Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 1 novembre 2012

Un rapport recommande à la Suisse d’étudier une possible participation à la défense antimissile de l’Otan


D’après le quotidien Tagesanzeiger, qui en a obtenu une copie, un rapport hebdomadaire émanant du Service de renseignement de la Confédération (SRC) recommanderait au Conseil fédéral suisse d’évaluer une possible participation à la défense antimissile de l’Otan.

Ce système doit en effet protéger, à partir de 2018, les Etats membres de l’Otan contre les tirs éventuels de missiles balistiques. Et comme la Suisse est entourée de pays faisant partie de l’Alliance, de facto, elle bénéficierait de facto de ce dispositif, comme elle a profité, lors de la guerre froide, du parapluie nucléaire américain.

“Inévitablement, la Suisse, comme ses voisins, sera concernée dans la mesure où le bouclier va occuper une place considérable dans la stratégie de sécurité de l’Europe et risque de perturber les relations entre les Etats-Unis et la Russie. Même si, officiellement, c’est en priorité la menace iranienne qui est évoquée. C’est une donnée qui va influencer nos politiques extérieures” avait par ailleurs estimé Bruno Rösli, le sous-directeur de la politique de sécurité au Département de la défense (DDPS), en mai dernier, dans les colonnes du quotidien Le Temps.

Cependant, la proposition du SRC en a surpris plus d’un en Suisse. A commencer par le conseiller fédéral en charge des questions de défense, Ueli Maurer, qui ne veut pas entendre parler d’une telle participation, au nom du principe de neutralité que défend son pays et qui donne, selon lui, de meilleures garanties qu’un bouclier antimissile.

Dans un rapport publié en 2011, le DDPS, dont dépend le SRC, avait repoussé l’idée d’une participation suisse au projet de défense antimissile porté par l’Otan, estimant que cela serait perçu comme étant une intégration de fait à l’Alliance atlantique et que Berne y perdrait son autonomie “dans l’évaluation de la menace.”