Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 9 janvier 2025

Tchad : Le palais présidentiel a été visé par une mystérieuse attaque

 

Le 5 janvier 2023, le gouvernement tchadien avait affirmé qu’il venait de « déjouer une tentative de déstabilisation » visant à « porter atteinte à l’ordre constitutionnel et aux institutions de la République » alors que le Tchad était encore dans une phase de transition politique après le décès du président Idriss Déby-Itno, survenue deux ans plus tôt.

« Ce plan a été élaboré par un groupe restreint de conspirateurs composé de onze officiers de l’armée avec à sa tête le nommé Baradine Berdei Targuio, président de l’Organisation tchadienne des droits humains [OTDH] », précisèrent les autorités tchadiennes, à l’époque

Deux ans plus tard, presque jour pour jour, Abderaman Koulamallah, qui cumule les casquettes de ministre des Affaires étrangères et de porte-parole du gouvernement tchadien, a dénoncé une nouvelle tentative de déstabilisation, après que le palais présidentiel a été visé par un groupe de vingt-quatre assaillants, arrivé à bord d’un camion aux environs de 19h45. Des tirs nourris se sont fait entendre dans le voisinage de la présidence pendant au moins une heure.

« La situation est totalement maîtrisée. […] Toute cette tentative de déstabilisation a été éradiquée », a assuré M. Koulamallah, dans une vidéo diffusée via le réseau social Facebook, le 8 janvier. S’exprimant arme à la ceinture, il a précisé que cette attaque avait fait dix-huit morts et six blessés parmi les assaillants. « Nous déplorons un mort, trois blessés, dont un grièvement », a-t-il complété en évoquant les membres de la garde présidentielle.

Peu après, des blindés ont été déployés dans les rues de N’Djamena.

Contrairement à ce qui pu être avancé peu après les faits, les assaillants n’étaient pas « lourdement armés ». Selon les précisions données par la suite, ils ont « poignardé quatre gardes » à l’entrée du palais présidentiel, censé être le lieu le plus sécurisé de N’Djamena. L’alerte ayant été rapidement donnée, ils « ont été très facilement maîtrisés », a détaillé M. Koulamallah, à l’antenne de télévision nationale tchadienne.

L’hypothèse que cette attaque ait pu être ourdie par le groupe jihadiste Boko Haram a été avancée. Mais elle a rapidement été dissipée par le porte-parole du gouvernement.

« L’acte terroriste ne me parait pas crédible puisque j’étais sur les lieux mais le procureur de la République communiquera dessus. C’est vraiment un ramassis de pied nickelés, ils n’avaient aucune arme de guerre. Leur tentative était désordonnée, complètement incompréhensible. […] C’est une attaque complètement désespérée. Ce sont des Tchadiens qui parlent l’arabe, des gens bien identifiés, qui viennent d’un quartier sud de la ville de N’Djamena mais je n’en dirais pas plus », a expliqué M. Koulamallah.

Reste à voir comment une bande d’individus alcoolisés et drogués, armés seulement de couteaux et de coupe-coupes, selon le responsable tchadien, a pu pénétrer aussi facilement dans ce bâtiment officiel, où le président Mahamat Idriss Déby, venait de recevoir Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères.

opex360.com