Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 12 février 2025

Le SBU démasque un agent russe infiltré au sein de ses propres services secrets

 

«Il s'est avéré que le chef d'état-major du Centre antiterroriste du SBU travaillait pour l'ennemi», ont annoncé les services ukrainiens dans un communiqué diffusé sur Telegram, évoquant une opération «extrêmement complexe» pour démasquer cet agent présumé.

14 faits illégaux commis par l'accusé

Dans une vidéo jointe au communiqué, Vassyl Maliouk, le chef du SBU, a précisé que le suspect, qui n'a pas été nommé, était poursuivi pour «haute trahison», un crime passible d'une très lourde peine de prison. Le SBU a assuré avoir documenté plus de 14 faits illégaux commis par l'accusé.

Selon M. Maliouk, il occupait ce poste au sein des services de renseignement ukrainiens depuis 2016, époque à laquelle l'Ukraine combattait dans l'est de son territoire des séparatistes soutenus par la Russie.

«Peu importe les efforts de l'ennemi pour infiltrer nos rangs (...), il n'y parviendra pas», a martelé Vassyl Maliouk.

Le père et la mère du prévenu visés par une procédure

Selon un second communiqué du SBU, le prévenu a été recruté par les service de sécurité russes (FSB) en 2018 à Vienne «pour des raisons idéologiques» et «financières» mais a longtemps été maintenu «en sommeil» et n'a pas mené d'activités d'espionnage avant décembre 2024.

Le SBU explique, qu'à travers cet homme, Moscou cherchait des «informations classifiées» sur des armes ukrainiennes, «l'état des infrastructures essentielles», «les résultats des attaques de missiles, des données sur les principaux dirigeants du pays et le fonctionnement des registres d'État».

Toujours selon cette source, le père et la mère du prévenu sont également visés par une procédure pénale, car ils auraient justifié «l'agression russe», fait «l'éloge de Vladimir Poutine» et «sont au courant du travail de leur fils pour le FSB».

Les limites de ses services secrets

Il a longtemps été de notoriété publique que la Russie avait des agents dans l'armée et l'appareil sécuritaire ukrainiens, même si la résistance de l'Ukraine à l'attaque russe et l'échec de l'offensive sur Kiev, au printemps 2022, ont montré les limites de ses services secrets.

Les autorités ukrainiennes ont néanmoins accusé des centaines de personnes de collaborer avec la Russie depuis l'invasion de février 2022, notamment soupçonnées de transmettre des informations à caractère militaire à l'armée russe.

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