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lundi 24 février 2025

À son tour, la Belgique envisage d’instaurer un service militaire volontaire

 

Comment renforcer la cohésion nationale, consolider les liens entre la Nation et ses armées et développer une culture de l’engagement ? Comme il l’a admis sur les réseaux sociaux, le 20 février, le président Macron « tourne autour » de ces questions « depuis plusieurs années » sans avoir encore trouvé de réponses.

Effectivement, en 2017, M. Macron avait proposé d’instaurer un « service militaire universel » de seulement un mois, que tout jeune serait tenu d’effectuer dans un délai de trois ans après son dix-huitième anniversaire. Puis, devant la difficulté à mettre en œuvre une telle mesure, il a défendu l’instauration d’un « service national universel » [SNU], dont l’existence est en sursis.

En tout cas, le retour de la conscription sous la forme qu’elle avait avant sa suspension, en 2001, est exclue. « Rétablir le service militaire serait une charge énorme pour nos armées : est-ce la solution miracle ? Pas tellement. Par contre, former notre jeunesse, consolider le pacte entre la nation et ses armées, s’assurer que la jeunesse est formée à la capacité à résister à la menace… C’est un enjeu énorme », a reconnu M. Macron.

Aussi, lors de ses vœux aux armées, en janvier, le locataire de l’Élysée a demandé au ministre des Armées, au chef d’état-major des armées et au Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN] de lui remettre des propositions afin de « changer les choses, compte tenu de cette nouvelle ère dans laquelle nous sommes ».

En attendant, l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 est d’augmenter significativement le format de la réserve opérationnelle afin d’atteindre le ratio de un réserviste pour deux militaires de l’active. Et cela en assouplissant certains critères [santé, âge, etc.] afin d’élargir le vivier du recrutement et permettre à ceux qui ont des compétences particulières de s’engager.

Cela étant, d’autres pays ayant décidé de mettre fin à la conscription cherchent désormais la bonne formule pour la rétablir. Dans les pays scandinaves, le service militaire a un caractère obligatoire : les jeunes en âge de le faire sont tenus de remplir un questionnaire et de passer une visite médicale. Seulement, seuls ceux dont les forces armées ont besoin seront appelés sous les drapeaux.

Récemment, l’Allemagne a adopté un système assez proche, la seule obligation étant, pour les jeunes hommes concernés, de renseigner un questionnaire pour évaluer leur motivation et leurs aptitudes. Puis, s’ils en expriment la volonté, ils pourront effectuer une période de six à vingt-trois mois au sein de la Bundeswehr.

La question d’un retour de la conscription se pose également en Belgique, qui a décidé de la suspendre dès 1992. Lors d’un entretien accordé à Sud Info, la semaine passée, le nouveau ministre belge de la Défense, Theo Francken, a évoqué l’idée d’instaurer une service militaire volontaire, selon une formule assez proche de celle imaginée pour la Bundeswehr. Idée qui fait partie de l’accord de la nouvelle coalition gouvernementale au pouvoir à Bruxelles.

Comme en France, les forces armées belges n’ont plus les infrastructures qui leur permettraient d’accueillir des conscrits. D’où le projet défendu par M. Francken. Ainsi, a-t-il dit, « tous les jeunes âgés de 18 ans, hommes et femmes recevront une lettre les invitant à consacrer volontairement une année à la Défense ».

Ce service militaire « volontaire » permettrait ainsi de créer une « réserve de défense territoriale ».

« C’est une des suggestions que nous avons faites [aux partenaires du gouvernement, ndlr] parce que nous voulons constituer une réserve miliaire plus conséquente et nous croyons que c’est un bon vecteur pour créer cette force », a ainsi expliqué le général Frédéric Vansina, le chef d’état-major de la Défense belge, dans les pages de la Libre Belgique, le 20 février.

Pour rappel, selon le plan Star, la Défense belge devra compter 29 000 militaires en 2030, contre 26 000 actuellement. Sans doute que ce service militaire volontaire lui permettra d’atteindre cet objectif.

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