La fin de l’année 2024 a notamment été marquée par de nombreuses observations de drones inconnus aux États-Unis [précisément dans le New Jersey, ce qui a provoqué un début de psychose], au Royaume-Uni et en Allemagne. Souvent, ces appareils, ayant la capacité, pour certains, de voler en essaim, ont été repérés près de bases militaires et d’infrastructures critiques. Si ce phénomène n’est pas nouveau, il semble avoir pris de la vigueur depuis plusieurs mois. Et, pour le moment, le mystère qui l’entoure reste entier.
Quoi qu’il en soit, c’est maintenant au Danemark que des drones inconnus ont été signalés, sur fond de « guerre hybride » dans la région de la Baltique.
En effet, dans la soirée du 4 janvier, un témoin a assuré avoir vu une vingtaine d’appareils inconnus en train de survoler le port de Køge, au sud-ouest de Copenhague. Alertée par ce dernier aux alentours de 22h30, la police locale n’a pu en repérer que quatre, avant de perdre leur trace.
« Nous pensons en avoir identifié quatre, mais il est un peu difficile de dire si tous ces drones étaient identiques. Il y a un témoin qui a dit en avoir vu vingt et il y a aussi une vidéo où on dirait qu’il y en a plus. Mais je ne peux rien dire avec une certitude absolue », a confié Asger Bechstrøm, un responsable de la police régionale [en l’occurrence, celle de Sjælland].
Dans un communiqué publié le lendemain, cette dernière a rapporté que les derniers drones ont été aperçus vers 1h16, avant de « disparaître au-dessus de la mer, à grande vitesse ».
Comme le souligne la presse locale, en s’appuyant sur les explications de M. Bechstrøm, « il n’est pas illégal en soi de faire voler des drones, sauf à proximité d’un terrain privé ». Dans ce cas, il faut une autorisation. Or, le port de Køge n’en avait délivré aucune avant les observations faites le 4 janvier.
D’après la chaîne de télévision TV2, la police de Sjælland a contacté les forces armées… Mais comme les drones ont été repérés au-dessus du territoire danois, celles-ci ont fait valoir que cette affaire n’était pas de leur ressort. Cela étant, le renseignement intérieur [PET – Politiets Efterretningstjeneste – Service de renseignement de la police] a été prévenu. Une enquête est désormais en cours.
En tout cas, cette affaire a des traits communs avec celle qui, en Allemagne, a motivé l’ouverture d’une enquête sur une « suspicion d’activité d’agents à des fins de sabotage » par le parquet de Flensbourg, en août dernier. À l’époque, la zone industrielle « ChemCoast Park » qui abrite, à Brunsbüttel [Schleswig-Holstein], un nouveau terminal GNL et une centrale nucléaire désaffectée, avait été survolée à plusieurs reprises, à « grande vitesse » par des drones inconnus.
Selon le quotidien Bild, les performances de ces drones suggéraient qu’il s’agissait d’appareils militaires. Et d’ajouter que les enquêteurs pensaient avoir affaire à un engin similaire à l’Orlan-10 russe, capable de voler à 150 km/h et de parcourir 600 km, à 5000 mètres d’altitude.
Depuis, des usines du secteur pétrochimique, implantées dans le sud de l’Allemagne, ont également été survolées par des drones, similaires à ceux observés à Brunsbüttel. De même que les installations du groupe Rheinmetall et la base aérienne de Ramstein.