A force de déclarations contradictoires de la part des uns et des autres, l’on finit par ne plus savoir quoi penser. Ainsi, en janvier dernier, le Wall Street Journal a affirmé, en citant des responsables militaires américains, que la bombe MOP (Massive Ordnance Penetrator), qui, avec ses 2,7 tonnes d’explosifs, est actuellement la plus puissante en dotation au sein de l’US Air Force, ne serait pas en mesure de détruire les installations nucléaires iraniennes enfouies sur le site de Fordo, près de Qom.
Ce que même le chef du Pentagone, Leon Panetta, a admis lors d’un entretien accordé au même journal. D’ailleurs, une rallonge de 82 millions de dollars a été concédée pour améliorer les capacités de ce type de bombes.
Cette question est très importante dans la mesure où l’on prête à Israël l’intention de frapper les sites nucléaires iraniens avant qu’ils ne soient suffisamment protégés. Or, une telle éventualité n’est pas acceptable pour Washington. Ainsi, le président américain, Barack Obama, a une nouvelle fois mis en garde contre les conséquences d’une attaque israélienne avant de rencontrer Benjamin Nétanyahou, le Premier ministre de l’Etat hébreu.
« Toute action militaire dans la région menace de produire davantage d’instabilité dans la région du Moyen Orient » a déclaré Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche. « L’Iran est à la fois limitrophe de l’Afghanistan et de l’Irak. Nous avons du personnel civil en poste en Irak, nous avons des soldats et des civils en Afghanistan » a-t-il encore rappelé.
Et cette déclaration vient après l’évocation, par le New York Times, d’un document de synthèse du renseignement américain selon lequel il n’y aurait pas de preuve formelle indiquant que l’Iran est actuellement en train de travailler sur une arme nucléaire. Cela étant, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a quant à elle fait part de son inquiétude quant à une possible dimension militaire du programme iranien. Et l’attitude de Téhéran ne fait rien pour la rassurer, comme par exemple en refusant l’accès à ses inspecteurs du site de Parchin, où des activités suspectes ont été décelées grâce à des images satellites fournies à cette structure des Nations unies.
Est-ce un signe envoyé à Israël afin de gagner du temps et éviter une éventuelle opération militaire en Iran dans les prochaines semaines – les Israéliens craignent qu’il soit un jour trop tard pour atteindre les complexes nucléaires en cours de fortification – ou pas, toujours est-il que le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Norton Schwartz, a affirmé que l’armée américaine avait les moyens de détruire des sites profondément enfouis, démentant ainsi les propos relayés à ce sujet par le Wall Street Journal et récemment repris par l’ancien vice-président du Comité d’état-major des forces armées américaines, le général James Cartwright, qui a récemment pris sa retraite.
« Nous disposons de capacités opérationnelles et vous ne voudriez pas vous trouver là où elles seraient utilisées » a répondu l’officier à une question posée sur les bombes MOP. « Cela ne veut pas dire que nous n’allons pas continuer à procéder à des améliorations et c’est ce que nous faisons » a-t-il assuré. « L’essentiel est que nous avons des capacités et que nous ne nous contentons pas d’en rester là, nous allons continuer avec le temps à les améliorer » a-t-il ajouté.
« Il va sans dire que les frappes sont soumises aux lois de la physique. Plus la profondeur est importante plus il est difficile » de faire réussir un raid, a toutefois reconnu le général Schwartz. Mais l’arsenal américain n’est pas « inconséquent » a-t-il insisté.
Opex360.com