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dimanche 3 novembre 2024

Le contre-espionnage militaire met en garde les industriels français avant le salon Euronaval

 

Les salons dédiés à l’armement ont toujours été propices à l’espionnage. Et sans doute le sont-ils davantage aujourd’hui qu’hier en raison du contexte international, marqué par une compétition de plus en plus exacerbée entre les grandes puissances.

En outre, aux risques d’espionnage viennent s’ajouter d’éventuelles attaques réputationnelles et autres ingérences, lesquelles ne sont pas forcément le fait d’acteurs étatiques mais d’organisations gouvernementales liées à la mouvance antimilitariste.

D’où la mise en garde adressée par la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense [DRSD] à l’industrie navale militaire française, à l’occasion du salon Euronaval 2024, qui se tiendra entre les 4 et 7 novembre à Villepinte.

« Cette nouvelle édition d’Euronaval se déroulera dans un contexte géopolitique durci, marqué par le retour d’affrontements de haute intensité et de nouvelles stratégies de contestation impliquant directement les forces armées. En parallèle, certains États et acteurs non-étatiques n’hésitent plus à poursuivre leurs objectifs stratégiques en remettant en cause les équilibres géopolitiques et le droit international », a ainsi expliqué le général Philippe Susnjara, le « patron » de la DRSD, dans une note publiée à l’intention des industriels concernés.

Étant donné la place que tiennent les opérations maritimes actuellement, tant en Méditerranée orientale qu’en mer de Chine ou en mer Rouge, le général Susnjara estime que les technologies les « plus discriminantes du milieu naval » ne pourront qu’attirer les convoitises, ce qui est susceptible de se traduire par une hausse des « tentatives d’espionnage et de déstabilisation des entreprises françaises exposantes » et, par extension, par des « effets sur les capacités de nos forces à assurer leurs missions en mer et à garantir notre supériorité dans le combat naval ».

Dans sa note, la DRSD évoque plusieurs cas qui se sont déjà produits lors de la précédente édition d’Euronaval. Et de préciser que plusieurs modes opératoires peuvent être suivis par des acteurs malveillants, à savoir le vol [maquettes, supports informatiques, badges d’hôtel, etc.], l’approche humaine, via un ancien collaborateur, un faux stagiaire ou de faux journalistes [alors que la presse doit pourtant être accréditée], les tentatives d’écoutes et le cyber.

N’importe quel responsable de l’industrie naval peut être concerné par des tentatives d’espionnage, dont certaines sont assez élaborées. Ainsi, lors d’Euronaval 2022, l’ordinateur d’un dirigeant d’une entreprise spécialisées dans les soudures navales a été piratés après que le réseau Wi-Fi de l’hôtel où il séjournait été détourné par des agents étrangers. « D’autres personnes séjournant dans cet [établissement] occupé en majorité par des exposants du salon, ont été victimes de la même attaque », souligne la DRSD.

Pour s’en prémunir, celle-ci recommande d’utiliser un « matériel dédié au salon disposant de droits restreints et doté d’un VPN », de « privilégier la connexion internet par le réseau » de l’opérateur de l’entreprise et de « télécharger les applications et les mises à jour uniquement sur des plateformes officielles et sécurisées ».

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