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vendredi 27 septembre 2024

La Chine aurait caché le naufrage d’un sous-marin doté d’un réacteur nucléaire

 

À l’occasion du 75e anniversaire de la Marine de l’Armée populaire de libération [APL], le 23 avril dernier, des rumeurs suggérèrent qu’un nouveau type de sous-marin d’attaque était en cours de construction au chantier naval de Wuchang, qui appartient à la China State Shipbuilding Corp. D’après les rares détails alors disponibles, ce navire devait avoir un déplacement de 4000 tonnes et être doté d’un mini-réacteur nucléaire censé alimenter les batteries de son système de propulsion.

L’imagerie satellitaire donna du crédit à cette rumeur. En effet, une photographie prise quelques jours plus tard et diffusée en juillet par Tom Shugart, un ancien officier de l’US Navy devenu chercheur associé au Center for a New American Security [CNAS], confirma la présence d’un sous-marin jusqu’alors inconnu, amarré à un quai du chantier de Wuchang.

L’examen du cliché permit de déterminer que sa conception reposait sur le sous-marin à propulsion classique de type 039 [lequel constitue l’épine dorsale de la flotte sous-marine chinoise], à la différence qu’il était plus long de 10 mètres et son gouvernail avait le profil d’une croix de Saint-André afin de lui assurer une meilleure manœuvrabilité.

Seulement, une autre image satellite, prise en juin, suggéra qu’un incident s’était produit au chantier naval de Wuchang, quatre barges, munies de grues, ayant été déployées à l’endroit où avait été repéré ce nouveau sous-marin, supposé être le premier d’une classe appelée « Zhou » [ou type 041]. Ce qui trahissait une activité inhabituelle…

L’explication vient d’être donnée par un haut responsable du Pentagone au Wall Street Journal. Ainsi, selon lui, ce sous-marin a coulé alors qu’il était encore à quai, probablement lors d’un essai de plongée statique. Ce que les autorités chinoises ont cherché à cacher.



« Il n’est pas surprenant que la marine de l’APL ait tenté de dissimuler le fait que son nouveau sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire, le premier de sa catégorie, a coulé sur le quai », a commenté ce un haut responsable. « Outre les questions évidentes sur les normes en matière de formation et la qualité de l’équipement, l’incident interroge sur la responsabilité interne de l’APL et sur la surveillance de l’industrie de défense chinoise, qui est depuis longtemps en proie à la corruption », a-t-il ajouté.

En outre, indique le Wall Street Journal, les États-Unis « ne savent pas si le sous-marin contenait du combustible nucléaire au moment de son naufrage ». Cependant, a-t-il continué, des « experts estiment que c’est probable ». Ce qui soulève d’autres questions, notamment en matière de sécurité nucléaire… En tout cas, les autorités américaines n’ont détecté aucun signe suggérant que des échantillons d’eau ont été prelevés pour vérifier s’il y avait des radiations. Et elles ignorent s’il y a eu des victimes.

Reste qu’il est peu probable que les autorités chinoises confirment cet incident. « Nous ne sommes pas au courant de la situation que vous évoquez et n’avons actuellement aucune information à fournir », a déjà répondu l’ambassade de Chine aux États-Unis à l’agence Reuters.

Pour rappel, la marine de l’APL exploite six sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de Type 094/094A et neuf sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], à savoir trois de Type 093, quatre de Type 093A et trois de Type 091 [classe Han]. L’essentiel de sa flotte se compose de quarante-cinq sous-marins d’attaque à propulsion classique, le modèle le plus répandu étant le Type 039.

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