Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 20 mai 2012

Abdelbaset al-Megrahi, la seule personne condamnée pour l'attentat meurtrier en 1988 contre un avion américain au-dessus de Lockerbie, est mort, selon son frère



Le Libyen Abdelbaset al-Megrahi, seul condamné pour l'attentat de Lockerbie en 1988 en Ecosse, est décédé dimanche à Tripoli, a annoncé à l'AFP son frère, Abdelhakim al-Megrahi.

 «Il est décédé il y a une heure», soit peu après 13H00 (11H00GMT), a indiqué Abdelhakim al-Megrahi. Il avait été hospitalisé le mois dernier pour une transfusion sanguine, dans un état «très critique», selon sa famille.

Né le 1er avril 1952 à Tripoli, marié et père de cinq enfants, Megrahi avait été condamné en 2001 à la réclusion à perpétuité pour son implication dans l'explosion d'un avion de la Pan Am au-dessus de Lockerbie, qui avait fait 270 morts. Il avait été libéré par la justice écossaise pour des raisons humanitaires en 2009, des médecins ayant diagnostiqué un cancer en phase terminale.

Vague d'indignation après sa libération

Sa libération avait soulevé une vague d'indignation, en particulier parmi les familles des victimes, d'autant plus qu'il ne semblait plus mourant à son arrivée triomphale à Tripoli, et qu'il a survécu jusqu'ici, même s'il était déjà l'année dernière dans un état semi-comateux. Megrahi avait été remis en 1999 à la justice britannique par son gouvernement. Il avait été inculpés en 1991, à la suite d'une enquête britannique et américaine, pour l'attentat contre un Boeing 747 de la Pan Am, qui avait explosé au-dessus de Lockerbie, en Ecosse.

Megrahi, qui a fait ses études aux Etats-Unis, a fait preuve lors de son procès de sa parfaite maîtrise de l'anglais, se présentant comme le directeur du Centre des études stratégiques de Tripoli. Selon l'accusation, ce poste n'était en fait qu'une couverture destinée à cacher ses fonctions au sein des services secrets libyens, les JSO, où il aurait exercé de hautes responsabilités, ce qu'il a toujours nié.

Mais c'est son poste de chef de la sécurité des lignes aériennes libyennes qui lui aurait donné la possibilité de perpétrer l'attentat, selon l'accusation. Toujours selon l'accusation, c'est Megrahi qui aurait négocié l'achat des minuteurs électroniques MST-13 dont l'un a activé la bombe. C'est lui également qui aurait acheté à Malte les vêtements qui ont servi à entourer la bombe.

Son co-accusé, Al Amin Khalifa Fhimah, avait été acquitté à l'issue du procès mais Megrahi a été reconnu coupable en 2001. Ce n'est qu'en 2003 que la Libye a reconnu officiellement sa responsabilité dans l'attentat puis a payé 2,7 milliards de dollars en guise d'indemnisation aux familles des victimes.

AFP