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mardi 7 janvier 2025

De l’espionnage industriel à l’intelligence économique : la révolution culturelle du renseignement dans la guerre économique

 

Les États se sont saisis du renseignement dit « d’intérêt économique » et en ont fait un nouvel enjeu de puissance sur la scène internationale. Néanmoins, définir les contours d’une nouvelle culture du renseignement devient complexe lorsque ses frontières sont poreuses et que des acteurs privés y sont impliqués.

Avant le tournant de la dernière décennie du XXe siècle, la question du renseignement économique restait anecdotique et on la trouvait essentiellement à travers les notions d’espionnage industriel ou scientifique. La figure de l’espion l’emportait, à savoir une personnalité pouvant parcourir le monde, un militaire, un scientifique ou un ingénieur travaillant au service de Sa Majesté, du Secret du Roi ou de l’empereur. Au XXe siècle, le renseignement économique a pris une nouvelle dimension avec la question centrale du pétrole et les liens forts qui étaient alors tissés entre les compagnies privées et les services d’État. Mais c’est l’accession surprise du Japon au deuxième rang mondial des puissances économiques qui mettra en exergue la mutation d’un appareil de renseignement au profit de son industrie et de ses conquêtes commerciales. En France, cette révolution culturelle va s’incarner dans la dynamique d’intelligence économique dont il est essentiel de connaitre les racines pour mieux appréhender l’étendue de ses branches.

Le rôle clé du renseignement dans l’accroissement de puissance par l’économie

Dans Le Labyrinthe des égarés : l’Occident et ses adversaires, un chef-d’œuvre éclairant sur notre monde de conflictualités, Amin Maalouf met en exergue cette réflexion de William Faulkner : « Le passé ne meurt jamais. Il ne faut même pas le croire passé ! » Et l’académicien de débuter son grand récit par le Japon de l’ère Meiji (1868-1912) qui décide d’envoyer des émissaires dans le monde entier pour recueillir les connaissances et devenir bientôt une puissance technologique, économique et militaire (sa supériorité dans la guerre, en particulier navale, qui l’opposera à la Russie entre 1904 et 1905 en sera une démonstration flagrante). Mais cette opération d’intelligence qui va permettre au Japon de se hisser au rang de puissance ne s’est pas faite sans raison extérieure. Cinquante années plus tôt, le commodore Perry débarque dans la baie d’Edo, porteur d’une lettre du président des États-Unis qui invite alors le pouvoir impérial à développer le commerce entre deux nations qui auraient, relate Amin Maalouf, « grand avantage à établir entre elles des relations amicales, fondées sur le respect mutuel, et à échanger leurs marchandises ». Et à l’écrivain de dévoiler un épisode qui, loin d’être anecdotique, en dit long sur le côté caché de la guerre économique : « La missive était placée avec solennité dans une boîte en bois de palissandre, ornée d’or. Et elle s’accompagnait d’un “cadeau”. Un rectangle de tissu blanc, que le visiteur déplia sous les yeux de ses hôtes, perplexes, en leur expliquant que son président espérait vivement que l’empereur répondrait positivement à ses demandes ; mais que si, par malheur, la réponse était négative, ce serait la guerre. “Et dans ce cas, ajouta le commodore Perry, vous aurez besoin de ceci pour capituler.” » (1).

Deux guerres mondiales et deux bombes atomiques plus tard, le Japon relance la dynamique d’intelligence qui lui avait déjà permis de rattraper son retard, mêlant renseignement économique ouvert et espionnage industriel. Les méthodes japonaises d’acquisition des technologies étrangères sont multiples et font appel à l’ensemble du spectre du renseignement économique qui va de l’ouvert (légal) au fermé (illégal) : veille technologique, visites de salons, reverse engineering, missions industrielles, envoi d’étudiants… et espionnage industriel. Des méthodes finalement éprouvées et bien connues des puissances occidentales. Mais ce nouveau rattrapage va générer un véritable Japan-bashing (« dénigrement du Japon ») de la part d’une puissance américaine surprise par les percées de « l’entreprise Japon » dans l’automobile ou l’électronique. La mondialisation progresse via les accords du GATT et la guerre froide semble disparaitre avec la fin de l’URSS. Les espions se reconvertissent dans le monde des affaires et l’Empire américain contre-attaque. Ainsi, pour donner suite au rapport « Japan 2000 » commandité par la CIA face aux revers que lui a fait subir le Japon dans des secteurs stratégiques, le président Clinton crée le National Economic Council, chargé de coordonner les politiques publiques à l’égard des entreprises. Et il ne s’agit là que de la partie émergée d’un dispositif dont la richesse et le maillage des structures est impressionnant : services de renseignement, agences gouvernementales, entreprises, cabinets d’avocat, fonds d’investissement, think tanks…, avec au cœur du succès un principe clé qui est la circulation des hommes.

Autrement dit, le dispositif américain est puissant et intelligent. Il dispose d’une réelle masse critique, est diversifié pour allier réflexion et action et facilite la production et la circulation des connaissances dans des buts stratégiques. Un de ses symboles est la création par la communauté américaine du renseignement du fonds d’investissement In-Q-Tel (2). Mais pour être intelligent, le dispositif américain est surtout piloté par une doctrine de suprématie stratégique (3) et appuyé par un discours protectionniste qui voit les actes succéder aux paroles. Le tout sous couvert de défense du principe supérieur de liberté. « Pourquoi l’Amérique espionne ses alliés ? » Tout simplement, répond un ancien directeur de la CIA dans le Wall Street Journal (4), parce que ceux-ci pratiquent la corruption pour battre les entreprises américaines sur les marchés où elles ne peuvent évidemment pas l’emporter, puisqu’elles sont technologiquement moins avancées. Et pour se faire bien comprendre, le département d’État et le département du Commerce font savoir qu’ils ont mis sur pied une base de données secrète recensant les noms des compagnies étrangères qui ont eu recours à des pots-de-vin pour conquérir certains marchés. Comme souvent avec les Américains, la meilleure défense reste l’attaque et les offensives vont se multiplier. La NSA va brancher ses capteurs et appuyer la lutte anticorruption pour châtier de nombreuses entreprises prises la main dans le sac au moyen d’interceptions « blanchies » par l’extraterritorialité du droit américain et surtout la faiblesse de grands groupes et d’États qui préfèrent se soumettre au dictat du Département de la Justice (DOJ) américain plutôt que d’engager le rapport de force (5). Les amendes, suivies ou non d’un rachat, s’enchainent ainsi contre les entreprises européennes : Siemens, Total, BNP Paribas, Alstom Power, Airbus, Areva…

L’intelligence économique, une autre culture du renseignement

Mais revenons au début des années 1990. Alors que les États-Unis se réarment face au Japon dans la guerre économique, la France choisit une autre voie. En 1994, le coup d’envoi officiel de l’intelligence économique est donné par le rapport d’un groupe de travail qui s’est réuni au sein du Commissariat général du Plan sous la houlette de l’ingénieur général de l’armement Henri Martre, président d’honneur de l’Aérospatiale et de l’Afnor (6). Au même moment, une investigation menée par Peter Schweizer, un journaliste américain particulièrement bien informé, révèle plusieurs opérations d’espionnage industriel orchestrées par les alliés des États-Unis. Son livre Friendly Spies : How America’s Allies Are Using Economic Espionage to Steal Our Secrets (7) pointe en particulier le Japon, l’Allemagne et… la France, inscrite même « au tableau d’honneur de l’espionnage industriel » (8). Difficile dans ce contexte de démocratiser le renseignement dans son versant légal appliqué aux affaires, bien que celui-ci se démarque clairement de l’espionnage. Les mots sont piégés et « intelligence économique » s’imposera d’autant plus facilement que la France des années 1990 méconnait voire méprise le renseignement (9), investit peu dans la sécurité économique et a une vision le plus souvent faussée de l’influence. Et pourtant…

Pourtant en France, le renseignement économique a toujours joué un rôle clé dans l’accroissement de puissance et l’expansion commerciale, notamment dans la guerre économique franco-anglaise du XVIIIe siècle puis les conquêtes du XIXe. Il faut ainsi rappeler que la France avait alors été des plus audacieuses en créant sous le Premier Empire la Société d’encouragement pour l’industrie nationale (SEIN) et en permettant la naissance d’un marché privé de l’information économique. Face au blocus maritime anglais, l’État met en œuvre une stratégie de reconquête du savoir technique de la France et Napoléon confie à Chaptal la création d’un dispositif d’observation des découvertes et de l’organisation économique des puissances rivales de la France. Côté secteur privé, des agences commerciales de renseignement commerciaux (ACRC) se développent dont la Cour de cassation estimera dans un de ses arrêts que l’activité exercée « est licite et estimable, et qu’en recueillant les renseignements et en les communiquant, l’agence exerce un métier qui non seulement n’est pas condamnable, mais qui, nécessaire au commerce dont elle garantit la sécurité, appelle la protection de la loi et celle de la justice » (10). Et à l’historien Fabien Senger de noter que vers 1896, « il a pu être estimé que l’ensemble des ACRC présentes en France pouvait communiquer à des entreprises commerciales ou industrielles entre 100 000 et 200 000 renseignements par an » (11). À côté des pratiques ancestrales d’espionnage industriel existait donc un autre monde, à savoir un marché privé de l’information fait de correspondants tout à fait honorables. Et de conclure : « Il n’est pas certain qu’un entrepreneur français actuel, en ce début de XXIe siècle, puisse avoir un accès aussi aisé et d’aussi bonne qualité à des prestataires de service de même nature. Et il vient alors à l’esprit la question suivante : l’intelligence économique française n’aurait-elle pas considérablement régressé en l’espace d’un siècle ? » À une parenthèse près : après la Seconde Guerre mondiale, consciente de sa mise sous tutelle par les États-Unis via le plan Marshall, la France gaullo-pompidolienne réagit et construit un ensemble administré, favorisant les grands projets industriels et spatiaux, l’indépendance énergétique et l’autonomie nucléaire militaire. Les grandes entreprises de cet État stratège servent alors de bras armé, sécurisant les approvisionnements en matières premières essentielles (Elf Aquitaine, Cogema…) et préservant ce pré carré en lien avec des services de renseignement qui restent néanmoins trop marqués par les réseaux de la Résistance, travaillent peu ensemble et doivent subir et donc contrer les infiltrations tant soviétiques qu’américaines (12). Mais la parenthèse enchantée n’eut qu’un temps en raison du refus des élites de se saisir des questions de renseignement et de s’opposer aux États-Unis dans la guerre économique.

L’intelligence économique « à la française » va donc partir à la recherche de ses racines perdues et faire circuler la sève de la culture du renseignement dans les branches nouvelles de la société de l’information et de la connaissance. Les auteurs du rapport ont, en effet, non seulement entrevu les limites de l’espionnage classique dans un monde libéral qui a fait de la transparence son maitre mot mais aussi l’annonce d’une nouvelle ère où les bases de données offrent désormais un accès inédit à l’information. Et comme c’est souvent le cas pour les innovations, cette dynamique va se heurter à un mur de conservatismes qui ne comprennent alors que trop bien toute la portée des changements politiques et managériaux ainsi induits : posture d’anticipation, partage de l’information, acceptation d’analyses et de scénarii prospectifs qui sortent des sentiers battus, culture collective du combat, management des réseaux, stratégies indirectes et art de la ruse. Parallèlement, l’information ouverte croît de manière exponentielle, ouvrant ainsi le marché de la competitive intelligence et la création de services dédiés au sein des entreprises.

Le renseignement économique au défi de l’intelligence

Dans un ouvrage pionnier intitulé La Machine de guerre économique, Christian Harbulot annonce dès 1992 la mutation du renseignement vers l’intelligence économique et notamment le passage d’une culture fermée à une culture ouverte de l’information ainsi que d’une culture individuelle à une culture collective (13). Une génération va donc être nécessaire pour mettre en œuvre une dynamique nationale d’intelligence économique à la hauteur des enjeux et au niveau de nos principaux compétiteurs. Une génération car l’intelligence économique est, avant toute chose, une culture des rapports de force, loin d’une vision angélique des relations économiques, où le renseignement ouvert et l’influence visent à être plus agile que le compétiteur. Or, modifier une culture demande du temps et de la persévérance. Les acteurs qui entrent désormais dans le champ du renseignement économique élargi sont donc très nombreux, couvrant tout le spectre des sources ouvertes aux sources fermées. Outre les services d’État et les états-majors des entreprises, ce nouveau champ de bataille est constitué de cabinets privés d’investigation avec leurs consultants free-lance et de puissants fonds d’investissement auxquels vont venir peu à peu se greffer de nouveaux acteurs : médias spécialisés, organismes publics, formations académiques, associations, syndicats, ONG, hackers… Impossible, dès lors, de chiffrer le nombre d’acteurs en présence d’autant que leur multiplication ainsi que la diffusion de pratiques jusque-là concentrées entre les mains d’une petite communauté viennent renforcer le flou et rendre toujours plus incertains les contours du renseignement économique.

De fait, chaque nation va développer une culture du renseignement puis de l’intelligence économique particulière. Dans un jeu ouvert et changeant, les deux univers vont communiquer avec plus ou moins de succès suivant les pays et les périodes. Ainsi les méthodologies utilisées par l’intelligence économique sont-elles tout d’abord issues de celles du renseignement militaire, policier ou diplomatique. Les plus connues sont le fameux cycle du renseignement ou la typologie des sources d’information (blanches ou ouvertes, noires ou fermées, grises ou semi-fermées). D’un côté, la mythologie du renseignement va permettre sa diffusion dans les entreprises au sein de petits cercles initiatiques, souvent composés d’anciens des services. De l’autre, et faute d’intelligence studies à la française, ce sont les théoriciens et praticiens de l’intelligence économique qui vont venir enrichir la boite à concepts et à outils du renseignement. Car si l’économie est un objectif qui n’est pas étranger aux services d’État, l’ambition reste difficile à assumer officiellement (14), le pouvoir lui préférant des réseaux parallèles pilotés par des hommes de l’ombre (15). Aussi faudra-t-il attendre 2017 et le rapport de la Délégation parlementaire au renseignement pour que la représentation nationale aborde la question du renseignement dit d’intérêt économique comme un enjeu de puissance (16). La prédation par l’usage du droit et les cyberattaques contre les entreprises y sont considérées comme les menaces les plus prégnantes mais la délégation constate alors les carences du dispositif de sécurité économique national, estimant que celui-ci n’a pour l’heure ni doctrine, ni masse critique, ni coordination suffisante. Le 12 juillet 2023, cinq ans, une pandémie de Covid-19 et une guerre aux portes de l’Europe plus tard, la Commission des affaires économiques du Sénat adopte à l’unanimité 23 recommandations pour améliorer l’organisation de l’intelligence économique en France, suite à la publication du dernier rapport sur l’intelligence économique réalisé par Marie-Noëlle Lienemann et Jean-Baptiste Lemoyne (17). Selon ce dernier, « si l’État s’est désormais bien structuré en matière de sécurité économique, nous pouvons aller plus loin en développant un volet offensif. Il nous faut être plus présent dans les organismes de normalisation qui définissent les standards de marchés ». À quand un national economic council « à la française » ? Une proposition de loi transpartisane visant à faire de l’intelligence économique un outil de reconquête de notre souveraineté a été déposé le 21 septembre 2023 en ce sens par quatre sénateurs (18). Sera-t-elle suivie d’effet ? L’urgence le commande pourtant (19). Désignée par l’Europe comme « rival systémique », la puissance chinoise a retenu les leçons du rattrapage japonais et a su développer une machine de guerre économique qui allie masse critique et art de la ruse, que n’ont pas vu venir les pays européens. « L’Europe pourrait être engloutie dans la rivalité économique entre la Chine et les États-Unis » (20) estimait même récemment l’économiste Agathe Demarais, directrice des prévisions mondiales de l’Economist Intelligence Unit (21).

Alors que faire ?

Dans ce contexte, l’intelligence économique n’est plus une option. En premier lieu, la stratégie nationale de sécurité économique doit changer de braquet avec la préservation de l’autonomie stratégique dans des domaines comme l’énergie, la santé, l’agriculture ou la défense et le renforcement de « l’indispensabilité stratégique », un principe développé par le Japon et qui vise à accroitre l’influence de ses acteurs économiques nationaux dans la structure industrielle mondiale (22). Dans une économie ouverte, il faut effectivement penser à la fois en termes d’indépendance et d’interdépendance stratégiques. Concernant la « lutte contre la prédation économique », si celle-ci a été renforcée depuis quelques années, en particulier avec la création du Service à l’information stratégique et à la sécurité économique (SISSE), l’organisation territoriale reste toutefois endémique et le pilotage de la politique publique d’intelligence économique se doit d’être confiée aux préfets en partenariat avec les régions. D’un point de vue opérationnel, le maillage proposé par la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) dans le domaine de la contre-ingérence économique mériterait d’être étendu à d’autres institutions au-delà de la défense nationale. « La capacité à se projeter sur les marchés extérieurs » appelle quant à elle la création de task forces impliquant tous les services de renseignement mais aussi la diplomatie, les affaires européennes et, bien sûr, des entreprises privées. Dans ce domaine, l’information dite ouverte doit être prééminente, le renseignement économique fermé ne se justifiant qu’en matière de protection ou de prévention de situations à hauts risques. À l’intersection de l’économie et de la stratégie, le renseignement économique doit donc être considéré au cœur d’un dispositif plus global d’intelligence. Dès lors, la culture du cloisonnement, qui peut se justifier par ailleurs, s’avère rapidement contre-productive car, dans un monde ouvert, c’est bien la densité du maillage des réseaux ainsi que leur agilité relative qui confèrent un véritable avantage et permettent de répondre aux défis de la guerre économique du XXIe siècle.

Notes

(1) Amin Maalouf, Le Labyrinthe des égarés : l’Occident et ses adversaires, Grasset, 2023, p. 29.

(2) Voir le site IQT : www​.iqt​.org.

(3) Lire à ce sujet Richard A. D’aveni, Strategic Supremacy : How Industry Leaders Create Growth, Wealth, and Power through Spheres of Influence, Free Press, Simon & Schuster, 2007.

(4) R. James Woolsey, « Pourquoi l’Amérique espionne ses alliés », The Wall Street Journal, 22 mars 2000.

(5) Ali Laïdi, Le Droit, nouvelle arme de guerre économique : comment les États-Unis déstabilisent les entreprises européennes, Actes Sud, 2021.

(6) Commissariat général du Plan, Intelligence économique et stratégie des entreprises, travaux du groupe présidé par Henri Martre, La Documentation française, 1994 (https://​rb​.gy/​x​q​4qw).

(7) Paru aux éditions Grasset en octobre 1993 sous le titre Les nouveaux espions : le pillage technologique des USA par leurs alliés.

(8) Réponse du berger à la bergère : un an après la parution de cet ouvrage en français, la France rappelle aux États-Unis que ses services pratiquent tout autant l’espionnage économique, et le ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua, annonce l’expulsion de cinq Américains identifiés comme des agents de la CIA, dont quatre avaient un statut de diplomate.

(9) Alain Dewerpe, Espion : une anthropologie historique du secret d’État contemporain, Gallimard, 1994.

(10) Cité par Maurice Averty, Le crédit commercial et la responsabilité des entreprises de renseignements, doctorat en droit, 1905, p. 32.

(11) Fabien Senger, « La belle époque des agences commerciales de renseignements commerciaux », Revue internationale d’intelligence économique, « Le renseignement dans la guerre économique », vol. 16, 2024, VA éditions, p. 104.

(12) Lire à ce sujet l’ouvrage de Jean-Christophe Notin sur Alexandre de Marenches, Le maître du secret, Tallandier, 2018.

(13) Christian Harbulot, La Machine de guerre économique, Economica, 1992, p. 92.

(14) Jean-Claude Cousseran et Philippe Hayez, Leçons sur le renseignement, Odile Jacob, 2017, p. 283-301.

(15) Philippe Bohn, Profession : agent d’influence. Business, Élysée, Afrique… : les aventures d’un homme de l’ombre, Plon, 2018.

(16) M. Philippe Bas, « Rapport relatif à l’activité de la délégation parlementaire au renseignement pour l’année 2017 », Délégation parlementaire au renseignement, Assemblée Nationale, n°875 / Sénat, n°424, 12 avril 2018, p. 42-64 (https://​www​.assemblee​-nationale​.fr/​d​y​n​/​1​5​/​r​a​p​p​o​r​t​s​/​d​p​r​/​l​1​5​b​0​8​7​5​_​r​a​p​p​o​r​t​-​i​n​f​o​r​m​a​t​i​o​n​.​pdf).

(17) Mme Marie-Noëlle Lienemann et M. Jean-Baptiste Lemoyne, « Rapport d’information fait au nom de la commission des affaires économiques sur l’intelligence économique », « Anticiper, adapter, influencer : l’intelligence économique comme outil de reconquête de notre souveraineté », Sénat, n°872, 12 juillet 2023 (https://​www​.senat​.fr/​r​a​p​/​r​2​2​-​8​7​2​/​r​2​2​-​8​7​2​1​.​pdf).

(18) Mme Marie-Noëlle Lienemann, MM. Jean-Baptiste Lemoyne, Serge Barbary, Franck Montaugé, « Proposition de loi visant à faire de l’intelligence économique un outil de reconquête de notre souveraineté », Sénat, n°928, 21 septembre 2023 (https://​www​.senat​.fr/​l​e​g​/​p​p​l​2​2​-​9​2​8​.​h​tml).

(19) Christian Harbulot, La Guerre économique au XXIe siècle, VA éditions, 2024.

(20) Propos recueillis par Marie Charrel, Le Monde, 2 juin 2024, p. 13 (https://​www​.lemonde​.fr/​e​c​o​n​o​m​i​e​/​a​r​t​i​c​l​e​/​2​0​2​4​/​0​6​/​0​2​/​l​-​e​u​r​o​p​e​-​p​o​u​r​r​a​i​t​-​e​t​r​e​-​e​n​g​l​o​u​t​i​e​-​d​a​n​s​-​l​a​-​r​i​v​a​l​i​t​e​-​e​c​o​n​o​m​i​q​u​e​-​e​n​t​r​e​-​l​a​-​c​h​i​n​e​-​e​t​-​l​e​s​-​e​t​a​t​s​-​u​n​i​s​_​6​2​3​6​8​8​1​_​3​2​3​4​.​h​tml).

(21) L’Economist Intelligence Unit est le centre de recherches indépendant du magazine The Economist (Londres).

(22) Nicolas Regaud, « L’ambition japonaise d’une stratégie de sécurité économique : une voie à suivre », IRSEM, Brève stratégique, n°20, 15 avril 2021 (https://​www​.irsem​.fr/​m​e​d​i​a​/​5​-​p​u​b​l​i​c​a​t​i​o​n​s​/​b​r​e​v​e​s​-​s​t​r​a​t​e​g​i​q​u​e​s​-​s​t​r​a​t​e​g​i​c​-​b​r​i​e​f​s​/​b​s​-​2​0​-​r​e​g​a​u​d​.​pdf).

Nicolas Moinet

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