Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 12 janvier 2014

Le pseudo scoop de Closer met "la sécurité" du président Hollande en lumière


15 gardes du corps protègent François Hollande


Lors des meetings, François Hollande est protégé par la technique dite du «triangle», composée d'un ange gardien qui lui ouvre la marche et de deux autres qui surveillent ses côtés gauche et droite. Un quatrième bodyguard défend ses arrières avec une valise antiprojectile en kevlar. A l'occasion des bains de foule, la protection sera renforcée par la création d'un solide «carré tireur», sorte de bulle inviolable, assuré par trois ou quatre autres fonctionnaires à oreillette au contact discret du public. Habituellement, ce cas de figure est utilisé lors de visites de chefs d'Etat étrangers très exposés, comme les présidents américain ou russe.



Valérie Trierweiler a-t-elle fait virer la chef de la sécurité ?

La commandante chargée de la sécurité du candidat Hollande a été écartée à l'heure de composer l'équipe de protection du président. Un fait rare qui laisse place aux interprétations les plus folles. En attendant, les gorilles du président l'ont protégé à main nues lors de son voyage au Brésil... 

L’affaire serait probablement passée inaperçue sans le fameux tweet-missile anti-segolène Royal. Cette entrée en matière fracassante vaut à la compagne du président de la république d’être aujourd’hui soupçonnée d’avoir demandé l’éviction de cette femme-flic présente au cœur du dispositif de sécurité durant la campagne. Mais la véritable histoire n’est pas tout à fait celle que l’on raconte. 


Sophie Hatt, la patronne du Groupement se sécurité du président de la République (GSPR), photo MAXPPP 


Assurer la sécurité d’un candidat à la présidence de la république peut booster sérieusement une carrière. Un fonctionnaire a ainsi fini préfet sous Sarkozy. Lorsqu’elle a été nommée à la tête du GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la république), fin mai, la commissaire divisionnaire Sophie Hatt, autrefois chargée de la sécurité de Lionel Jospin, n’a pas souhaité conserver la fameuse commandante dans son staff. Elle aurait également voulu se séparer de 4 autres membres du dispositif, mais ils ont fait jouer leurs relations pour intégrer la future équipe.

La commandante a été remerciée sans motif, alors que François Hollande avait personnellement demandé qu’elle soit bien traitée et conservée au sein du GSPR. Seule la commissaire divisionnaire, dont on sait qu’elle s’est peu avant entretenue avec la compagne du président, connaît les véritables raisons de cette éviction inhabituelle.

La commandante déplaisait-elle à la compagne du président ? Est-ce un nouveau signe d’une jalousie mal placée ? Risquait-elle plutôt de faire de l’ombre à la commissaire divisionnaire Sophie Hatt, cette commandante qui était dans l’intimité du président depuis déjà 4 mois ? Officiellement, il n’y avait plus de place correspondant à son grade après le recrutement, comme N°2, d’un lieutenant colonel de gendarmerie. La conserver comme N° 3 n’aurait pas eu de sens, sachant qu’il s’agit d’encadrer une soixantaine de personnes. 

La presse a fait état d’une petite histoire qui aurait envenimé les relations entre la "première dame" et la commandante : des effets personnels égarés lors d’un meeting à Bercy, pendant la campagne. Vérifications faites, ce n’est pas un sac, mais un imperméable et une écharpe qui ont été déplacés d’une loge à l’autre pendant le meeting, et la commandante n’y est pour rien : ce sont les membres du service d’ordre du PS qui s’en sont chargés. Ces effets ont d’ailleurs été très vite retrouvés et personne n’a subi la moindre réprimande. 

L’Elysée évoquait ce vendredi 22 mai des problèmes de « comportement », mais pourquoi avoir conservé la commandante durant 4 mois à la tête de l’équipe de protection du candidat si elle avait commis des erreurs ? L’énigme ne manquera pas d’attirer la curiosité des « trierweilerologues » dans les jours qui viennent. 

En attendant, plus sérieusement, ce scoop de Marianne2 : les membres du GSPR chargés de protéger François Hollande durant son bref déplacement à Rio de Janeiro, pour la conférence des nations unis sur le développement durable, n’étaient pas armés. Un membre du GSPR, déjà en poste sous Sarkozy, avait en effet chargé la mallette contenant les armes des policiers français dans un mauvais avion, lors de l’étape mexicaine du président de la république. Que cet incident se soit produit dans l’un des pays les plus violents du monde provoquera certainement de vifs débats au sein de l’équipe. 

Une mallette avec deux armes pour deux agents précurseurs qui attendaient au Brésil [...] a été oubliée

Deux policiers, membres du dispositif de sécurité de François Hollande, étaient bel et bien sans armes, pour accompagner le chef de l’Etat à Rio, affirme dans Le Figaro le patron du SPHP, le service de protection des hautes personnalités, qui encadre le GSPR, le groupement qui assure la sécurité du chef d l’Etat :  

Ces "agents précurseurs", une fois le président  arrivé dans le pays, participent bien à l'escorte du chef de l'Etat.

Problème ? La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, interrogée sur cette micro-affaire, assurait, mercredi 27 juin,lors de son debriefing du Conseil des ministres, que : 

L’ensemble des officiers qui entouraient le président de la République était armé. 

[Ils] n’étaient pas à mains nues, contrairement à ce qui a  été prétendu.

Najat Vallaud-Belkacem était invitée à réagir, lors de ce rendez-vous très préparé, aux informations du Canard Enchaîné et de l’AFP– qui reprenaient en fait une information donnée dans Marianne, il y a plusieurs jours. 

Ces deux versions rigoureusement divergentes ont été livrées exactement en même temps, témoignant d’un certain manque de coordination entre le SPHP et l’exécutif.

Le point presse de Najat Vallaud-Belkacem se tient dans la foulée du conseil des ministres, le mercredi en fin de matinée… et l’interview du patron du SPHP, le commissaire Gilles Furigo, a été publiéesur LeFigaro.fr, mercredi peu après 13 heures.

le "scoop"  Closer remet la sécurité du président en question 

Des photographes ont commencé à suivre Julie Gayet peu après les déclarations de Stéphane Guillon sur Canal+ indiquant que François Hollande s'était rendu sur le tournage du film Les âmes de papier, dont l'actrice et lui-même tiennent les rôles principaux. Selon nos informations, Valérie Trierweiler ignorait que son compagnon se rendait sur les plateaux de tournage, elle l'a appris à cette occasion. Toujours selon nos informations, une première tentative pour surprendre François Hollande avec Julie Gayet avait échoué en avril dernier. 

Mais, en décembre, en découvrant l'appartement que loue l'artiste près du palais de l'Élysée, également voisin de Rouge International, la maison de production de Julie Gayet, les paparazzis ont décidé de planquer. C'est ainsi qu'ils aperçoivent Michel, le brigadier-chef du Groupe de sécurité du président de la République (GSPR), entrer dans le hall de l'immeuble en repérage. Les processus mis en place pour assurer la protection du président de la République obéissent à des règles précises et strictes, notamment avec l'envoi d'un précurseur chargé de visiter les lieux où le "PR" se rendra. En l'occurrence, Michel semble jouer tous les rôles. Non seulement il repère les lieux, mais il transporte également le président.

Le président se fait livrer des viennoiseries

Une fois l'immeuble inspecté, sommairement, le policier de la protection rapprochée ressort, lance un rapide coup d'oeil dans la rue, puis appelle François Hollande sur son téléphone. Sans doute pour lui préciser que la voie est libre. Le président arrive à l'arrière de son scooter, casque non attaché sur la tête. Les photographes ont aussi pu constater que l'officier de sécurité apporte les croissants, alors que ce n'est pas dans ses attributions. Une polémique était née il y a quelques semaines à propos d'un conseiller du président qui avait demandé à son officier de lui apporter des pains au chocolat. Cette fois, ce n'est plus un obscur conseiller de l'Élysée, mais le président lui-même qui se fait livrer des viennoiseries. Nul doute que les syndicats qui, à l'époque, avaient dénoncé un détournement de mission pour un pain au chocolat vont de nouveau monter au créneau pour s'indigner plus encore... Quand le président ressort, il enfourche son deux-roues conduit par un motard de la présidence, fait le tour du pâté de maisons, toujours le casque non vissé, et s'introduit dans un parking souterrain d'où il ressort à bord de son véhicule présidentiel. Il regagne alors le palais de l'Élysée. 

Un officier du GSPR s'indigne que la sécurité du président n'ait pas été assurée : "Depuis la nomination de Sophie Hatt [patron du GSPR, NDLR], ce n'est pas la première bourde. Encore une fois, il n'y aura aucun débriefing chez nous pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise. Personne à l'Élysée n'a pris la mesure de cette mission : nous devons protéger la fonction, quel que soit l'homme." Un ancien du GSPR qui a servi du temps de Nicolas Sarkozy s'étonne également : "Certes, nous ne sommes pas aux États-Unis, où Barack Obama signe un document pour lui signifier qu'il appartient désormais à la nation et qu'il doit se soumettre à un protocole drastique concernant sa sécurité. Nicolas Sarkozy avait bien compris notre rôle. Pour ses sorties privées, nous n'étions pas moins de cinq avec un véhicule qui suivait la voiture présidentielle, c'est d'ailleurs une méthode qui existait également avec Jacques Chirac. Avec François Mitterrand, le GSPR ne prenait qu'un véhicule en cas de sortie privée." 

Un président ne s'appartient plus

Il n'y a pas que dans le cas des visites privées de Hollande que la procédure n'a pas été suivie. Récemment, lorsque le président s'est rendu en Centrafrique, en période de conflit armé, aucun officier n'a été envoyé en repérage. Pire, les effectifs du GSPR ont été réduits sur décision de Sophie Hatt afin de laisser la place à deux conseillers du président. "C'est un terrain de guerre, les rebelles se sont approchés de l'aéroport, on était prêts à rapatrier l'avion du président. Là non plus, il n'y a pas eu de débriefing. On joue avec le feu, mais on ne tire jamais aucune conséquence des ratés. On préférera nous laisser prendre un pruneau plutôt que déjuger ceux qui ont choisi la patronne du GSPR...", témoigne sous le couvert de l'anonymat un policier de la protection rapprochée. 

François Hollande a une excuse : il n'a jamais occupé de fonctions qui lui auraient permis de se familiariser avec la protection rapprochée. De même que l'ensemble de son cabinet, à quelques rares exceptions près. "Il doit comprendre qu'un président ne s'appartient plus. Les blancs dans son agenda sont devenus bien trop nombreux...", continue le policier. Un haut fonctionnaire de Beauvau conseille au président de la République de remettre à plat l'ensemble de sa protection : "Il n'y a jamais eu autant d'erreurs. Rien que celles qui ont été médiatisées depuis un an devraient inciter le président à réagir." Ni L'Élysée ni Sophie Hatt n'ont répondu à nos sollicitations. Le patron du Service de protection des hautes personnalités, dont le GSPR dépend, n'a pas non plus souhaité répondre à nos questions en précisant : "Il y a des informations que vous n'avez pas à connaître." 

Hollande-Gayet : la trahison du ministre de l'Intérieur

François Hollande, Manuel Valls et Valérie Trierweiler, le 5 décembre 2011 à Berlin. © Patrick Kovarik / AFP 

Les intimes de Valérie Trierweiler mettent en cause le ministre de l'Intérieur : pouvait-il ignorer que l'appartement de Julie Gayet était prêté par un proche du gang de la Brise de mer ? 

Au château, on est dubitatif : pourquoi François Hollande vient-il de renouer, en pleine tempête nationalo-conjugale, avec Rachid Kasri, son chauffeur "historique", celui qui le couvrait quand il allait secrètement rejoindre Valérie Trierweiler alors qu'il était en couple avec Ségolène Royal ? Le confident avait été pourtant délaissé dès le lendemain de la victoire du président normal. Le chauffeur éconduit avait insisté lourdement auprès de son "ami" afin qu'il reprenne contact. En vain.

"Que fait la police ?" ironise un proche de la première dame qui voudrait connaître la réponse à ce soudain retour en grâce. La police ? C'est plutôt le patron qu'il cible : "le traître" de Beauvau. Celui qui doit sa nomination à Valérie Trierweiler qui l'a imposé auprès de François Hollande quand celui-ci lui préférait François Rebsamen, le sénateur-maire de Dijon, hollandais plus ancien comparé à ceux de la "promotion Hélicoptère", surnom donné par les éléphants de Solférino aux ralliés de la dernière heure qui trustent les fonctions gouvernementales et les cabinets jusqu'à celui de l'Élysée. La journaliste de Paris Match fut impressionnée par les talents de communicant de Valls et par sa loyauté : il poussait le zèle jusqu'à rajuster la cravate du président du conseil général de Corrèze, qui la porte toujours de travers ! Valérie Trierweiler et Anne Gravoin, la femme du locataire de la Place Beauvau, étaient devenues très amies à cette occasion.

Mise au point rapide

Pour cet intime de la (future ex ?) première dame, Manuel Valls était forcément au courant des frasques présidentielles. Au Château, le ministre le plus populaire du gouvernement a placé des hommes à lui. Aquilino Morelle, le sécuritaire montebourien, ex-plume de Jospin et Christian Gravel, ancien directeur de cabinet du maire d'Évry, conseiller en communication du président qui a fait ses armes comme stagiaire auprès de... Valls quand il était porte-parole et responsable de la communication de Lionel Jospin. Les yeux et les oreilles de Manuel Valls. Selon mes informations, dès la parution du magazine Closer révélant publiquement la liaison entre Julie Gayet et François Hollande, Aquilino Morelle et Christian Gravel étaient partisans d'une mise au point rapide du président sur sa situation conjugale et plutôt en faveur d'une rupture avec l'actuelle première dame.

La patronne du Groupe de sécurité du président de la République, la commissaire divisionnaire Sophie Hatt, est également une proche de Gravel et du ministre de l'Intérieur. Elle les a connus à Matignon du temps où elle "protégeait" Lionel Jospin. 

"Je pourrai continuer à faire du scooter ?"

Dès lors comment la police ne pouvait-elle pas être au courant que le président se rendait rue du Cirque dans un appartement prêté à Julie Gayet depuis six mois par une comédienne qui y vivait jusque-là avec Michel Ferracci, ancien du cercle Wagram, réputé proche du gang de la Brise de mer et condamné à dix-huit mois de prison avec sursis ? Certes, Ferracci fait désormais dans la fiction, héros de... Mafiosa, la série à succès de Canal+. Comment le ministre de l'Intérieur pouvait-il ignorer le désir irrépressible de "liberté" de François Hollande dans cette prison dorée qu'est le palais de l'Élysée ? Pouvait-il ignorer également les "blancs" dans ses agendas qui n'ont pas pu échapper à Christian Gravel ?

"Comment je sors sans qu'on me voie ?" s'interrogeait François Hollande devant ses collaborateurs alors qu'il venait juste d'être élu président, en mai 2012, rapporte Cécile Amar, journaliste au JDD, dans Jusqu'ici tout va mal (éd. Grasset, à paraître le 15 janvier). L'anecdote ne pouvait pas mieux tomber. Quelques semaines avant son élection, continue l'une des meilleures spécialistes de la galaxie socialiste, François Hollande s'inquiétait auprès de son officier de sécurité : "Je pourrai continuer à faire du scooter ? - Ça dépend, monsieur. - Que se passera-t-il si je roule en scooter ? - Une voiture sera devant vous, une autre derrière et des motos sur les côtés."

"Il sait que je suis ambitieux"

Le 1er janvier dernier, lorsqu'il rejoint Julie Gayet, la procédure en vigueur n'est pas respectée, comme on le sait... Manuel Valls a-t-il alors cherché à planter le président ? Ou à devancer ses désirs de séparation ? Lorsque Closer a publié fin juillet 2013 un reportage sur les vacances grecques de Valérie Trierweiler attendant en vain que François Hollande la rejoigne, son ami Christian Gravel s'était fendu d'un coup de téléphone assassin à Laurence Pieau, la directrice de la rédaction du magazine people. Alerté dès lundi qu'un sujet sur le président de la République pouvait paraître en fin de semaine dans Closer, Gravel ne s'est pas manifesté ni auprès de la rédaction ni auprès de la direction du groupe Mondadori, propriétaire de Closer.

Ceux qui voient dans ces manoeuvres la main invisible de Manuel Valls pourront utilement se rapporter à l'ouvrage de Cécile Amar : "Il me regarde tel que je suis, il sait que je suis loyal mais il sait que je suis ambitieux..." y affirme Manuel Valls à propos du regard que porte sur lui François Hollande. "Jusqu'ici tout va mal" en effet.
     
TF121