Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 21 octobre 2024

Économie russe : des succès inattendus, des risques élevés

 

Début 2022, les principaux responsables et analystes occidentaux prévoyaient un « effondrement de l’économie russe » sous l’effet de sanctions économiques et financières sans précédent. Deux ans après, la résilience de l’économie russe continue de surprendre.

Si la Russie est bien entrée en récession en 2022, la baisse du PIB a été somme toute modérée (2,1 %). Devant la résilience inattendue de l’économie russe, les Occidentaux ont multiplié les trains de sanctions qui touchent désormais pratiquement tous les secteurs de l’économie. Pourtant, l’année 2023 a été celle du retour d’une forte croissance économique en Russie avec une hausse du PIB à hauteur de 3,6 %. Ce rebond inattendu s’est poursuivi en 2024, le FMI prévoyant une croissance d’environ 3,2 % sur l’année. La Russie connait donc une croissance économique supérieure à celle des pays occidentaux pour la deuxième année consécutive. Ces performances ont conduit la Banque mondiale à classer l’économie russe au quatrième rang mondial (juste devant le Japon) selon le PIB calculé en parité de pouvoir d’achat (PPP) et à inclure la Russie dans le groupe des pays à revenus élevés (composé majoritairement des pays occidentaux) pour la première fois depuis dix ans. Comment comprendre ces performances inattendues et à première vue paradoxales de l’économie russe ? Quels en sont les principaux facteurs explicatifs ? Comment l’économie russe continue de s’adapter au durcissement continuel des sanctions occidentales et quelles sont ses fragilités qui pourraient remettre en cause le dynamisme actuel ?

Keynésianisme militaire

Le premier élément d’explication de la bonne tenue de l’économie russe est la forte augmentation des dépenses budgétaires depuis le début de la guerre en Ukraine à hauteur de 20 % en trois ans. Cet effort budgétaire a été rendu possible par les fondamentaux très sains sur lesquels se basait l’État russe au début du conflit : l’un des endettements publics les plus faibles au monde (à environ 15 % du PIB), d’importantes réserves financières et un niveau de prélèvements obligatoires modéré (à environ un tiers du PIB). D’une certaine façon, la croissance économique russe actuelle est en partie liée à un phénomène de rattrapage après des années de rigueur qui avaient conduit le gouvernement russe à geler une partie des capitaux générés par l’économie russe durant les années 2010.

Même si elle avait en réalité débuté lors de la pandémie de Covid-19, la nouvelle politique économique du gouvernement russe consistant à augmenter la dépense publique pourrait être qualifiée de keynésianisme militaire, une partie importante du stimulus budgétaire de ces dernières années étant liée à l’effort de guerre. Les dépenses militaires se sont portées dans deux directions principales : les commandes à l’industrie de défense et le financement des troupes engagées en Ukraine. En effet, afin d’assurer le recrutement des quelque 600 000 soldats qui combattent en Ukraine (dont la moitié sont mobilisés), les autorités russes ont consenti à des conditions financières très avantageuses (salaires, primes et avantages sociaux). Or, les forces armées russes recrutant principalement au sein des couches sociales défavorisées, cet afflux de liquidités dans des milieux et des territoires vivant habituellement dans des formes de survie semi-autarcique stimule la consommation des ménages et la construction. Dans un contexte de plein emploi, les revenus réels ont progressé de 4,8 % en 2023, ce qui a permis la baisse du taux de pauvreté à l’un des niveaux les plus faibles observés depuis la chute de l’URSS.

Quant aux commandes massives d’armements, elles ont conduit à une forte croissance de la production industrielle, certaines usines du complexe militaro-industriel (CMI) fonctionnant en trois-huit, tandis que des entreprises du secteur de la défense ouvrent de nouveaux sites de production (de drones, de missiles antichars, de missiles de croisière, etc.). Selon Vladimir Poutine, le CMI aurait créé 520 000 nouveaux emplois depuis le début du conflit (1). Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de constater que c’est le secteur qui subit en principe les sanctions occidentales les plus sévères qui tire l’économie russe vers le haut. De ce point de vue, les sanctions sont un échec patent reconnu désormais par l’un de ses principaux architectes, le secrétaire d’État américain Antony Blinken : « Il est vrai que les Russes ont trouvé des solutions de contournement, et en particulier dans leurs relations avec la Corée du Nord, avec l›Iran et malheureusement avec la Chine ; ils ont trouvé des moyens de maintenir leur base industrielle de défense en fonctionnement afin de pouvoir poursuivre l’agression contre l’Ukraine (2). »

Cet échec est lié à plusieurs facteurs : d’une part, les Occidentaux se sont révélés incapables jusqu’à présent de perturber durablement les circuits d’approvisionnement des composants nécessaires à l’industrie de défense russe. D’autre part, le CMI russe s’est avéré plus performant que prévu notamment pour produire des armements en grande quantité dans le cadre d’une guerre d’attrition. C’est ainsi que la Russie produirait plus d’obus que l’ensemble des pays occidentaux réunis. À cet égard, le maintien des capacités de production excédentaires, qui avait longtemps été interprété comme un manque de rationalisation de l’outil industriel, joue désormais un rôle majeur dans la capacité russe à augmenter fortement la production d’armements. La mobilisation de l’industrie de défense a un effet d’entrainement sur le reste de l’économie, dynamisant des secteurs tels que la métallurgie, l’électronique ou les transports. Faut-il pourtant parler d’économie de guerre ? Les dépenses militaires sont officiellement passées de 3 % à plus de 6 % du PIB et représentent désormais près du tiers du budget fédéral russe. De plus, elles sont sans doute sous-estimées car un certain nombre de dépenses sont réparties sur d’autres postes budgétaires, parfois tenus secrets. Néanmoins, la Russie n’est pas réellement entrée en économie de guerre et ceci pour deux raisons : d’une part, avec des dépenses militaires représentant moins de 10 % du PIB, elle est loin des plus de 40 % du PIB observés lors de la Seconde Guerre mondiale dans le cas des États-Unis ; d’autre part, l’État continue d’honorer l’ensemble de ses obligations tandis que les industries civiles n’ont pas été mobilisées et que plusieurs secteurs continuent de croitre indépendamment de l’effort de guerre. En réalité, alors que de nombreux analystes occidentaux insistent désormais sur la militarisation de l’économie russe, la production d’armements est loin d’être le seul facteur explicatif de la croissance économique. Pour 2023, la Banque mondiale souligne que « la croissance était également tirée par un rebond des échanges (+6,8 %), du secteur financier (+8,7 %) et de la construction (+6,6 %) » (3).

Résilience économique et réorganisation du commerce extérieur

La politique de résilience économique mise en place par les autorités russes depuis 2014 est un autre facteur explicatif de la bonne tenue de l’économie russe. C’est particulièrement le cas dans le secteur financier avec la création d’une structure financière russe autonome : le Système national des cartes de paiement (NSPK) lancé en 2015 garantit le fonctionnement de l’ensemble des cartes délivrées par des banques russes sur le territoire national. De même, le Système de messagerie financière russe (SPFS) créé par la Banque centrale russe est l’équivalent national du système de paiement SWIFT. Ces mesures ont prouvé leur efficacité en mars 2022 lorsque les sanctions ont obligé Visa et Mastercard à « débrancher » l’ensemble des cartes émises en Russie. Le système national a pris immédiatement le relais, permettant aux cartes occidentales délivrées par les banques locales de continuer à fonctionner sans interruption dans le pays. De même, les 10 grandes banques du pays exclues de SWIFT ont poursuivi leurs opérations par l’intermédiaire du SPFS.

Plus largement, la politique dite de substitution des importations, si elle a été critiquée pour ses résultats mitigés dans certains secteurs, n’en a pas moins contribué à mieux préparer la Russie au choc des sanctions. C’est par exemple le cas dans le domaine informatique, qui avait fait l’objet d’une stratégie de remplacement des logiciels occidentaux par des équivalents de conception russe pour toutes les infrastructures critiques, ce qui a permis de faire face aux interdictions d’exportations décrétées par les autorités américaines au début du conflit. Pour les autorités russes, ce qui semblait une nécessité face aux risques de sanctions est devenu un atout majeur en termes d’indépendance stratégique. Ainsi, le fait que la Russie ait été épargnée par la panne informatique mondiale survenue en juillet 2024 prouve à leurs yeux l’efficience de la stratégie de substitution des importations dans le domaine des nouvelles technologies de l’information.

Les sanctions conduisent à une accélération de la substitution des importations et agissent comme une forme de protectionnisme imposé de l’extérieur tandis que le retrait de nombreux acteurs occidentaux a créé de nouvelles opportunités pour les acteurs économiques locaux.

Par ailleurs, la mise en échec des sanctions contre le secteur pétrolier a joué un rôle fondamental pour continuer à alimenter l’économie et le budget de l’État russe en devises. L’embargo décrété par les Occidentaux suivi par la mise en place du plafond pétrolier à 60 dollars le baril n’ont eu que des effets à court terme assez rapidement surmontés par les autorités russes. Pour faire face aux sanctions pétrolières, Moscou a acquis une flotte de tankers d’occasion, réorienté ses exportations vers les BRICS et s’est entendu avec l’Arabie saoudite pour réduire l’offre sur le marché mondial. Résultat, dès septembre 2023, le cours du pétrole russe dépassait largement le plafond occidental puisqu’il s’établissait à plus de 80 dollars le baril. Début décembre 2023, l’agence Bloomberg constatait qu’avec 11 milliards de dollars par mois, les revenus pétroliers de Moscou étaient revenus à leur niveau d’avant-guerre (4).

Le secteur gazier, qui a été beaucoup plus sévèrement touché, autant par les sanctions que par la destruction des gazoducs Nord Stream en septembre 2022, montre également des signes de reprise. Au premier trimestre 2024, la production de gaz a augmenté de 9 % grâce à la hausse continue des exportations vers la Chine mais aussi à une reprise partielle des exportations vers le marché européen. De plus, la Russie a augmenté ses exportations vers l’Asie centrale et le Caucase et signé un accord avec l’Iran pour alimenter les provinces septentrionales du pays. Par ailleurs, la consommation intérieure russe est en hausse, en partie portée par l’industrie chimique. En effet, la baisse des exportations de gaz russe a eu un double effet : renchérir les prix du gaz sur le marché mondial, singulièrement en Europe, et renforcer la compétitivité des industries chimiques russes. C’est ainsi que la Russie a augmenté ses exportations d’engrais vers le marché européen et singulièrement vers la France dont les importations d’engrais russes auraient bondi de 80 % en deux ans. Exporter son gaz sous forme d’engrais permet non seulement à la Russie de continuer à engranger des revenus à l’exportation mais également de monter en gamme en exportant des produits à plus forte valeur ajoutée tout en mettant à mal des producteurs européens handicapés par des prix de l’énergie beaucoup trop élevés. C’est un exemple parmi d’autres de la difficulté pour les Occidentaux d’isoler économiquement la Russie dont le poids réel dans l’économie mondiale et dans de nombreux secteurs stratégiques a été manifestement sous-estimé.

De plus, le refus des pays émergents de s’aligner sur l’Occident sur la question des sanctions a permis à Moscou à la fois de réorienter son commerce extérieur vers l’Asie et plus largement le « Sud global » tout en continuant à s’approvisionner en matériels occidentaux par l’intermédiaire de pays tiers. Les relations commerciales et financières avec les pays voisins de l’espace postsoviétique se sont renforcées, justifiant les efforts consentis auparavant pour maintenir un espace régional d’intégration (Communauté des États indépendants, Union économique eurasiatique). Ces pays servent d’intermédiaires financiers (les Russes y ouvrent des comptes bancaires pour accéder aux systèmes de paiement occidentaux) et commerciaux (réexportations de produits occidentaux vers la Russie). Des pays tels que l’Arménie ou le Kirghizistan importent massivement des productions occidentales qui circulent ensuite relativement librement au sein de l’espace économique commun de l’Union eurasiatique, ce qui rend d’autant plus difficile leur traçabilité. À l’échelle continentale et mondiale, les élargissements de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) et des BRICS permettent à la Russie de promouvoir des mécanismes alternatifs au système financier et commercial occidental dominé par les États-Unis. Le Kremlin, qui préside les BRICS en 2024, a d’ailleurs indiqué qu’un des critères d’adhésion serait le refus des pays candidats d’appliquer les sanctions occidentales. La dédollarisation promue par le Kremlin au sein de ces instances a fait des progrès spectaculaires dans le cas de la Russie sous l’effet des sanctions. La part du rouble dans les exportations russes est passé de 15 % en 2020 à 40 % début 2024 tandis que les « devises de pays inamicaux » (avant tout le dollar et l’euro) ne représentent plus que 20 % du total, le reste étant occupé par les monnaies alternatives (principalement le yuan chinois). De même, la part du dollar et de l’euro dans les importations russes est en baisse régulière et ne représente plus qu’un quart du total.

Les risques d’une économie en surchauffe

Cependant, ces succès ne doivent pas cacher d’importantes faiblesses. D’une part, le plein emploi, qui est en partie lié à une démographie défavorable (population active en baisse), est désormais synonyme de pénuries de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs, notamment dans l’industrie. Il s’ensuit une croissance rapide des salaires qui, si elle est favorable au pouvoir d’achat, pose problème dans la mesure où l’amélioration de la productivité ne suit pas au même rythme et qu’elle alimente l’inflation. Cette dernière est plus largement générée par l’ampleur du stimulus budgétaire mais aussi par les problèmes logistiques créés par les sanctions qui renchérissent une partie des importations. L’inflation est d’ailleurs le principal point noir du tableau économique russe, ce qui a incité la Banque centrale russe à augmenter régulièrement le loyer de l’argent depuis la mi-2023. Avec un taux directeur à 16 % et une inflation annuelle à environ 8 %, les taux réels sont particulièrement élevés, ce qui ne peut que peser négativement sur de nombreux secteurs de l’économie qui n’ont pas accès aux financements étatiques.

En effet, l’importance de la commande publique associée à des taux réels élevés favorise les grands groupes industriels et financiers, les entreprises petites et moyennes ayant beaucoup plus de mal à gagner des marchés publics et à obtenir des prêts bancaires à des taux raisonnables. Cette situation renforce une tendance russe ancienne à l’atrophie des PME-PMI et aux risques liés à des situations de monopole dans de nombreux secteurs de l’économie. Les autorités russes y voient pourtant une possibilité de développement économique selon un modèle asiatique : Andreï Belooussov, le nouveau ministre de la Défense, économiste de son État, parle de chaebolisation de l’économie russe : pour lui, la constitution de conglomérats industriels et financiers suffisamment solides et diversifiés pourrait contribuer à œuvrer à la modernisation technologique que les autorités appellent de leurs vœux.

Par ailleurs, la forte augmentation des dépenses budgétaires a été d’abord absorbée par une légère augmentation de la dette tout en ponctionnant les fonds souverains. Mais la poursuite de l’effort de guerre semble devoir passer par une augmentation de la pression fiscale. Une taxe sur les profits exceptionnels des grandes entreprises a été prélevée en 2023 tandis que le Parlement russe a voté en juillet 2024 la mise en place de la progressivité de l’impôt sur le revenu qui revient à augmenter la taxation des revenus des plus riches. Si ces mesures avaient été partiellement initiées avant le conflit, et si elles renvoient par ailleurs à un désir largement partagé au sein de la population russe d’une plus grande justice sociale, elles accroissent également les prélèvements obligatoires au risque de peser à terme sur l’économie.

Enfin, l’accroissement du poids du CMI, dont l’hypertrophie a été perçue comme une des causes de l’effondrement de l’URSS, pose la question de la durabilité du modèle actuel et des distorsions qu’il implique pour l’économie et la société. En cas de poursuite du conflit dans la durée, le risque d’une véritable militarisation de l’économie est réel tandis que la fin des hostilités posera la question de la transition vers un nouveau modèle de croissance.

Conclusion

Au premier semestre 2024, l’économie russe poursuit sur sa lancée avec une croissance de près de 5 % en rythme annuel, et ceci malgré le durcissement des sanctions financières occidentales qui ont perturbé le commerce extérieur avec les principaux partenaires commerciaux du pays, y compris la Chine. Les points forts restent les mêmes : forte croissance de l’industrie manufacturière à plus de 8 %, mais aussi des nouvelles technologies de l’information, du secteur financier et du commerce, ce qui renvoie à une consommation des ménages dynamique sur fond de hausse des salaires réels. De plus, si le déficit budgétaire avait avoisiné les 2 % du PIB en 2023, il a été ramené à 0,5 % au premier semestre 2024, ce qui renvoie à une croissance plus forte que prévu des rentrées fiscales et permet à l’État de conserver un faible endettement malgré l’effort de guerre.

Néanmoins, la pression inflationniste ne diminue pas sur fond de pénuries de main-d’œuvre et de renchérissement des importations. De plus, si l’industrie semble poursuivre sur sa lancée, les services donnent des signes de faiblesse, ce qui pourrait renvoyer aux premiers effets du durcissement de la politique monétaire de la Banque centrale. Par ailleurs, les échanges extérieurs restent sous tension du fait de sanctions secondaires américaines toujours plus strictes, à tel point que même les banques chinoises régionales, jusque-là assez peu sensibles aux menaces de Washington, commencent à restreindre les échanges avec la Russie. Ainsi, s’il est indéniable que l’économie russe a surpris par sa résilience et son dynamisme face aux sanctions, les risques internes et externes restent particulièrement importants sur fond d’incertitudes géopolitiques majeures au-delà même du conflit ukrainien.

Notes

(1) Isabelle Facon, « Quel état de l’industrie d’armement russe ? : le brouillard de la guerre », Défense & Industries, Fondation pour la recherche stratégique, n°18, juin 2024, p. 12-17 (https://​www​.frstrategie​.org/​s​i​t​e​s​/​d​e​f​a​u​l​t​/​f​i​l​e​s​/​d​o​c​u​m​e​n​t​s​/​p​u​b​l​i​c​a​t​i​o​n​s​/​d​e​f​e​n​s​e​-​e​t​-​i​n​d​u​s​t​r​i​e​s​/​2​0​2​4​/​D​e​f​e​n​s​e​I​n​d​u​s​t​r​i​e​s​-​N​1​8​j​u​i​n​2​0​2​4​-​I​s​a​b​e​l​l​e​-​F​a​c​o​n​.​pdf).

(2) U.S. Department of State, « Secretary Antony J. Blinken At Aspen Security Forum Fireside Chat Moderated by Mary Louise Kelly of National Public Radio », 19 juillet 2024, (https://​digital​.areion24​.news/​v0x).

(3) Eric Metreau, Kathryn Elizabeth Young, Shwetha Grace Eapen, « Nouvelle classification des pays en fonction de leur revenu : 2024-2025 », Banque mondiale blogs, 1er juillet 2024 (https://​digital​.areion24​.news/​iqy).

(4) Alaric Nightingale, Julian Lee, Alex Longley, « How Russia Punched an $11 Billion Hole in the West’s Oil Sanctions », Bloomberg, 06 décembre 2023 (https://​digital​.areion24​.news/​z1h).

David Teurtrie

areion24.news