Pérès et Erekat passent en revue les cartes de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est dans une initiative visant à trouver une formule pour dépasser la querelle sur les frontières établies en 1967 et établir une base pour des négociations ; ces réunions se tiennent en coordination avec Netanyahou.
Shimon Peres parlant à Saeb Erekat. (Photo: AP)
Le Président Shimon Pérès est entré dans des pourparlers intensifs avec Ramallah dans un effort pour reprendre les négociations et éviter la déclaration unilatérale d'un Etat palestinien à l'ONU, en septembre.
Ces réunions se tiennent en complète coordination avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Haaretz a appris que Pérès avait tenu, mardi soir, une longue réunion avec le négociateur palestinien en chef, Saeb Erekat. Les deux hommes ont passé en revue les cartes de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, dans un effort pour trouver une formule qui permettrait de dépasser la querelle sur les frontières de 1967, établies le 4 juin 1967, et établir une base pour des négociations, en vue d'un règlement final entre Israël et les Palestiniens.
L'une des options qui a été explorée est l'échange de territoires et d'autres options consisteraient à indemniser les Palestiniens pour les blocs d'implantation annexés à Israël, sur la base de la proposition des Etats-Unis selon laquelle la surface d'un Etat palestinien doit être égale au territoire de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza.
Les cabinets du Premier ministre et du Président ont refusé de faire tout commentaire sur cette information.
Une source palestinienne haut-placée à Ramallah a confirmé qu'Erekat a rencontré Shimon Pérès un certain nombre de fois, dont cette semaine.
Un indice de ces réunions avec les Palestiniens peut se trouver dans les déclarations que Pérès a faites durant un message aux médias arabes à la veille du Ramadan, qui doit commencer en début de semaine prochaine.
« Je parle à tous les camps », a dit Pérès. « Je sais qu'il y a des échanges afin d'éviter [la crise] en septembre et que les différences sont très mineures ». Au cours d'une réunion avec des journalistes arabophones, venus d'Israël, de la Bande de Gaza, de Cisjordanie et des pays voisins, Pérès a appelé les deux camps à revenir à la table de négociation.
« Une telle mesure politique permettra de progresser et transformera septembre en un mois d'espoir », a-t-il dit. « J'ai noté la préférence palestinienne pour un accord plutôt que de poursuivre le conflit dans une résolution de l'ONU ».
Les officiels craignent que des tensions et une violence exacerbées puissent éclater une fois septembre venu, lorsque l'Autorité Palestinienne devrait appeler l'ONU à reconnaître l'Etat [palestinien], une manouvre qui pourrait diviser un peu plus les deux camps.
Pérès a également dit aux journalistes qu'il n'y a aucune base pour affirmer que Netanyahou prévoit d'annuler les Accords d'Oslo.
Tandis que les sondages montrent la baisse de popularité de Netanyahou à la suite des manifestations sur le logement et la grève des médecins, Pérès a annoncé son soutien à l'ensemble de mesures d'aide intérieures de Netanyahou.
« Dans des discussions avec le Premier ministre, les ministres et les députés, mon impression est qu'ils ont pris conscience de la gravité de la situation », a dit le président. « J'espère que le programme présenté par le Premier ministre soulagera la situation de la classe-moyenne ».
Akiva Eldar
Haaretz