Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 17 octobre 2024

Le SRC a besoin d'au moins 150 nouveaux postes

 

Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) est surchargé. Depuis l'attaque de la Russie contre l'Ukraine et l'escalade du conflit au Proche-Orient, la situation en matière de politique sécuritaire s'est malheureusement aggravée. Le directeur du SRC, Christian Dussey, a donc tiré la sonnette d'alarme dès le mois d'août.

Peu après, lors d'une séance de la Commission de la politique de sécurité (CPS) du Conseil des États, il a demandé 150 à plusieurs centaines de postes supplémentaires pour répondre aux besoins accrus. 

Un service qui a besoin de forces

Vendredi dernier, la CPS du Conseil des États a rendu sa décision: elle souhaite elle aussi que le service de renseignement obtienne au moins 150 nouveaux postes à plein temps d'ici 2028, compte tenu de la situation géopolitique tendue. Le SRC doit ainsi être «renforcé face aux menaces qui évoluent massivement», écrit la CPS dans un communiqué de presse. La demande a été adressée à la Commission des finances.

Une majorité considérable de la Commission de la politique de sécurité voit la nécessité d'obtenir des postes supplémentaires, explique la présidente de la commission, Andrea Gmür-Schönenberger, à la «Neue Zürcher Zeitung». En comparaison avec des pays voisins comme l'Autriche par exemple, le service de renseignement suisse est nettement plus petit: «Là-bas, il y a 1200 collaborateurs. Nous en avons environ 400 pour à peu près le même nombre d'habitants.»

Le conseiller aux États PLR Josef Dittli a également soutenu cette augmentation, poursuit le journal. Mais au vu de la situation financière tendue de la Confédération, il suggère que le chef du SRC regarde d'abord s'il peut trouver une solution à l'interne, au sein du Département de la défense (DDPS): «On pourrait peut-être y déplacer des postes. Et hiérarchiquement, ce serait la bonne façon de procéder.» 

Le conseiller aux États UDC Werner Salzmann part du principe que les postes supplémentaires ont été convenus en accord avec le DDPS. Et malgré les défis financiers, la Commission de la politique de sécurité doit réagir si elle estime que les postes existants sont insuffisants. 

Bientôt un sujet de discussion au National

La CPS du Conseil national se penchera aussi sur les ressources en personnel du SRC lors de sa prochaine séance. Selon Priska Seiler Graf, présidente de la commission et conseillère nationale socialiste, le directeur du SRC, Christian Dussey, a attiré l'attention sur le problème «de manière médiatique» au cours des derniers mois.

Mais face aux mesures d'économie dans presque tous les domaines, il serait irréaliste de financer autant de nouveaux postes par le biais du budget ordinaire. «Je ne peux qu'imaginer que ces économies devraient être réalisées sans incidence sur le budget, c'est-à-dire au sein même du DDPS», déclare Priska Seiler Graf.

Amherd est silencieuse

Interrogé par la «NZZ», le DDPS ne s'est pas exprimé sur les réunions de la commission. Il est toutefois probable qu'il y ait déjà eu des discussions à l'interne pour remédier au problème. Le secrétaire général adjoint et chef des ressources du DDPS, Marc Siegenthaler, a lui aussi confirmé fin août devant la Commission de la politique de sécurité que les ressources du SRC étaient limitées. 

Christian Dussey en aurait également discuté avec Viola Amherd. Mais pourquoi la ministre de la Défense ne s'exprime-t-elle pas personnellement sur les postes supplémentaires nécessaires? 

Trois raisons sont frappantes: premièrement, 100 postes supplémentaires ont déjà été accordés au SRC entre 2019 et 2023; deuxièmement, le Conseil fédéral veut économiser environ un million de francs au SRC d'ici 2028, contrairement à l'armée. Enfin, la transformation du SRC initiée par Viola Amherd est sous le feu des critiques. La restructuration entraîne l'insatisfaction du personnel, ainsi que de nombreux départs. Les cantons estiment pour leur part que le service de renseignement serait en réalité plus préoccupé par lui-même que par la sécurité du pays.

Un contrôle des résultats avant tout

C'est pourquoi des politiciens comme Mauro Tuena, conseiller national UDC et membre de la Commission de la politique de sécurité, demandent d'abord un contrôle des résultats: «Le SRC doit d'abord nous montrer que cette transformation peut fonctionner et préciser à quoi les nouveaux postes vont exactement servir.»

La semaine prochaine, le SRC devrait présenter son rapport annuel «Sécurité de la Suisse 2024», bien plus tard que d'habitude. Ces dernières années, le rapport avait pour habitude d'être publié en juin. En 2023, le SRC soulignait qu'il était essentiel d'identifier les menaces à temps et de prendre des mesures en conséquence. On verra si le SRC est encore en mesure de le faire lorsque Christian Dussey se présentera devant les médias la semaine prochaine.

Joschka Schaffner

blick.ch

Des bombardiers B-2 « Spirit » ont visé des dépôts d’armes souterrains au Yémen

 

Même si l’une d’elles a été fatale au pétrolier grec M/V Sounion, les attaques lancées depuis le Yémen par les rebelles houthis [liés à l’Iran] contre le trafic maritime commercial en mer Rouge se font plus rares depuis quelques semaines. Mais cela pourrait sans doute changer prochainement.

En effet, confirmant des informations publiées par le Wall Street Journal en juillet, l’agence Reuters a récemment affirmé que l’Iran servait d’intermédiaire dans des négociations ouvertes en vue de livrer des missiles antinavires supersoniques russes P-800 Oniks [ou Yakhont] aux rebelles houthis. Ce qui ne serait pas surprenant étant donné que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, avait menacé de fournir des armes à des entités susceptibles de menacer les intérêts des pays occidentaux pour leur aide militaire à l’Ukraine.

Mais il ne serait pas seulement question de missiles antinavires. Début octobre, le Wall Street Journal a rapporté que le trafiquant d’armes Viktor Bout, libéré en décembre 2022 dans le cadre d’un échange de prisonniers entre la Russie et les États-Unis, venait de reprendre du service. Désormais député à la Douma sous l’étiquette du Parti libéral-démocrate de Russie [pro-Kremlin], il aurait négocié l’achat par les rebelles houthis de fusils d’assaut Kalachnikov AK-74 ainsi que celui de missiles antichars Kornet. « Les livraisons pourraient commencer dès octobre, au port de Hodeidah, sous couvert d’approvisionnement » en céréales, a avancé le quotidien.

Cela étant, les rebelles houthis ne s’en prennent pas seulement au trafic maritime en mer Rouge puisqu’ils ont également tiré des missiles balistiques sol-sol ainsi que des munitions téléopérées en direction d’Israël. Le 19 août, en réponse à l’une d’entre elles, qui avait atteint le centre de Tel Aviv un mois plus tôt, la force aérienne israélienne a frappé les installations pétrolières du port de Hodeidah, au cours d’une opération de grande envergure qui avait tout l’air d’une démonstration de force à l’égard de l’Iran. Puis elle a mené un autre raid de même nature, le 29 septembre, après qu’au moins deux missiles balistiques ont été tirés depuis le Yémen vers l’aéroport Ben Gourion, les 15 et 28 septembre.

Quoi qu’il en soit, afin de protéger le trafic maritime en mer Rouge, deux opérations navales ont été lancées : EUNAVFOR Aspides, sous la bannière de l’Union européenne, et Gardiens de la prospérité, sous le commandement des États-Unis. Dans le cadre de cette dernière, les forces américaines et britanniques ont visé, à plusieurs reprises, l’infrastructure militaire des rebelles houthis au Yémen.

Mais le raid lancé par l’US Air Force contre des dépôts d’armes tenus par les Houthis, le 16 octobre, aura été particulier puisque, pour la première fois, des bombardiers stratégiques B-2 « Spirit » ont été sollicités.

« Les forces américaines, dont des bombardiers B-2 de l’US Air Force, ont mené des frappes de précision contre cinq sites de stockage souterrains renforcés dans les zones contrôlées par les Houthis au Yémen. Ces installations abritaient plusieurs types d’armes que les Houthis ont utilisées pour cibler des navires civils et militaires dans toute la région », a expliqué Lloyd Austin, le chef du Pentagone, via un communiqué.

Et d’ajouter : Il s’agit d’une démonstration unique de la capacité des États-Unis à viser des installations que nos adversaires cherchent à garder hors de portée, quelle que soit leur profondeur d’enfouissement, leur renforcement ou leur solidité. L’utilisation de bombardiers furtifs à longue portée B-2 Spirit de l’US Air Force démontre les capacités de frappe globale des États-Unis pour agir contre ces cibles lorsque cela est nécessaire, à tout moment et en tout lieu ».

L’US Air Force avait-elle besoin de recourir à ses B-2 « Spirit » pour ce raid, sachant qu’elle a récemment renforcé sa posture au Moyen-Orient, avec le déploiement d’avions supplémentaires [F-15E Strike Eagle, A-10 Warthog et F-16] et que l’US Navy a positionné le porte-avions USS Abraham Lincoln, avec ses F-35C et ses F/A-18E/F, dans le golfe d’Oman ?

Après tout, des F-15E dotés de bombes BLU-109, de type « Bunker Buster », c’est-à-dire conçues pour détruire des cibles enterrées en profondeur, auraient pu faire l’affaire, d’autant plus que la défense aérienne des rebelles houthis est relativement faible, même si elle leur a permis d’abattre plusieurs drones MQ-9 Reaper. Mais il s’agissait visiblement pour Washington d’envoyer un message à Téhéran, dont les installations de son programme nucléaire sont en grande partie souterraines.

Rien n’a été dit à ce sujet mais il est possible que les B-2 Spirit engagés dans cette opération ait utilisé des bombes GBU-57 Massive Ordnance Penetrator [MOP] d’environ 13 tonnes. Bombes qu’ils sont les seuls à emporter.

Le recours aux B-2 « Spirit » pour des frappes « conventionnelles » est très rare. Le précédent raid auquel ces appareils ont participé remonte à 2017. À l’époque, deux bombardiers de ce type avaient visé un camp d’entraînement de l’État islamique [EI ou Daesh] en Libye, alors que l’organisation était « en train de planifier activement des opérations en Europe ». Ils avaient été sollicités en raison de « leur capacité à transporter [en quantité] une grande variété de munitions », avait alors expliqué le Pentagone.

opex360.com

Sans Washington, Israël ne pourrait pas mener ses opérations militaires impunément

 

Il ne faut guère se faire d’illusions, le vrai chef d’orchestre du génocide des Palestiniens, c’est bien Washington. Hier, le narratif fourni clé en main aux médias du monde par les communicants de la Maison-Blanche a au moins un mérite : il ne laisse aucune illusion sur le parti pris des Américains dans cette guerre atroce contre des populations civiles.

Washington menace ainsi Israël de stopper des livraisons d’armes face au blocage de l’aide à Gaza, mais le clou du spectacle, c’est que « l’administration Biden a donné trente jours au gouvernement israélien pour améliorer la situation humanitaire, actuellement catastrophique dans l’enclave palestinienne » (sic). Comme si les soldats assoiffés de sang de Tsahal avaient besoin de plus d’un mois pour achever leur sale besogne, des tirs des snipers et des bombes au phosphore, aux réfugiés parqués à Jabaliya, aux tentatives délibérées de les affamer comme des rats, bloquant toute sortie de fuyards et toute entrée d’aide humanitaire.

Pour ceux qui ne le savent pas encore, la logorrhée servie toute honte bue par les stratèges de Biden est destinée à la consommation interne (le massacre au grand jour des Palestiniens pourrait coûter des voix aux démocrates lors de l’élection présidentielle du 5 novembre aux États-Unis), sachant que la législation américaine impose que les pays qui reçoivent une aide militaire de Washington sont obligés de permettre le transfert d’une aide humanitaire aux adversaires en situation de conflit.

Parce qu’en réalité, le rythme infernal des attaques contre les civils palestiniens, commises par les mercenaires de Tsahal (des groupes de mercenaires sont engagés dans cette guerre effroyable, à qui l’on fait miroiter l’obtention d’une résidence permanente en Israël, rapporte Haaretz, qui rappelle aussi qu’« à ce jour, aucun demandeur d’asile africain ne l’a encore obtenue »), exige de Washington une fourniture quasi quotidienne d’armes et de munitions à Israël.

Si la masse de l’armement fourni par les États-Unis à Israël, se montant en milliards de dollars depuis le début de la guerre contre la bande de Gaza en octobre 2023, est impossible à chiffrer, The Washington Post nous apprend que, sur les plus de 100 opérations approuvées par le gouvernement du président Joe Biden, la majorité des transferts est passée sous les radars des médias, car en dessous d’un certain montant, ces transactions n’ont pas à être communiquées par l’Oncle Sam.

Le chouchou de l’aide américaine à l’étranger, selon un récent rapport du Congrès a reçu environ 159 milliards de dollars, dont 130 milliards ont été employés dans la défense et l’armement. En 2016, Barack Obama avait notamment signé un accord pour l’envoi de 3,8 milliards de dollars d’aide militaire par an.

En clair, sans le Pentagone, Tsahal aurait déposé la clé sous le paillasson depuis bien longtemps. Ce n’est pas pour rien que l’armée israélienne qui se tenait prête à envahir l’enclave palestinienne de Gaza dès le 10 octobre 2023, a été obligée d’attendre l’ordre de mener l’assaut des États-Unis, qui avait dépêché des commandos à Tel Aviv sous les ordres du lieutenant-général James Glynn, l’ancien chef des forces spéciales américaines qui avait dirigé la dernière offensive américaine en Irak.

Le même scénario est en train de se répéter au Liban où Israël, contrairement à ce que racontent les médias, a commencé dès le 8 octobre 2023 à bombarder le Liban.

Depuis quelques semaines, toujours avec la bénédiction de Washington, l’Etat hébreu a brutalement durci ses attaques contre le Sud-Liban avant de cibler d’autres régions du même pays. Aujourd’hui, Tel Aviv pousse encore plus loin ses agressions contre les populations civiles de ce pays, faisant chaque jour des dizaines, voire des centaines de victimes civiles.

Alors que l’extrême-droite rêve déjà de recoloniser la région au sud du fleuve Litani, l’état-major hébreu parle ouvertement de la nécessité d’envahir le pays.

Aujourd’hui, en offrant des tonnes et des tonnes d’armes et de munitions à Tsahal  pour massacrer le peuple palestinien à Gaza, Washington a montré encore une fois qu’il donnait son feu vert à Israël poursuivre impunément ses massacres à Gaza, contraindre deux millions de Gazaouis à quitter leurs foyers, réduire l’enclave en poussière, annexer presque entièrement la Cisjordanie et bombarder quasiment tous les pays voisins : le Liban, la Syrie, l’Irak, le Yémen, et l’Iran. Dont le seul point commun qui les lie, c’est qu’il s’agit de pays musulmans !

Abdellatif El Azizi

lecourrierdelatlas.com

Yahya Al-Sinwar « aurait été tué dans une frappe à Gaza »

 

Selon des médias israéliens, « le chef du Hamas Yahya Al-Sinwar a bien été éliminé dans une frappe à Gaza ». Sinwar est l’un des cerveaux de l’attentat du 7 Octobre.

Il a été choisi mardi 6 août pour remplacer Ismaïl Haniyeh, tué en Iran, quelques jours auparavant.

«Lors des opérations de l’armée dans la bande de Gaza, trois terroristes ont été éliminés», a indiqué l’armée dans un communiqué. Les forces israéliennes «vérifient la possibilité que l’un des terroristes soit Yahya Sinouar», et «à ce stade, les identités des terroristes ne peuvent pas être confirmées», ajoute le communiqué.

L’armée israélienne déclare enquêter sur la possibilité que l’un des trois terroristes que les troupes ont éliminé lors d’une récente bataille à Gaza était le chef du groupe terroriste palestinien du Hamas Yahya Sinwar.

« Pour l’instant, l’identité des terroristes ne peut être confirmée », indique Tsahal dans un communiqué.

L’armée précise qu’aucun otage n’était présent dans la zone où les trois terroristes ont été tués. Des médias avaient indiqué que Sinwar s’était caché parmi les otages, les utilisant comme boucliers humains.

« Les forces de Tsahal et [de l’agence de sécurité intérieure] du Shin Bet opérant dans la zone continuent d’opérer avec la prudence nécessaire », ajoute Tsahal.

Yahya Sinwar ou Yahya Sinouar (en arabe : يحيى السنوار), parfois surnommé Abu Ibrahim (en arabe : ابو ابراهيم), né le 29 octobre 1962 à Khan Younès, est un terroriste. Il est le chef criminel du Hamas depuis le 6 août 2024.

Il dirige à partir de la fin des années 1980 le service de renseignement du Hamas et organise l’enlèvement et l’assassinat de plusieurs Israéliens et de Palestiniens considérés comme collaborateurs.

Il est arrêté en 1989 et condamné par la justice israélienne pour l’assassinat d’une douzaine de personnes et est victime, en prison, d’importants problèmes de santé. Libéré en 2011 dans le cadre d’un échange de prisonniers, il réintègre le mouvement islamiste et en est promu chef de la bande de Gaza en 2017.

israelvalley.com

mercredi 16 octobre 2024

Téhéran a perdu la guerre du renseignement

 

L’hebdomadaire Times Of Israël vient de rendre compte de l’arrestation de deux Israéliens recrutés par les services iraniens qui planifiaient le meurtre d’une personnalité israélienne de haut rang après avoir commis une série d’actes de sabotage au profit de l’Iran. Le communiqué du Shin Bet fait état d’un citoyen israélien recruté avec sa partenaire et qui se sont livrés à divers actes de sabotage et de vandalisme.

En ce sens, la réponse de l’Iran à Israël dans cette guerre de l’ombre semble bien terne face à ces assassinats de masse commis par le Mossad sur des personnalités iraniennes de premier plan. A commencer par la liquidation probable du Président de la République Islamique puis, comble de l’humiliation, le meurtre d’Ismail Haniyeh dans un complexe résidentiel appartenant à la présidence iranienne à Téhéran.

Au menu, trahisons contre espèces sonnantes et trébuchantes, recours au chantage ou encore des informations monnayées contre des relations sexuelles avec de hauts responsables iraniens, comme le décrivent si bien Michel Bar-Zohar et Nissim Mishal dans Les Amazones du Mossad où ils évoquent les vies mouvementées et les missions périlleuses des plus grandes espionnes du Mossad, dont cette femme, dénommée Dina, qui a mis la main sur les documents les plus confidentiels des projets nucléaires iraniens, à Téhéran.

La facilité avec laquelle les agents du Mossad opèrent en Iran laisse d’ailleurs supposer que les services israéliens ont infiltré la pyramide du pouvoir jusqu’au plus haut de la hiérarchie dans ce pays. C’est ce qu’a confirmé récemment dans une interview accordée à CNN Türk, Mahmoud Ahmadinejad qui rappelle ainsi qu’après la création par Téhéran d’une unité spéciale pour contrer les opérations du Mossad dans le pays, il s’est avéré que l’homme placé à sa tête était en réalité lui-même un agent du Mossad.

L’ancien président iranien a précisé que grâce aux renseignements précieux fournis par cet homme aux services de renseignement de Tel Aviv, Israël a organisé des opérations complexes à l’intérieur de l’Iran. Ils ont pu obtenir facilement des informations. Le pire selon l’ancien chef d’Etat, c’est que 20 autres membres de cette unité spéciale étaient également des agents du Mossad qu’il a accusés d’avoir réussi à voler les documents nucléaires iraniens et d’être responsables de l’assassinat de scientifiques nucléaires iraniens.

Ce qui laisse néanmoins penseur, c’est que les services de renseignements iraniens savaient depuis longtemps que les agents du Mossad circulaient en toute liberté sur le sol iranien. Dès 1997, l’ancien général du CGRI, Mohsen Rezaee, accusait les espions israéliens d’infiltration, rappelant documents à l’appui que des « agents doubles » au sein des services de renseignement iraniens transmettaient des informations aux Israéliens.

En 2021, Ali Younesi, ancien chef du ministère du Renseignement et de la Sécurité (MOIS en anglais ou VAJA en farsi), pointait du doigt des services de renseignement iranien, qui se déchiraient sur fond de guerres des services, exacerbées par des rivalités internes et une concentration excessive sur la répression des acteurs de la société civile, largement exploités par les services d’espionnage étrangers, notamment le Mossad et la CIA.

Au moment où les responsables en Israël ne cessent de répéter que l’attaque contre l’Iran « sera mortelle, précise et particulièrement surprenante » et sachant que la chaîne de commandement iranienne est infiltrée, il faudra peut-être s’attendre à des représailles visant de hauts dignitaires iraniens ou encore l’implosion de sites sensibles. Le ton et les mots utilisés par l’état-major sioniste semblent pencher vers ces hypothèses : « Ils ne comprendront pas ce qui s’est passé, ni comment c’est arrivé, mais ils verront les résultats », s’est ainsi gargarisé le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant devant les chefs de la division du renseignement militaire israélien.

lecourrierdelatlas.com