La Grande-Bretagne est prête à faire un geste pour le désarmement nucléaire. Gordon Brown devrait annoncer, jeudi 24 septembre, lors d’une session spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU, présidée par le président américain Barack Obama et consacrée au désarmement, que son pays est prêt à réduire de quatre à trois le nombre de sous-marins nucléaires de classe Trident prévus par son gouvernement, a annoncé mercredi un porte-parole de Downing Street.
Le premier ministre britannique devrait néanmoins confirmer l’engagement du Royaume-Uni à maintenir une force de dissuasion indépendante, disposant d’environ 160 têtes nucléaires, tout en assurant que son pays est prêt à réduire le nombre de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, si d’autres pays vont dans le même sens.
La démarche britannique intervient avant la révision, l’année prochaine, du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Son ambition est de limiter la propagation des armes nucléaires dans le monde. Il fait suite à la décision de Washington et de Moscou de trouver un successeur au Traité de réduction des armes stratégiques de 1991. Le gouvernement Brown a déjà affiché sa volonté de réduire ses armes nucléaires avant les discussions de 2010, afin de convaincre l’Iran et la Corée du Nord de renoncer à leurs ambitions nucléaires.
Ce plan devrait aussi réduire de plusieurs milliards de livres le budget de la défense au cours des dix prochaines années, au moment où le gouvernement Brown cherche à diminuer la dette publique et où la Grande-Bretagne subit la pire récession depuis des décennies. La flotte britannique de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la classe Vanguard est censée être remplacée par la flotte de sous-marins Trident pour un coût estimé à 20 milliards de livres (22 milliards d’euros) et dont la mise en service est prévue dans les années 2020.
Le dirigeant du mouvement d’opposition des libéraux démocrates, Nick Clegg, a applaudi la proposition. Kate Hudson, présidente de l’ONG Campagne pour le désarmement nucléaire, a accueilli le plan comme "un premier pas sérieux et positif" sur le chemin de l’élimination complète de toutes les armes nucléaires.
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Le Monde