Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 2 octobre 2025

Les renseignements tchèques sonnent l’alerte à la veille des législatives

 

Selon le journal tchèque Deník N, près d’un millier de comptes de ce type ont été recensés, dont beaucoup ont été créés récemment et sont en partie contrôlés par des bots — des agents logiciels automatiques ou semi-automatiques interagissant avec les serveurs informatiques.

Le Centre de recherche sur les risques en ligne estime que ces comptes génèrent ensemble entre cinq et neuf millions de vues par semaine, dépassant la portée, même combinée, des principaux dirigeants politiques tchèques sur la plateforme.

L’opération d’ingérence dans la campagne électorale repose sur des groupes étroitement liés entre eux. Lorsqu’un compte publie une vidéo, les comptes associés génèrent des likes, des partages et des commentaires en l’espace de quelques secondes, signalant ainsi le « succès » du post à l’algorithme et amplifiant sa portée auprès des utilisateurs.

Les publications de ces comptes véhiculent des messages pro-russes, présentant Vladimir Poutine positivement et légitimant la guerre en Ukraine. Les comptes font aussi la promotion de candidats issus de partis anti-establishment tels que le parti Liberté et démocratie directe (SPD) de Tomio Okamura et Stačilo ! (Assez !).

Les services de renseignement tchèques ont déjà transmis la liste des comptes suspects à l’Office tchèque des télécommunications (ČTÚ), qui supervise les plateformes de réseaux sociaux.

« Nous attendons de voir comment la plateforme TikTok évaluera cette demande », a commenté Tereza Meravá, porte-parole du ČTÚ, pour le Deník N.

De son côté, la plateforme chinoise a déployé il y a quelques mois une task force spéciale pour surveiller les contenus liés aux élections dans le pays.

Des briefings confidentiels à ce sujet ont été communiqués au Premier ministre Petr Fiala et au président Petr Pavel.

Selon des sources citées par le Deník N, l’impact de cette opération d’ingérence devrait être limité par rapport à la Roumanie, où la présidentielle avait dû être annulée l’année dernière à la suite d’une vaste campagne en ligne.

« Il y a bien une tentative ici, mais son potentiel et son importance ne sont pas fondamentaux. C’est une tentative infructueuse », a expliqué une source des services de renseignement.

euractiv.fr