Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 13 janvier 2014

le «super flic de Karachi» Chaudhry Aslam tué par les talibans




Un attentat suicide revendiqué par les talibans a tué jeudi l’un des policiers les plus puissants du Pakistan, Chaudhry Aslam, dans la ville de Karachi.

Surnommé le “super flic” de Karachi, il était connu pour avoir dirigé d’une poigne de fer des opérations anti-talibanes et contré des puissants gangsters locaux connus dans la métropole économique du sud du pays, en proie à des violences records.

Un attentat savamment planifié par les insurgés. Le véhicule du kamikaze a foncé sur le convoi de Chaudhry Aslam dans lequel se trouvaient deux autres policiers; les trois occupants ont péri. Le véhicule a été complètement détruit. Des pièces calcinées ont été retrouvées à une vingtaine de mètres de l’explosion.

L’attentat a aussitôt été revendiqué par le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), un regroupement de factions talibanes multipliant les attentats dans le nord du pays et à Karachi. Les talibans, qui avaient déjà essayé de le tuer à plusieurs reprises, ont qualifié la mort du commissaire Chaudhry Aslam de “grande victoire”. “Nous voulions l‘éliminer depuis longtemps car il a tué et torturé beaucoup des nôtres à Karachi”, a déclaré un porte-parole, Sajjad Mohmand, qui a prévenu que d’autres responsables de la police et de l’armée pourraient connaître le même sort.

Chaudhry Aslam avait reçu de nombreuses menaces de mort au cours des dernières années. En 2011, une voiture pleine d’explosifs avait percuté sa résidence dans un quartier chic de la métropole. Huit personnes avaient été tuées mais sa famille avait survécu. “Je ne m’inclinerai jamais devant les terroristes”, avait il alors déclaré.

Surnommé aussi “le flic le plus dur du Pakistan” par la presse, il critiquait régulièrement le manque de moyens alloués, selon lui, à la police pakistanaise et défendait les méthodes de cette dernière, accusée de commettre des exécutions sommaires par les
 défenseurs des droits de l’homme.

La ville de Karachi, port tentaculaire de près de 20 millions d’habitants bordé par la mer d’Arabie, est le théâtre depuis quelques années d’une “guerre des gangs” sanglante sur fond de rivalités ethniques, politiques et économiques, de violences sectaires et de la montée en puissance des talibans.

Une violence exponentielle, 2.500 personnes assassinées en 2013, l’année la plus meurtrière depuis le début des années 90. On en dénombrait 344 il y a six ans, sous le gouvernement militaire de Pervez Musharraf, ce qui avait poussé de nombreuses personnalités locales à demander une vaste opération militaire en zone urbaine.