Ça se précise du côté du Vatican: vendredi, une cheminée a été installée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. À l’issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l’intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n’a été élu, ou une fumée blanche en cas d’élection, par ajout de produits chimiques.
Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François. Les 133 «Princes de l’Église», âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur – il y en a 135, mais deux se sont fait porter pâle –, se réuniront pour commencer à voter en secret, au cours d’un processus qui devrait durer plusieurs journées. Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l’après-midi.
Pour qu’un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix. Si aucun candidat n’obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n’est qu’à ce moment-là qu’il y aura de la fumée. Il en va de même pour la session de l’après-midi: si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n’est pas le cas, les cardinaux se livreront à un second vote sans brûler les bulletins. Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour un jour de prières.
«Le président français ambitionne d’entrer au moins par la fenêtre de la chapelle Sixtine»
Journal «Libero»
Si l'on en croit la presse conservatrice italienne, certains cherchent à placer leurs pions avant ce moment historique. Et Emmanuel Macron n'est pas en reste. Selon «Le Parisien», plusieurs journaux transalpins ont consacré des articles au président français, qu'ils accusent de manœuvrer en coulisses pour faire élire l'archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline. «Macron s’incruste même dans le conclave», titre par exemple le journal conservateur «Libero». Même son de cloche dans le journal de droite «La Verità»: «Macron veut même choisir le pape».
La presse italienne voit d'un mauvais œil le fait qu'Emmanuel Macron ait participé à deux repas à Rome, les 25 et 26 avril, une fois avec quatre cardinaux français et l'autre avec Andrea Riccardi, influent fondateur de la communauté de Sant’Egidio. Le quotidien «Libero» accuse le président français de vouloir faire élire le papable français pour «retrouver instantanément du poids international».
«Après avoir été rejeté sans ménagement des discussions entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans la basilique Saint-Pierre, le président français ambitionne d’entrer au moins par la fenêtre de la chapelle Sixtine», se moque le journal. «Prêt à tout pour remonter dans les sondages (...), le locataire de l’Élysée aurait même pensé à jouer un rôle lors du prochain conclave», raille de son côté le quotidien «Il Tempo».
Joëlle Mermoud
AFP