Le 7 juillet dernier, un dépôt de munitions de l’armée polonaise, situé à Mosty [ouest de la Pologne], devait prendre en compte environ 1 000 tonnes de mines antichars, transportées par chemin de fer depuis la localité de Hajnowka [est]. Seulement, tout ne s’est pas passé exactement comme prévu… car l’un des wagons n’aurait pas été entièrement déchargé une fois arrivé à destination.
Le train, exploité par l’opérateur PKP Cargo, est donc reparti de Mosty avec cinq palettes de munitions contenant 240 mines TM-62M [d’une masse d’environ 10 kg, dont 7,5 kg d’explosifs].
Seulement, redoutant, sans doute, d’être sévèrement sanctionnés, les responsables de cet impair ont tenté de mettre la poussière sous le tapis… Et, ce faisant, ils n’ont fait que repousser l’échéance.
En effet, les cinq palettes en question ont finalement été retrouvées, fortuitement, par un employé de PKP Cargo dans un entrepôt de l’enseigne Ikea, dix jours après… Ce qui a ensuite donné lieu à une enquête, laquelle a été confiée à la police militaire.
Le 9 janvier, le procureur adjoint du district pour les affaires militaires du parquet du district de Poznań, le colonel Bartosz Okoniewski, a confirmé que quatre militaires – trois du dépôt de Mosty et un de celui de Hajnówka – étaient impliqués dans cette affaire et qu’ils allaient devoir répondre de leur négligence devant un tribunal. Si, pour le moment, ils n’ont pas reconnu leur culpabilité, ils risquent une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
Mais ils ne seront pas les seuls à payer les pots cassés dans cette affaire car, le même jour, le général Artur Kępczyński a été démis de ses fonctions de chef de l’Inspection du soutien des forces armées. Son limogeage a été confirmé par Władysław Kosiniak-Kamysz, le ministre polonais de la Défense, le 12 janvier. Et d’assurer que « toutes les conséquences [de cet épisode] seront « tirées ».
D’après le site d’informations Onet, prévenu de la disparition de ces 240 mines antichars, le général Kępczyński aurait cherché à étouffer l’affaire. « Les responsables de l’équipement auraient produit de faux documents. Tout était correct sur les papiers mais pas dans les faits », résume-t-il.