De plus en plus de responsables militaires et de l’administration Obama jugent nécessaire que certaines équipes des forces spéciales américaines chargées d’éliminer des insurgés au Yémen passent sous le contrôle de la CIA, rapporte le Wall Street Journal lundi.
D’après des responsables s’exprimant sous couvert d’anonymat, l’affaire des colis piégés partis du Yémen et destinés aux Etats-Unis montre l’urgence de revoir toutes les options militaires dont dispose l’administration de Barack Obama.
Si l’Agence centrale de renseignement (CIA) prenait le commandement des équipes des forces spéciales chargées d’éliminer les combattants rebelles, et notamment ceux d’Al-Qaïda, au Yémen, les Etats-Unis pourraient viser des cibles terroristes plus rapidement et plus discrètement, ajoute le quotidien.
En outre, dans ce cas de figure, les Etats-Unis disposeraient d’une plus grande liberté de manoeuvre pour frapper des membres d’Al-Qaïda sans le feu vert du gouvernement yéménite.
Ce changement permettrait non seulement de raccourcir la chaîne de commandement, mais aussi au gouvernement de Sanaa de ne pas avoir à répondre des opérations, car celles-ci seraient couvertes par la CIA, indique encore le Wall Street Journal.
Le quotidien croit également savoir que la Maison Blanche envisage d’ajouter des drones (avions sans pilote) de la CIA à l’arsenal utilisé contre les rebelles au Yémen.
Le Pentagone a fermement démenti lundi les affirmations du quotidien.
"Personne parmi ceux qui exercent une fonction de commandement au département de la Défense ne considère ce qui est mis en avant dans cet article comme une possibilité sérieuse", a déclaré à la presse Bryan Whitman, un porte-parole du Pentagone.
L’armée américaine supervise actuellement la campagne antiterroriste menée par les autorités yéménites, y compris par des entraînements assurés par les forces spéciales américaines et des frappes de missiles contre des extrémistes.
"Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement du Yémen en l’assistant dans ses activités antiterroristes", a déclaré M. Whitman. Mais, a-t-il ajouté, "vous ne me ferez pas parler d’opérations sous couverture".
AFP