En septembre, les États-Unis et l’Irak ont trouvé un accord en vue de mettre fin à la présence de la coalition anti-jihadiste « Inherent Resolve » [OIR] sur le sol irakien d’ici 2026. Pour autant, il n’est pas question d’un retrait total des forces américaines du pays.
« Pour être clair, les États-Unis ne se retirent pas d’Irak. […] Nous avons l’intention de rester en contact, à titre de conseil et d’assistance, avec les services de lutte contre le terrorisme [irakiens], le commandement des opérations conjointes, la force aérienne et les peshmergas kurdes, qui jouent tous un rôle très important dans les missions de lutte contre l’État islamique [EI ou Daesh] », avait alors expliqué le Pentagone.
Et d’ajouter : « Jusqu’à la fin de la mission militaire de la coalition en Irak, ce type d’activités de partenariat peut certainement se poursuivre. Nous continuerons de discuter avec les Irakiens – dans un cadre bilatéral – de la manière dont nous pouvons continuer à les conseiller, à les aider et à leur permettre de mener les opérations nécessaires contre le terrorisme au-delà de cette période ».
Depuis qu’il a proclamé sa victoire sur l’EI, en décembre 2017, le gouvernement irakien est mis sous pression pour réduire la présence des forces américaines. D’où cet accord conclu avec Washington. Seulement, comme en Syrie, la menace jihadiste n’a pas encore été totalement éradiquée.
« L’EI conserve des capacités, comme nous l’avons vu en Irak et en Syrie, et c’est pourquoi nous maintenons nos forces dans ces deux pays pour garantir qu’il ne puisse jamais se reconstituer et redevenir ce qu’il était il y a seulement dix ans », a ainsi fait valoir Sabrina Singh, la porte-parole adjointe du Pentagone, lors d’un point presse, le 3 janvier.
Après la chute du régime de Bachar el-Assad, à l’issue d’une offensive fulgurante menée par le groupe Hayat Tahrir al-Cham [HTS, ex-Front al-Nosra, autrefois lié à al-Qaïda] et des formations rebelles pro-turques réunies au sein de l’Armée nationale syrienne, les forces américaines ont effectué plusieurs frappes contre des positions tenues par l’EI en Syrie. De même, d’ailleurs, que les Rafale et les drones MQ-9A Reaper engagés par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] dans l’opération Chammal.
Cela étant, les opérations menées par la coalition OIR contre l’EI ne se limitent pas à la seule Syrie.
En effet, le 6 janvier, l’US CENTCOM, dédié au Moyen-Orient et à l’Asie centrale, a indiqué que les forces américaines venaient d’appuyer leurs homologues irakiennes en effectuant plusieurs frappes contre des « sites connus de l’EI », dans les montagnes de Hamrin, durant près d’une semaine.
Selon les explications qu’il a données, plusieurs accrochages ont eu lieu entre les jihadistes et les « forces de la coalition ». Accrochages qui ont donné lieu « à des frappes aériennes » effectuées par des chasseurs-bombardiers F-16 et F-15 ainsi que par des avions d’attaque A-10 « Warthog ». Ces derniers, « chargés de soutenir les forces dans la région, ont réussi à éliminer des combattants de l’EI dans une grotte », a précisé l’US CENTCOM.
« Un membre de la coalition a été tué et deux autres ont été blessés, tous deux de nationalités différentes. Aucun membre du personnel américain n’a été blessé et aucun équipement américain n’a été endommagé », a-t-il continué, sans livrer plus de détails.
« Ces opérations ont servi à perturber et à dégrader la capacité de l’EI à planifier, organiser et mener des attaques contre les civils de la région, ainsi que contre les citoyens, les alliés et les partenaires des États-Unis dans toute la région et au-delà », a conclu l’US CENTCOM.
La dernière grande opération antijihadiste menée conjointement par les forces américaines et irakiennes remonte au 29 août dernier, alors que l’EI avait revendiqué 153 attaques en Irak au cours du premier semestre de l’année 2024. Au cours de celle-ci, quinze membres de l’organisation terroriste avaient été tués dans le désert d’Al-Anbar [province voisine de la Syrie].