Derrière son arrogance légendaire, BB a-t' il eu peur de se faire arrêté ? Benjamin Netanyahu a quitté Tel-Aviv mercredi soir 24 septembre pour se rendre à l’Assemblée générale de l’ONU et rencontrer Donald Trump. Mais son trajet a intrigué. Au lieu d’emprunter la voie la plus directe au-dessus de l’Europe, son avion a longé la Méditerranée, franchi le détroit de Gibraltar et rallongé le voyage de plus de 600 km.
Une explication possible tient au mandat d’arrêt international émis contre le Premier ministre israélien pour crimes de guerre présumés. En traversant l’espace aérien d’Etats membres de la Cour pénale internationale (CPI), Netanyahu pourrait théoriquement être contraint d’atterrir et arrêté, rappelle CNN.
Ni la France, ni l'Espagne
Un coup d'œil sur FlightRadar24 montre que l'avion de Benjamin Netanyahu n'a que brièvement survolé la Grèce et l'Italie, mais a complètement évité les espaces aériens français et espagnol. La durée du vol s'en est trouvée considérablement allongée.
Le Bureau du Premier ministre avait indiqué, deux semaines plus tôt, que des proches et plusieurs journalistes ne l’accompagneraient pas pour des raisons «techniques», liées aux places assises et à la sécurité. Mais selon le «Jerusalem Post», il pourrait s’agir d’une manière de compenser le carburant supplémentaire nécessaire à ce long détour.
Autre élément intrigant, d’après CNN, la France avait bien autorisé le survol de son espace aérien à la demande d’Israël. «Finalement, ils ont décidé de prendre une autre route et nous n’en connaissons pas la raison», a confié une source diplomatique. Le bureau du Premier ministre ne s'est pas encore exprimé officiellement sur les raisons de cet itinéraire de vol inhabituel.
Un autre itinéraire en juillet
En règle générale, les vols d'Israël vers les Etats-Unis empruntent un itinéraire plus court via l'Europe centrale, en traversant la France. D'ailleurs, lors de sa dernière rencontre en juillet dernier avec Donald Trump, Benjamin Netanyahu avait survolé la Grèce, l'Italie et la France.
Depuis l'émission du mandat d'arrêt en novembre contre le Premier ministre israélien, plusieurs pays membre de la CPI ont affirmé qu’ils procéderaient à son arrestation s’il entrait sur leur territoire. Cette menace complique ses déplacements et pourrait avoir entraîné l’annulation d’un voyage prévu en Azerbaïdjan, qui aurait nécessité le survol de la Turquie, pays qui a publiquement salué le mandat d’arrêt.
L’Espagne s’est engagée à coopérer à l’enquête de la CPI, tandis que la France entretient une position ambiguë, évoquant une possible «immunité» pour Netanyahu. D’autres pays, comme l’Italie, doutent de la faisabilité juridique d’une telle arrestation. Ni Israël ni les Etats-Unis ne sont membres de la CPI.
Solène Monney