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dimanche 13 octobre 2024

Projet terroriste déjoué en France: le FBI avait donné l'alerte

 

Un Afghan de 22 ans, acquis à l’idéologie de l’Etat islamique selon le parquet antiterroriste, a été mis en examen samedi à Paris puis écroué, soupçonné d’avoir «fomenté» un «projet d’action violente» dans un stade de football ou un centre commercial.

Les deux hommes seraient frères

Son interpellation mardi en Haute-Garonne a des «liens» avec l’arrestation d’un Afghan vivant aux Etats-Unis inculpé mercredi de projet d’attentat le jour des élections américaines en novembre, selon le parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant une source proche du dossier. Selon une autre source, les deux hommes sont frères, ce que le Pnat n’a pas confirmé.

Cet Afghan de 27 ans, résidant dans l’Oklahoma, était en contact sur la messagerie Telegram avec une personne identifiée par le FBI comme un recruteur de l’EI, selon les autorités judiciaires américaines. Selon la source proche du dossier, au cours de leurs investigations, les autorités américaines ont transmis un renseignement aux autorités françaises, déclenchant l’ouverture d’une enquête à Paris et menant à trois interpellations.

Projet évoqué sur Telegram

Mardi matin, trois hommes ont ainsi été interpellés à Toulouse et à Fronton par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure, appuyés par le RAID. «Les investigations réalisées ont mis en évidence l’existence d’un projet d’action violente visant des personnes dans un stade de football ou un centre commercial fomenté par l’un d’entre eux, âgé de 22 ans, de nationalité afghane et titulaire d’une carte de résident, dont plusieurs éléments établissent par ailleurs la radicalisation et l’adhésion à l’idéologie de l’Etat islamique», a indiqué samedi le Pnat.

Conformément aux réquisitions du Pnat, il a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste par un juge d’instruction, puis placé en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention, assistée d’une interprète, et qui a statué à huis clos. Le ministère public a demandé à ce que l’audience ne soit pas publique, «pour préserver sa présomption d’innocence» et permettre «un début serein des investigations».

Selon une source proche du dossier, ce jeune homme est garagiste, est issu de la communauté tadjik d’Afghanistan, ses parents sont décédés et son projet, dont il aurait parlé sur Telegram, restait assez vague et peu abouti. Selon une autre source proche de l’enquête, il vit en France depuis environ trois ans. Les deux autres hommes, dont l’un est son frère, ont été libérés à l’issue de leur garde à vue.

Attentats déjoués pendant les JO

Les dernières interpellations pour un projet d’action violente en France remontent à fin juillet. Deux jeunes hommes, âgés de 18 ans et originaires de Gironde, avaient été mis en examen le 27 juillet, soupçonnés d’avoir créé un groupe sur les réseaux sociaux «destiné à recruter» des personnes «motivées (pour) perpétrer une action violente» pendant les Jeux olympiques.

Au total, trois attentats ont été déjoués pendant la période des JO, selon les autorités. Outre les deux jeunes de Gironde, l'un des projets visait des établissements autour du stade Geoffroy-Guichard à Saint-Etienne et l'autre émanait d'un groupe qui avait planifié des attaques contre des institutions et des représentants d'Israël à Paris. Cinq personnes ont été mises en examen, dont un adolescent mineur, dans ces affaires.

AFP