Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 26 décembre 2024

Pour Bakou, la défense aérienne russe est responsable de l’accident de l’avion d’Azerbaijan Airlines

 

Le 25 décembre, à 7h55 [heure locale], un avion de ligne de type Embraer 190-AR de la compagnie aérienne Azerbaijan Airlines [vol ], a décollé de Bakou [Azerbaïdjan] pour rejoindre Grozny [Tchéchénie], avec soixante-sept personnes à bord, dont cinq membres d’équipage.

Puis, selon le site de suivi du trafic aérien Flight Radar, alors qu’il était le point d’arriver à destination, il semblerait que cet Embraer 190-AR ait été exposé à un « brouillage important des signaux GPS » étant donné qu’il aurait « transmis de mauvaises données ADS-B » [Automatic Dependent Surveillance – Broadcast].

Cela étant, officiellement à cause de mauvaises conditions de visibilité dues au brouillard, d’après l’agence de presse officielle russe Tass, l’avion a été dérouté vers l’aéroport de Makhatchkala [Daghestan], situé à environ 160 kilomètres à l’est de Grozny. Puis l’Embraer 190-AR a cessé de communiquer ses données ADS-B.

À 9h35, il a envoyé un signal de détresse [code 7700] via son transpondeur, en raison d’une défaillance de son système de contrôle. Un quart d’heure plus tard, son équipage a demandé à l’aéroport d’Aktaou l’autorisation d’effectuer un atterrissage d’urgence, avant de transmettre à nouveau ses données ADS-B, au moment où il survolait la mer Caspienne.

Puis, l’Embraer 190-AR s’est écrasé à 3 km d’Aktaou, vers 10h30. L’appareil s’est disloqué avant de prendre feu. Sur les soixante-sept passagers, trente-huit y ont laissé la vie.

La compagnie Azerbaijan Airlines a d’abord expliqué que son avion avait percuté un vol d’oiseaux, avant de finalement se rétracter. Mais elle n’avait fait que reprendre une déclaration de Rosaviatsia, l’agence de l’aviation civile russe. Quant aux autorités kazakhes, elles ont évoqué l’explosion d’un « ballon » à bord de l’appareil, sans donner plus de détails.

Cela étant, plusieurs photograhies diffusées via les réseaux sociaux, montrent que la partie arrière de l’Embraer 190-AR a été criblée d’éclats de shrapnel. Ce qui n’est pas cohérent avec une collision aviaire ou une explosion « interne ». D’où les suspicions autour d’une erreur de la défense aérienne russe, d’autant plus que celle-ci aurait été mise en alerte après l’annonce d’une attaque imminente de drones ukrainiens A-22 contre Grozny.

À Moscou, on tente d’éteindre le début d’une évenutelle polémique. Il faut « attendre la fin de l’enquête » et « il serait inapproprié d’émettre des hytpothèses avant les conclusions de celle-ci. Nous ne le ferons pas et personne ne devrait le faire », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

Ayant ouvert une enquête pour « violation des règles de sécurité et d’exploitation du transport aérien », les autorités kazakhes défendent la même ligne, en dénonçant des « spéculations ».

En revanche, à Bakou, on met en cause la défense aérienne russe. En effet, selon une source azerbaïdjanaise proche du dossier et citée par l’agence Reuters, les « résultats préliminaires de l’enquête montre que l’avion a été touché par un système russe Pantsir-S et que ses communications ont été perturbées par des dispositifs de guerre électronique à l’approche de Grozny ».

Et d’ajouter : « Personne ne prétend que cela a été fait exprès. Cependant, compte tenu des faits établis, Bakou s’attend à ce que la partie russe avoue avoir abattu l’avion azerbaïdjanais ».



opex360.com