtres, et de sept policiers. Le 3 novembre 2010, L'État islamique d'Irak revendique la responsabilité du massacre8.
En décembre 2010, les forces de sécurité irakiennes procèdent à l'arrestation de Hazem Abdul Razzaq al-Zawi, cousin de l'ex-émir Abou Omar al-Baghdadi et « Ministre de l'Intérieur » au sein de l'État islamique d'Irak, lors d'une opération anti-terroriste menée à Ramadi. Au cours de l'interrogatoire, le suspect avoue son implication au sein du groupuscule et révèle l'identité du nouvel émir.
Le 3 décembre 2010, la chaîne de télévision satellite irakienne Al-Sumaria diffuse des clichés photographiques censés montrer Abou Bakr al-Baghdadi et Abou Souleimane, lequel a été identifié comme un certain Niaman Mansour al-Zaidi.
Dès la fin de l'année 2010, l’État islamique d'Irak sous la direction d'Abou Bakr al-Baghdadi intensifie les attaques contre des cibles gouvernementales et policières.
Le 29 décembre 2010, le lieutenant-colonel Chamil Okla Ahmed al-Jabouri, haut-responsable de sécurité, est tué dans l'attaque du quartier-général de la police de Mossoul. Trois kamikazes pénètrent à l'intérieur du bâtiment. L'un d'eux est abattu par les policiers. Les deux autres déclenchent leurs ceintures d'explosifs, tuant le chef de la police et trois autres agents de sécurité. L'État islamique d'Irak revendique l'attentat.
Le 18 janvier 2011, un kamikaze actionne sa ceinture d'explosifs un milieu d'un groupe de recrues de la police de Tikrit, faisant une cinquantaine de morts. Le lendemain, un autre kamikaze lance une ambulance remplie d'explosifs contre l'entrée d'une base des forces de sécurité à Bakouba. L’État islamique d'Irak revendique les deux attaques.
Le 9 mai 2011, Abou Bakr al-Baghdadi annonce dans un communiqué son allégeance à Ayman al-Zawahiri, le successeur d'Oussama Ben Laden, tué le 2 mai 2011 à Abbottabad au Pakistan. L'« émir » de l'État islamique d'Irak réaffirme la loyauté du groupe envers la direction centrale d'Al-Qaïda tout en jurant de venger son ancien chef. Le groupe a revendiqué à cette occasion un attentat-suicide commis le 5 mai 2011 contre un poste de police à Hilla, au sud de Bagdad, ayant causé la mort de 24 policiers dont cinq capitaines et deux lieutenants.
À l'été 2011, les attaques imputées à Al-Qaida en Irak se multiplient à travers le pays. Le 28 août 2011, un attentat-suicide frappe la mosquée Umm al-Quda, à Bagdad, tuant Khalid al-Fahdawi, un important législateur. Le même mois, Abou Bakr al-Baghdadi déclare s'apprêter à déclencher une vague de cent attentats pour venger la mort d'Oussama Ben Laden.
Le 4 octobre 2011, Abou Bakr al-Baghdadi est inscrit sur la liste des terroristes les plus recherchés par le gouvernement américain (Rewards for Justice) qui offre une prime de 10 millions de dollars pour sa capture, faisant de lui l'un des trois chefs islamistes les plus recherchés au monde avec Ayman al-Zawahiri, chef d'Al-Qaida, et le mollah Omar.
Le 22 juillet 2012, Abou Bakr al-Baghdadi annonce dans un communiqué audio que la branche irakienne d'Al-Qaida s'apprête à reprendre ses anciens bastions dans le pays d'où ses militants ont été précédemment délogés par les forces armées américaines et leurs alliés sunnites. Il appelle à libérer les militants islamistes emprisonnés et menace de mort les juges, procureurs et ceux qui les protègent. Le 27 septembre 2012, 75 détenus s'évadent d'une prison à Tikrit à la faveur d'un assaut ayant entraîné la mort de 13 policiers.
Le 2 décembre 2012, le bruit court que le chef d'Al-Qaida en Irak aurait été arrêté au nord de Bagdad. Un communiqué diffusé par la chaîne de télévision al-Iraqiya annonce sa capture. Cependant, des doutes sont émis sur l'identité du suspect, des sources ayant informé les autorités américaines que l'homme arrêté est en réalité un des plus importants responsables de la nébuleuse terroriste dont l'identité n'a pas été révélée. Le 7 décembre 2012, L'État islamique d'Irak dément l'arrestation de son émir.
Le 9 avril 2013, Abû Bakr al-Baghdâdî, Emir de l'Etat islamique d'Irak, souvent présenté comme la branche irakienne d'al-Qaïda, proclamait l'instauration de l'Etat islamique en Irak et au Levant. L'annonce de la formation de cette nouvelle entité jihadiste, regroupant l'Etat islamique d'Irak et Jabhat an-Nusra, le principal groupe jihadiste syrien, dont Abû Bakr al-Baghdâdî révélait le parrainage par son organisation, allait bien sûr se heurter aux refus des responsables de l'Armée Syrienne Libre (ASL) en Syrie et à l'étranger mais aussi aux dirigeants de la plupart des brigades islamistes, y compris salafistes. Vingt-quatre heures plus tard, Jabhat an-Nusra, publiait un communiqué porté par la voix d'Abû Muhammad al-Jûlânî, chef du groupe, dans lequel il faisait savoir son refus de répondre à l'appel d'Abû Bakr al-Baghdâdî. In fine, sur le terrain, c'est malgré tout la ligne d'Abû Bakr al-Baghdâdî qui semble s'imposer aussi bien dans la zone orientale syrienne, à Raqqa ou encore à Alep où la présence de l'Etat islamique en Irak et au Levant est désormais devenue une réalité incontournable pour tous les acteurs locaux.
TF121