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jeudi 24 octobre 2024

Les relations ambigues de la France et du Hezbollah

 

Ce 24 octobre, une conférence internationale sur le Liban est en cours à Paris, visant notamment à apporter une aide humanitaire à hauteur de huit cent millions d’euros et à donner les moyens à l’armée libanaise à hauteur de deux cent millions de dollars « pour assurer la souveraineté du Liban ».

Selon le ministre Lecornu, un cessez-le-feu au Liban est une « nécessité pour notre sécurité collective » et la France travaille « de manière très opérationnelle » pour éviter une guerre interconfessionnelle et une guerre civile au pays du Cèdre. Les propos alarmants du ministre Lecornu sur l’imminence d’une guerre civile au Libanne doivent pas masquer les ambiguités françaises sa ligne de conduite habituelle vis-à-vis du Hezbollah. La présence du ministre des Transports libanais, Ali Hamieh, proche du Hezbollah, dans la délégation accompagnant le Premier ministre Najib Mikati à Paris en est la preuve flagrante.

Il est désormais de notoriété publique que la France entretient depuis longtemps des relations avec la branche politique du Hezbollah, faisant fi des activités militaires et terroristes de ce dernier. Cette position ambiguë de Paris, qui privilégie le dialogue avec un mouvement classé comme terroriste par de nombreux pays, soulève des questions quant à la réelle volonté de la France de contribuer à la stabilité du Liban et de la région.

Relations troubles

Ces relations troubles semblent avoir porté leurs fruits par le passé comme le montre l’exemple du contrat remporté par CMA-CGM, propriété de Rodolphe Saadé, au port de Beyrouth. En échange de la discrétion d’Emmanuel Macron sur la question des armes du Hezbollah lors de ses déplacements au Liban, le Parti de Dieu a laissé CMA-CGM remporter ce marché stratégique. Une source libanaise révèle même qu’en vue de la conclusion du contrat, M. Saadé, qui possède également BFM TV, aurait proposé au ministre des Transports libanais de lui envoyer son avion privé à Marseille, un geste qui aurait contribué à sceller l’accord.

mondafrique.com