L’OTAN va fermer dans les prochaines années quatre de ses quartiers généraux - notamment en Espagne et au Portugal - afin de réaliser une économie de plus de 4.000 fonctions en vertu d’un accord trouvé mercredi soir entre les ministres de la Défense alliés, a indiqué jeudi un responsable militaire de l’Alliance atlantique, le général de brigade belge Patrick Wouters.
Plus d’efficacité
Les ministres ont accepté, moyennant des changements somme toute mineurs, la proposition de compromis mise sur la table par le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, qui souhaitait réduire faire des économies en ces temps de réduction des budgets de la Défense de la plupart des alliés.
Cette réforme de la lourde structure de commandement alliée, largement héritée de la Guerre froide et ne répondant dès lors plus aux besoins de l’Alliance du 21ème siècle, avait été lancée lors du dernier sommet atlantique, en novembre 2010 à Lisbonne. Elle va se traduire par une réduction des effectifs de quelque 30%, mais sans perte significative pour la Belgique, selon des sources concordantes.
"La nouvelle structure sera plus efficace, plus déployable et plus compacte. Certains quartiers généraux fermeront, d’autres déménageront ou changeront de rôle", a indiqué M. Rasmussen dans un communiqué faisant aussi état d’un accord sur la réforme des agences spécialisées de l’OTAN, dont le nombre passera de quatorze à trois "piliers".
Le nombre d’états-majors et quartiers généraux passera de onze aujourd’hui à sept, a expliqué le général Wouters lors d’un point de presse à Bruxelles.
La Belgique dit ouf
Les effectifs des QG en temps de paix passeront ainsi de plus de 13.000 personnes (le nombre théorique mais non atteint) à environ 8.800, a-t-il précisé. Des trois quartiers généraux conjoints (JHQ) existants, deux sont maintenus à Brunsum (Pays-Bas) et à Naples (Italie), celui de Lisbonne étant condamné.
Le Portugal récupère cependant un petit quartier général "high tech", celui d’un corps expéditionnaire maritime (Strikefor) rapidement déployable.
A l’échelon des commandements des trois armées (air, mer et terre), leur nombre est divisé par deux : de six à trois. Seuls sont conservés ceux de Northwood (Mer), en banlieue de Londres, et Ramstein (Air, Allemagne). Le troisième, le commandement Terre, déménagera lui de Heidelberg (Allemagne) à Izmir (côte ouest de la Turquie), qui perd en revanche un QG Air. Le nombre des centres d’opérations aériennes combinées ("Combined Air Operations Center", CAOC-5) passera de quatre à deux.
De source belge, on précise que la Belgique s’en sort bien. Le grand quartier général des forces alliées en Europe (SHAPE), le plus important QG de l’OTAN situé à Casteau, près de Mons, reste "quasi-intact". Il se voit doté d’un nouveau groupe de télécommunications, mais dont les unités subordonnées seront installées en Allemagne, en Italie et en Pologne.
L’an dernier, des rumeurs peu fondées avaient évoqué un possible déménagement du SHAPE vers Rheindahlen, un complexe militaire utilisé par l’armée britannique et situé près de Mönchengladbach (ouest de l’Allemagne). Mais le ministre de la Défense, Pieter De Crem, s’était engagé à "tout mettre en oeuvre pour garder le SHAPE en Belgique".
La grande restructuration
Le nombre d’agences spécialisées de l’OTAN doit pour sa part passer de quatorze à trois, réparties en autant de piliers. La principale - désormais appelée "agence de soutien technique" (NSA) - sera basée à Capellen (Luxembourg), au siège de ce qui s’appelait jusque là, la NAMSA, l’agence d’entretien et fourniture de l’Otan.
Les deux autres piliers, la "NATO Communications And Information Agency" (C&IA) et la nouvelle "NATO Procurement Agency" (chargée des achats communs), seront basés en Belgique, mais avec des "bureaux de programme" répartis dans plusieurs pays, auprès de leurs partenaires industriels.
Dans la foulée, les quelque 400 comités internes que compte l’Otan devront être ramenés à moins de 100.
Belga