Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 3 mars 2012

La commission de l'ONU sur les crimes de guerre et les violations des droits de l'Homme en Libye n'a pas pu déterminer les causes de la mort de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi et de son fils Mouatassim

.
La Commission internationale d'enquête sur la Libye a conclu dans un rapport publié vendredi que le colonel Kadhafi et son fils, Mouatassim, capturés séparément le 20 octobre par des combattants de Misrata, étaient morts peu après dans des circonstances non élucidées.

«Bien que blessés, les deux (hommes) étaient vivants lors de leur capture et sont donc morts alors qu'ils étaient détenus par les thowars (combattants révolutionnaires)», affirme une version encore non-publiée du rapport que l'AFP a pu consulter.

«La Commission est dans l'incapacité de confirmer que la mort de Mouammar Kadhafi est un assassinat illégal et réclame un complément d'enquête», ajoute ce rapport.

La Libye refuse l'accès au rapport

Les autorités libyennes ont refusé à la Commission l'accès au rapport d'autopsie du colonel Kadhafi, ajoute le texte, notant que le médecin de la Commission ne pouvait pas se contenter des images du cadavre pour déterminer la cause du décès.

Les circonstances de la mort du dirigeant libyen ont créé la polémique en Libye, les autorités ayant assuré qu'il était mort dans des tirs croisés alors que plusieurs autres sources ont évoqué une exécution sommaire.

Indépendamment des causes de la mort, le rapport estime que l'exposition des cadavres des deux hommes au public durant plusieurs jours «constitue une violation du droit international coutumier».

Des raids de l'Otan ont tué «60 civils»

Des raids de l'Otan lors du conflit en Libye en 2011 ont tué 60 civils et en ont blessé 55 autres, selon un rapport de la commission de l'ONU sur les crimes de guerre et les violations des droits de l'Homme en Libye. «Sur 20 raids de l'Otan examinés, la Commission a recensé cinq raids durant lesquels 60 civils au total avaient été tués et 55 autres blessés», affirme une version encore non-publiée du rapport que l'AFP a pu consulter. Deux autres raids ont endommagé des infrastructures civils sans qu'aucune cible militaire n'ait pu être identifiée, ajoute le rapport. En dépit de ces informations, le rapport conclut que l'Otan «a mené une campagne très précise avec une détermination notable pour éviter les pertes civiles».

La Commission internationale d'enquête sur la Libye souligne en outre que le régime de Mouammar Kadhafi a déformé les bilan des pertes civiles dues aux raids aériens de l'Alliance atlantique. «Plusieurs accusations contre l'Otan examinées par la Commission étaient soit exagérées soit une tentative délibérée de désinformation», affirme le rapport. La Commission a en outre affirmé avoir reçu «un rapport crédible» faisant état du transport par les troupes libyennes de cadavres d'enfants depuis une morgue vers le site d'un raid de l'Otan.

AFP