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samedi 8 mars 2025

Le drone spatial américain X-37B est revenu sur Terre, après des manœuvres « inédites » en orbite

 

Lancé pour la première fois en 2010, le drone spatial américain X-37B a jusqu’à présent effectué des missions de plus en plus longues, celle menée entre le 17 mai 2020 et le 12 novembre 2022 ayant duré 908 jours. Mais cela n’a pas été le cas pour la dernière qu’il a débutée le 28 décembre 2023, après sa mise en orbite par une fusée Falcon Heavy de SpaceX ayant décollé depuis Cap Canaveral [Floride].

En effet, le 7 mars, le X-37B a atterri sur l’une des piste de la base spatiale de Vandenberg [Californie], après 435 jours passés dans l’espace.

Pour rappel, développé par la division Phantom Works de Boeing à partir d’un précédent programme appelé X-40, le X-37B mesure 8,38 m de long pour une envergure de 4,57 m et une hauteur de 2,9 m. Propulsé par un moteur Pratt&Whitney Rocketdyne, il affiche une masse à vide d’environ 5 tonnes.

Ce drone spatial a été conçu pour « tester et valider » de nouvelles technologies et réaliser des expériences. Seulement, ses activités en orbite sont, pour la plupart, confidentielles. On sait qu’il a la capacité de manœuvrer – et donc de changer d’altitude – pour éviter les « engins butineurs » trop curieux ou s’approcher d’autres satellites. Cela « frustre nos adversaires » et « nous savons que cela les rend fous », avait lâché Heather Wilson, alors secrétaire de l’US Air Force lors de l’édition 2019 du Forum sur la sécurité d’Aspen [Colorado].

Cela étant, les détails de sa septième mission, désignée OTV-7, sont classifiés. Par rapport aux précédentes, le X-37B a été placé sur une orbite hautement elliptique, d’où le recours au lanceur Falcon Heavy. Et cela, selon la force spatiale américaine [US Space Force – USSF], pour « tester de nouveaux régimes orbitaux, expérimenter des technologies d’avenir et étudier les effets des radiations sur des matériaux fournis par la NASA ».

En octobre dernier, l’USSF avait annoncé que le X-37B allait effectuer une « manœuvre inédite, appelée aérofreinage » afin de « modifier son orbite » et « d’éliminer en toute sécurité des composants de son module de service, conformément aux normes reconnues en matière de réduction des débris spatiaux ». Et d’ajouter qu’à l’issue, il reprendrait « ses expérimentations jusqu’à ce qu’elles soient terminées ».

L’aérofreinage est une manœuvre consistant à modifier les caractéristiques de l’orbite elliptique d’un engin spatial en utilisant la traînée exercée par l’atmosphère terrestre. Cette technique permet d’économiser du carburant et/ou d’accroître la charge utile. Elle fait partie du concept d’opérations spatiales « dynamiques » que développe l’USSF.

Le mois dernier, pour la première fois, le Pentagone, via le « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS], a publié une photographie de la Terre prise depuis le X-37B.

« Une caméra embarquée du X-37B, utilisée pour vérifier le bon état et assurer la sécurité du véhicule, capture une image de la Terre tout en menant des expériences sur une orbite hautement elliptique en 2024. Dans le cadre de la septième mission du X-37B, le véhicule a exécuté une série de manœuvres inédites, appelées aérofreinage, pour changer d’orbite en toute sécurité en utilisant un minimum de carburant », a-t-il expliqué.

Quoi qu’il en soit, la mission OTV-7 a été un succès. « La manœuvre réussie d’aérofreinage souligne l’engagement de la Force spatiale américaine à repousser les limites des nouvelles opérations spatiales de manière sûre et responsable », a déclaré le général Chance Saltzman, le commandant de l’USSF.

Plus généralement, a-t-il poursuivi, cette mission a permis de mener « des expériences technologiques » visant à « améliorer la connaissance de l’environnement spatial. Ces technologies sont essentielles pour la capacité de l’USSF à mener des opérations dans un environnement de plus en plus encombré et contesté ».

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