Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 26 septembre 2013

Disparues de Perpignan : sur la piste d'une quatrième victime ?


Les policiers vérifient si le père d'Allison, et époux de Marie-Josée, disparues en juillet 2013, a connu une jeune femme retrouvée noyée en 1999.

Francisco Benitez, ici aux côté de sa femme Marie-Josée le 18 mai 2013, s'est donné la mort le 5 août. © Alexandre Durand/AFP 


Le légionnaire Francisco Benitez pourrait avoir un rapport avec la fin tragique de Sandra Martin, une femme morte noyée dans des circonstances incertaines en 1999 en Ariège. Si c'était le cas, elle serait la quatrième femme à avoir connu un sort funeste ou indéterminé parmi les connaissances de Francisco Benitez, après son épouse Marie-Josée et sa fille Allison, en 2013 à Perpignan, et sa maîtresse Simone de Oliveira Alves, en 2004.

Zones d'ombre

Parmi les innombrables vérifications auxquelles ils procèdent, les policiers examinent donc des informations selon lesquelles Francisco Benitez connaissait Sandra Martin. La jeune femme de 21 ans, mère de deux enfants de moins de 3 ans, a disparu un soir de janvier 1999. Elle a quitté le domicile familial à Tarascon-sur-Ariège vers 22 heures après une dispute avec son mari, en lui annonçant qu'elle allait dormir à l'hôtel. Malgré une forte mobilisation pour la retrouver, presque deux mois se sont écoulés avant qu'un pêcheur ne découvre son corps début mars dans une retenue d'eau du barrage de Mercus-Garrabet, quelques kilomètres en aval de Tarascon.

En mars 2007, la juge d'instruction a refermé le dossier en prononçant un non-lieu. Pour la justice, Sandra Martin était morte noyée. Son mari, Patrice, mis en examen pour assassinat en 2000, a été mis hors de cause. Mais des zones d'ombre subsistaient. Les proches de la jeune femme n'arrivaient pas à croire à la noyade accidentelle ou au suicide, même si, confessait son mari à l'époque selon la presse locale, elle était dépressive et voulait rentrer au Brésil.

Une amie de Simone de Oliveira Alves

Patrice Martin a confié une contre-enquête à des détectives. Ce sont eux qui ont alerté le SRPJ en charge des disparitions de Perpignan. Selon leurs investigations consignées dans un rapport, Sandra Martin connaissait Francisco Benitez puisqu'elle comptait Simone de Oliveira Alves, d'origine brésilienne comme elle, parmi ses meilleures amies. En 1999, Francisco Benitez était en poste à Castelnaudary (Aude), à un peu plus d'une heure de route de Tarascon-sur-Ariège.

Simone de Oliveira Alves a, quant à elle, disparu en 2004 à Nîmes. Son dossier a sombré dans l'oubli jusqu'à cet été, quand a éclaté l'affaire des disparues de Perpignan. Un témoin a alors alerté les enquêteurs sur les circonstances étrangement semblables des affaires de 2004 et 2013.

Francisco Benitez s'est suicidé le 5 août soit deux semaines après la disparition de sa femme et de sa fille, en protestant de son innocence.