Des Américains veulent s'attaquer à l'agence nationale américaine du renseignement. Leur but : saturer le système de surveillance des internautes.
Capture d'écran du site Troll The NSA. © Le Point.fr
Le système de surveillance des internautes du monde entier mis en place aux États-Unis n'a pas fini de choquer. Le site américain Troll the NSA appelle les citoyens à "saturer les scanners de la NSA", l'agence nationale de sécurité. "Si des millions d'entre nous envoient, au même instant, notre message bourré des mots-clés de la terreur, nous pouvons donner à notre impressionnant système de surveillance national le genre de test qu'il mérite", explique le site. "Ils affirment qu'ils ne lisent pas et n'écoutent pas nos communications, alors pourquoi ne pas le vérifier ? Ça va être drôle", conclut la page d'accueil.
Le site suggère aux internautes de copier-coller un message type et de l'envoyer à exactement 1 heure du matin (heure de Paris) jeudi 13 juin. L'idée a de quoi séduire les partisans de la vie privée, même si elle ne manque pas d'inconvénients. Tout d'abord, l'envoi d'un message type, dévoilé deux jours à l'avance, permettra à la NSA de créer un filtre spécifique sur ses serveurs, pour ignorer tous ces messages identiques. Cela prendra deux minutes chrono à un analyste stagiaire. Par ailleurs, le choix d'un horaire précis peut créer un effet de masse et saturer les serveurs, mais il va aussi rendre l'opération très éphémère.
La clé est dans l'aléatoire
Étonnés par tant de méconnaissance technique, rare de la part d'un tel site, les médias américains ont mené l'enquête et ont découvert que deux employés de la plateforme d'info people et insolite BuzzFeed, Chris Baker et Mike Lacher, se cachaient derrière Troll The NSA, réduisant fortement la crédibilité de l'opération.
Pour véritablement déranger les Big Brothers du monde entier, il faudrait que les internautes utilisent les mots-clés "de la terreur" à leur convenance dans des textes qu'ils rédigeraient eux-mêmes. Il faudrait aussi qu'ils choisissent l'heure d'envoi du message, qui contribuerait alors à saturer en permanence les serveurs et interdirait toute pause temporaire des systèmes d'espionnage des individus. En introduisant ces aspects aléatoires, il serait impossible pour la NSA et ses équivalents, dont la DGSE en France selon Le Monde.fr (article payant), de créer des filtres enfantins en quelques clics...
Guerric Poncet