L’armée belge s’est dotée vendredi d’une nouvelle unité spécialisée dans la collecte du renseignement, issue de la fusion de deux unités dissoutes dans le cadre du "plan De Crem" de restructuration adopté l’an dernier par le gouvernement, a-t-on appris de source militaire.
Ce nouveau bataillon baptisé ISTAR (pour "Intelligence, Surveillance, Target Acquisition et Reconnaissance"), fort de 660 hommes et femmes, a officiellement vu le jour ce 1er juillet à Heverlee (Louvain), même si la cérémonie militaire de création n’est prévue que le 18 octobre.
Il est né de la fusion du 1er régiment de Chasseurs à cheval-Guides de Bourg-Léopold (Limbourg) et du 2e/4e régiment des Chasseurs à Cheval de Saive (près de Liège), a indiqué un spécialiste du dossier, le lieutenant-colonel Peter De Vliegher, à l’agence BELGA.
"Il s’agit d’une nouvelle capacité (pour l’armée belge), celle de la collecte du renseignement", a-t-il expliqué.
Le bataillon ISTAR compte en effet trois escadrons opérationnels : deux de reconnaissance, équipés au total d’une quarantaine de véhicules blindés à roues 6x6 de type "Pandur" dotés de nouveaux senseurs, et un équipé de "radars de surveillance du champ de bataille" (SCB).
Sa création tient compte d’une "évolution des missions", de la reconnaissance (au contact d’un ennemi bien défini, NDLR) vers la recherche du renseignement, a souligné le lieutenant-colonel De Vliegher, de l’état-major de la composante Terre.
Au cours des dernières années, les "Pandur", acquis au départ comme transporteurs de troupes, ont été modifiés en véhicules de reconnaissance grâce au montage de nouveaux équipements électroniques, comme une boule optronique de type Margot 5000, intégrant différents capteurs, dont une caméra thermique de troisième génération et une voie optique diurne facilitant l’observation à plus de 10 km de distance.
Le nouveau bataillon dispose également d’une capacité d’analyse du renseignement et forme lui-même son personnel spécialisé.
Il peut faire appel à des informations provenant de sources externes, comme le groupe des forces spéciales (SFG), les nacelles de reconnaissance des chasseurs de combat F-16 et les avions sans pilote (UAV) B-Hunter de la composante Air, les images recueillies par les hélicoptères Agusta A109, voire même des images satellitaires.
A terme, ces informations doivent s’intégrer dans un concept d’"opérations en réseau" (en jargon anglo-saxon "Network Centric Warfare"), en plein développement, a ajouté le même officier.
La création de ce nouveau bataillon ISTAR est l’une des mesures contenues dans le "plan de finalisation de la transformation" de l’armée adopté l’an dernier par le gouvernement, sur proposition du ministre de la Défense, Pieter De Crem (CD&V).
Belga