Le suspect de 61 ans arrêté mercredi dernier à Genève est bien impliqué dans l’affaire des colis piégés, selon le procureur général de la Confédération Stefan Blättler. L’enquête se poursuit toutefois et durera un certain temps.
Une grande quantité d'armes et d'explosifs ont été découverts lors des perquisitions du domicile et des locaux du maître chanteur de Patek Philippe, arrêté mercredi, révèle ce lundi la RTS. Auditionné, le prévenu reste mutique.
Le sexagénaire arrêté mercredi et soupçonné d'être l'auteur des colis piégés visant notamment l'horloger Patek Philippe cachait un véritable arsenal dans ses différents lieux de vie. C'est ce qui ressort des perquisitions effectuées la semaine dernière, notamment aux Eaux-Vives, a appris le Pôle enquête de la RTS. Ce photographe de guerre, qui risque plusieurs années de prison, n'a pas souhaité s'expliquer lors de ses auditions.
Selon les renseignements obtenus par la RTS, une importante quantité d'armes à feu a été mise au jour lors de ces vastes perquisitions. Des explosifs ont également été découverts alors que le suspect est précisément soupçonné d'avoir posé plusieurs bombes.
«Il faudra maintenant durant l’enquête déterminer sous quelle forme et de quelle manière cette personne est impliquée», souligne Stefan Blättler dimanche soir au 19h30 de la RTS. «Nous pouvons pour l’instant partir de l’idée qu’elle a agi seule, même si cela reste aussi à vérifier».
Motivations inconnues
Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les motivations de l’acte du suspect, ajoute le procureur de la Confédération. Le juge du Tribunal des mesures de contrainte a confirmé son état d’arrestation, pour au moins trois mois. La présomption d’innocence s’applique, rappelle Stefan Blättler.
Le prévenu, un Suisse de 61 ans, devait initialement être interpellé jeudi à Genève. Mais un imprévu a accéléré les choses. Le suspect s'est rendu mercredi matin à l'aéroport de Genève pour s'y procurer un billet d'avion. Les forces de l'ordre sont alors immédiatement intervenues. Elles l'ont appréhendé dans une station-service, proche de Cointrin. L'arrestation a été musclée, selon les informations de la RTS.
Lors de ses auditions, l'individu a refusé de répondre aux questions qui lui étaient posées. Accompagné d'une avocate, il a souhaité garder le silence sans exclure de s'expliquer ultérieurement. Ses motivations restent pour l'heure inconnues, mais l'homme était dans une grande précarité financière.
Dans les jours qui ont précédé son arrestation, le prévenu a converti des cryptomonnaies en francs suisses dans un distributeur automatique du canton, comme le révélait Le Temps. Des cryptomonnaies qu'il exigeait depuis plusieurs mois auprès de l'entreprise Patek Philippe. Cette rançon a finalement été versée, selon les renseignements de la RTS.
Ainsi, le suspect s'est rendu au bancomat et a encaissé l'argent. Tout cela à visage découvert. L'homme a ensuite été surveillé de près jusqu'à son interpellation mercredi. Il est actuellement incarcéré hors du canton de Genève pour au moins trois mois.