Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 17 juin 2011

La CIA à son tour victime d’une cyber-attaque

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Le site Internet de la CIA, l’agence centrale du renseignement américain, n’était plus accessible mercredi soir et des pirates informatiques, regroupés sous le nom de Lulz Security, ont annoncé l’avoir piraté.

Le groupe de pirates informatique dénommé Lulz Security a encore sévi. Il a annoncé, via Twitter, mercredi soir, avoir réussi à s’introduire dans le site de la CIA. Dans les minutes qui ont suivi cette revendication, l’accès au site a été rompu. Plus tard dans la soirée, les connexions étaient sporadiques. Une porte-parole de l’agence centrale du renseignement américain a déclaré : "nous vérifions ces informations".

Ces pirates informatiques n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils sont déjà parvenus ce week-end à s’introduire sur le site du Sénat américain et ont diffusé des données récupérées sur les serveurs de l’assemblée. Le même groupe avait réussi à pirater les systèmes informatiques de Sony et de la chaîne publique de télévision américaine PBS.

Les spécialistes de la sécurité informatique relativisent cependant la portée de ces intrusions. Les "hackers" de Lulz Security chercheraient avant tout à se faire remarquer et ne poseraient pas véritablement un danger direct. "Tout ce qu’ils font revient à dire : regardez comme nous sommes doués. Tout ce qu’ils cherchent, c’est provoquer littéralement de l’embarras, et dire : votre sécurité est nulle", analyse l’essayiste Jeffrey Carr, auteur d’"Inside Cyber Warfare : Mapping the Cyber Underworld".

Dans le cas précis de l’attaque contre la CIA, souligne-t-il, les "hackers", en piratant le site public de l’agence, n’ont aucun moyen d’accéder à des données sensibles. Quant à leur opération lancée en mai contre PBS, ils l’ont utilisée pour poster un faux article annonçant que le rappeur Tupac Shakur, assassiné en 1996, était vivant et installé en Nouvelle-Zélande.

Il n’en allait sans doute pas de même avec la tentative d’intrusion sur les systèmes du Fonds monétaire international (FMI), révélée ce week-end, ou bien encore avec l’attaque déjouée le mois dernier par le groupe d’armement et de technologie Lockheed Martin, premier fournisseur du Pentagone. Les "hackers" de Lulz Security n’ont du reste pas été soupçonnés dans ces deux cyber-attaques qui illustrent les difficultés de la lutte contre des pirates informatiques.

La Tribune