Avec ses 550 millions d’euros annuels, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) fait figure de parent très pauvre par rapport à l’énorme budget que les Etats-Unis ont alloué à leurs services de renseignement en 2012. A vrai dire, ce n’est même pas comparable.
Ainsi, Washington a dépensé 75,4 milliards de dollars au cours de la dernière année fiscale, qui s’est achevée à la fin septembre, pour financer ses opérations en matière de renseignement. Aussi astronomique soit-il, ce montant est pourtant en baisse par rapport aux deux années précédentes. En 2010, il était en effet de 80 milliards de dollars, puis de 78,6 milliards en 2011.
Dans ce total, le renseignement militaire a obtenu, toujours en 2012, 21,5 milliards de dollars. Ce niveau est en nette baisse par rapport à 2010, année où il avait atteint les 27 milliards. Cette évolution s’explique en partie par la fin des opérations américaines en Irak et à un engagement moindre en Afghanistan.
Pour autant, cette abondance de fonds n’est pas forcémement un gage d’efficience. En 2010, une enquête du Washington Post avait recensé 1.271 agences gouvernementales et plus de 1.900 sociétés privées ayant des activités dans les domaines du renseignement et du contre-terrorisme. Cette tendance a été amorcée après les attentats du 11 septembre 2001.
Et, en matière de renseignement, ce qui prime avant tout est la qualité des informations recueillies et non la quantité, une masse trop importante de données étant toujours compliqué à hiérarchiser et à traiter. Aussi, le quotidien américain avait indiqué, dans son enquête, que 50.000 rapports produits annuellement étaient finalement ignorés.