En juin, le gouvernement irakien a dit souhaiter la fin des activités de la coalition antijihadiste « Inherent Resolve » [dirigée par les États-Unis] sur son territoire d’ici septembre 2025. Des négociations avec Washington ont ensuite été lancées à cette fin. Seulement, quelques semaines plus tard, alors qu’un accord était sur le point d’être trouvé, il s’est ravisé en évoquant des « développements récents » survenus dans la région.
« Nous étions très près d’annoncer cet accord, mais en raison des récents développements, l’annonce de la fin de la mission militaire de la coalition internationale en Irak a été reportée », a en effet indiqué le ministère irakien des Affaires étrangères, via un communiqué publié le 15 août dernier. Soit à un moment où les tensions entre Israël et l’Iran venaient de monter d’un cran, suite à l’assassinat d’Ismaël Haniyeh, le chef politique du Hamas à Téhéran.
Cela étant, même si l’Irak a proclamé sa « victoire » contre l’État islamique [EI ou Daesh] en décembre 2017, il n’en demeure pas moins que l’organisation jihadiste est encore active dans le pays.
En juillet, l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a dit avoir constaté une hausse « significative » des attaques menées par Daesh tant en Syrie qu’en Irak au cours du premier semestre.
« De janvier à juin 2024, l’EI a revendiqué 153 attaques en Irak et en Syrie. À ce rythme, il est en passe de plus que doubler le nombre total de ses attaques revendiquées en 2023, ce qui indique qu’il tente de se reconstituer après plusieurs années de réduction de ses capacités », avait-il expliqué, en juillet.
Durant la même période, les forces de la coalition ont mené 196 opérations de contre-terrorisme, dont 137 en Irak et 59 en Syrie. Celles-ci ont permis de capturer 166 jihadistes et d’en « neutraliser » 44 autres, dont 8 hauts responsables, chargés « de la planification des opérations en dehors de la Syrie et de l’Irak, du recrutement, de la formation et du trafic d’armes ».
Seulement, la lutte contre les organisations terroristes ne souffre aucun relâchement… D’où l’opération que viennent de mener conjointement les forces américaines et irakiennes contre un groupe appartenant à Daesh.
« Les forces relevant du CENTCOM et les forces de sécurité irakiennes ont conduit ensemble un raid dans l’ouest de l’Irak à l’aube du 29 août. Quinze membres de l’État islamique ont été tués. Ils étaient dotés de nombreuses armes, grenades et ceintures explosives. Il n’y a aucune indication qu’il y ait eu des victimes civiles », a fait savoir le Pentagone.
Et d’ajouter : « Cette opération visait les dirigeants de l’EI afin de perturber et dégrader sa capacité à planifier, organiser et mener des attaques contre les civils irakiens, ainsi que contre les citoyens américains, leurs alliés et leurs partenaires dans toute la région et au-delà. »
Au cours des combats, sept militaires américains ont été blessés. Selon l’AFP, qui a sollicité une source au sein de l’US CENTCOM, ils sont dans un « état stable ».
Si l’état-major américain n’a livré que très peu de détails sur cette opération, les services de renseignement irakiens ont été plus prolixes. Ainsi, ils ont précisé que ce raid avait été mené dans le désert d’Al-Anbar [province voisine de la Syrie], après « plus de deux mois de surveillance à l’aide de moyens humains et technologiques ». Cela a permis de localiser « quatre maisons d’accueil » utilisées par Daesh.
L’opération a commencé par des « frappes aériennes successives » contre ces maisons, puis par un assaut héliporté. Parmi les quinze jihadistes tués, il est « probable que se trouvent des dirigeants de haut rang », a ajouté le renseignement irakien. « Des procédures d’identification sont en cours », a-t-il conclu.