Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 12 janvier 2013

Mali : le premier mort français de l'opération Serval


Un officier français a été tué hier après-midi au cours d'un raid d'hélicoptères de combat contre les combattants islamistes dans le secteur de Konna. Il s'agit du lieutenant Boiteux, du 4ème régiment d'hélicoptères des forces spéciales (4ème RHFS) de Pau, une unité relevant du COS. Le raid, mené par des hélicoptères Gazelle, armées de canon et de missiles Hot, a été pris à partie par les islamistes avec des armes d'infanterie. La Gazelle est un engin léger et pas blindé.  Blessé, l'officier a été transféré à l'hopital de Mopti où il est décédé.  Les hélicoptères engagés sont basés à Ouagadougou, capitale du Burkina, dans le cadre du déploiement du dispositif Sabre. Hier ils ont été engagés à partir d'une base avancée à la frontière du Burkina et du Mali, côté burkinabé.

Déclenchée hier, l'opération militaire française a reçue le nom de Serval, un petit félin du désert, comme l'a précisé le chef d'état major des armées.

Un petit élement du Commandement des opérations spéciales (une vingtaine d'hommes, semble-t-il) a été déployé hier à Sévaré, pour y renforcer ce qui reste du dispositif militaire malien  - notamment l'état-major tactique commandé par le colonel Dako.

Vers 16 heures, un raid d'hélicoptères a permis de stopper la progression d'une colonne ennemie qui se dirigeait vers Mopti depuis Konna. Mopti est la première grande ville en pays bambara, alors que Konna est encore en zone touareg. La zone des combats est donc la frontière entre les deux Malis, celui du nord et celui du sud. Les rebelles semblent avoir reculé de "plusieurs dizaines de kilomètres", selon le chef d'état-major des armées.

Dans la soirée et la nuit, des raids aériens ont été menés par l'armée de l'air, à partir de la base de N'Djaména, impliquant des Mirage 2000D, Mirage F1 CR, un ravitailleur en vol et des Atlantique 2 de la Marine. Des véhicules et un PC ont été détruits. Les opérations aériennes sont toujours en cours.

Les forces françaises n'ont pas été impliquées dans des combats au sol, assure-t-on à l'état-major. Plusieurs compagnies d'infanterie vont être dépechées à Bamako pour contribuer à la stabilité et à la sécurité. 6000 ressortissants français vivent dans le pays. Une compagnie, du 2ème REP semble-t-il, serait arrivée hier soir.

Jean-Dominique Merchet