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mardi 23 décembre 2025

Trump en contre-feu de l'affaire Epstein baptise une nouvelle flotte de guerre… à son propre nom; fait extrêmement inhabituel pour un président en exercice

 

Lors d’une audition au Sénat, il y a quelques semaines, l’amiral Nicolas Vaujour, le chef d’état-major de la Marine nationale, a affirmé qu’il n’est pas un partisan des « gros croiseurs » de 14 500 tonnes car il préfère « l’agilité ». Certes, un tel concept peut être intéressant, a-t-il admis. Mais à la condition d’avoir les moyens d’équiper de tels navires. « La frégate de 5 000 tonnes paraît beaucoup plus accessible », a-t-il fait valoir.

La position exprimée par l’amiral Vaujour rappelle celle défendue par le vice-amiral Théophile Aube dans les années 1890. Ayant inspiré le courant de pensée dit de la « Jeune École », ce dernier estimait qu’il valait mieux aligner de nombreux navires légers technologiquement avancés, plus rapides [donc « agiles »] et moins coûteux à construire plutôt que de constituer une flotte de bâtiments beaucoup plus lourds comme les cuirassés ou les croiseurs. La différence est que, actuellement, la Marine nationale ne dispose que de quinze frégates de premiers rangs…

Quoi qu’il en soit, la doctrine prônée par la « Jeune École » ne fit pas florès, comme l’histoire le démontra par la suite. En effet, ce furent les thèses développées par l’amiral américain Alfred Mahan qui eurent le plus d’influence. Pour lui, la victoire sur les mers ne pouvait passer que par l’emploi de cuirassés aussi nombreux et aussi puissants que possible.

D’une certaine façon, ce débat refait surface aujourd’hui. Ce 23 décembre, après que l’US Navy a fait savoir qu’elle se doterait de nouvelles frégates d’environ 4 700 tonnes afin de permettre à ses unités plus imposantes de se concentrer « sur les combats de haute intensité », le président Trump a annoncé le lancement d’une nouvelle classe de navires de 30 000 à 40 000 tonnes, qui, par ailleurs, portera son nom. En clair, il s’agit ni plus ni moins de remettre les cuirassés au goût du jour. Et cela, trente ans après le retrait de la classe Iowa.

« De Theodore Roosevelt et de la Grande Flotte Blanche au légendaire USS Missouri [classe Iowa] , dont les canons massifs ont contribué à la victoire lors de la Seconde Guerre mondiale, les cuirassés américains ont toujours été des symboles incontestables de la puissance nationale », a fait valoir le président américain. La classe Trump « sera le fleuron de notre flotte. Aucun navire comparable n’a jamais été construit », a-t-il ajouté, oubliant, au passage, les porte-avions des classes Nimitz et Gerald R. Ford.

La construction des deux premiers cuirassés, dont l’un s’appellera USS Defiant, devrait prendre « environ deux ans et demi », selon M.Trump. Ils seront « rapidement » rejoints par dix autres bâtiments, l’objectif étant de doter l’US Navy de vingt ou vingt-cinq unités.

« Chacun d’eux sera le plus grand navire de guerre de l’histoire de notre pays et même du monde », a affirmé M. Trump, non sans emphase.

Pour le secrétaire à la Guerre, Pete Hegseth, la « puissance américaine est de retour sur la scène internationale ». Et d’ajouter : « Ces navires, nouveaux et plus performants, assureront la dissuasion aujourd’hui et pour les générations futures ». De son côté, le secrétaire à la Marine, John Phelan, il s’agit de « redonner toute leur grandeur aux groupes aéronavals », avec ces cuirassés. « L’USS USS Defiant inspirera l’admiration et le respect du drapeau américain à chaque fois qu’il accostera dans un port étranger. Il sera une source de fierté pour chaque Américain », a-t-il prophétisé.


A priori, ce programme était dans les cartons depuis un moment… car il est peu probable qu’il ait été élaboré en moins de douze mois au regard de sa complexité, tant au niveau technologiques qu’industriel. D’ailleurs, à en croire son commandant, l’amiral Daryl Caudle, l’US Navy a besoin de tels navires.

« Alors que nous façonnons l’avenir de notre Marine, nous avons besoin de bâtiments de combat de surface plus imposants. Les cuirassés de la classe Trump répondent à cette exigence », a en effet affirmé l’amiral Caudle. « Nous veillerons à une amélioration continue, à des évaluations rigoureuses et honnêtes concernant la nécessité de dissuader et de vaincre efficacement dans les années 2030 et au-delà, et à une mise en œuvre disciplinée qui permettra de constituer une flotte sans équivalent en termes de puissance, d’adaptabilité et de force », a-t-il ajouté.

Selon l’US Navy, les cuirassés de la classe Trump pourront « assurer un rôle traditionnel de défense aérienne et antimissile intégrée à un groupe aéronaval », « diriger les opérations de toute une flotte en tant que nœud de commandement et de contrôle central », « commander un groupe d’action naval pour la guerre de surface et la lutte anti-sous-marine » ou encore « effectuer des tirs stratégiques hypersoniques à longue portée ».

En outre, ces navires seront armés par les futurs missiles de croisière à capacité nucléaire SLCM-N, un canon électromagnétique, dont le développement est suspendu par l’US Navy depuis plusieurs années, et des armes à énergie dirigée, dont deux lasers de 300 kW.

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