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jeudi 20 février 2025

La justice allemande enquête sur le sabotage présumé d’un chasseur de mines

 

La semaine passée, le chef d’état-major de la marine allemande [Deutsche Marine], l’amiral Jan Christian Kaack, a révélé que plusieurs navires avaient fait l’objet de tentatives de « sabotage » au cours de ces dernières années. Et d’évoquer également des « cas d’intrusions dans des bases navales, depuis la terre et la mer » ainsi que des « tentatives d’approche » de militaires en uniforme.

Cependant, l’amiral Kaack s’est gardé de citer des exemples précis pour étayer son propos. « Notre évaluation est que nous sommes mis à l’épreuve. Des tentatives sont faites pour déstabiliser notre société, à la fois au niveau national et au sein de l’Alliance », a-t-il seulement affirmé, avant d’estimer que de telles actions étaient susceptibles de « jeter les bases d’activités militaires ultérieures ».

Quoi qu’il en soit, l’hebdomadaire Der Spiegel a identifié au moins un navire de la Deutsche Marine visé par un acte malveillant. En 2024, a-t-il avancé, plusieurs câbles ont été coupés intentionnellement à bord d’un chasseur de mines appartenant à la classe « Frankenthal », alors immobilisé au chantier naval Tamsen Maritim, à Rostock, pour une période d’entretien. L’hypothèse d’une tentative de vol ayant été exclue, la piste d’un sabotage est privilégiée.

D’ailleurs, selon Der Spiegel, le parquet de Rostock s’est saisi de cette affaire, de même que l’Office national de la police criminelle. Aucune information supplémentaire n’a été divulguée par les autorités allemandes, celles-ci ayant évoqué le caractère « sensible » de la procédure en cours.

Le même argument a été avancé pour le sabotage présumé de la corvette Emden [classe K130], avant sa livraison à la Deutsche Marine par le chantier naval Blohm+Voss. Le mois dernier, lors d’une inspection de routine, plusieurs kilos de copeaux métalliques ont été découverts dans les carters d’huile des moteurs du navire.

L’Allemagne n’est pas le seul pays concernés par de tels incidents. En mai 2023, les autorités britanniques ont ouvert une enquête par la découverte de plusieurs câbles volontairement sectionnés à bord de la frégate HMS Glasgow [type 26], alors en construction au chantier naval écossais de Scotstoun. La même mésaventure est arrivée à la frégate de défense et d’intervention [FDI] Amiral Ronarc’h, sur le site lorientais de Naval Group.

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