Selon un document de 31 pages déposé lundi par l’accusation devant un tribunal fédéral à New York, Sue Mi Terry, ancienne analyste de la CIA et fonctionnaire à la Maison-Blanche, a omis de s’enregistrer en tant qu’agent étranger et a divulgué des informations du gouvernement américain aux services de renseignement sud-coréens.
«Des allégations sans fondement»
«Sous les instructions de représentants du gouvernement de la République de Corée, (Sue Mi) Terry a plaidé pour des positions stratégiques de la République de Corée (...), elle a communiqué des renseignements non publics du gouvernement des Etats-Unis aux agents du renseignement de la République de Corée et facilité l’accès des représentants du gouvernement de la République de Corée aux représentants du gouvernement des Etats-Unis», affirme l’acte d’accusation.
Selon l’acte d’accusation, Sue Mi Terry est une citoyenne américaine naturalisée, née à Séoul en Corée du Sud et ayant grandi en Virginie et à Hawaï. Son avocat, Lee Wolosky, a rejeté les accusations. «Ces allégations sont sans fondement et dénaturent le travail d’une universitaire et analyste de l’information, connue pour son indépendance et ses années au service aux États-Unis», a déclaré Me Woloskyn dans un communiqué cité par les médias américains. En échange de ses services, l’ancienne analyste de l’agence américaine de renseignement, est soupçonnée d’avoir reçu des accessoires et vêtements de luxe, selon l’acte d’accusation.
Repas étoilés et paiements secrets
Elle est également suspectée d’avoir été conviée dans des «multiples» restaurants étoilés au Michelin et d’avoir reçu 37'000 dollars de paiements secrets, à travers un groupe de réflexion (think tank) où elle travaillait. Le dossier comprend des images prises par des caméras de sécurité de Sue Mi Terry rencontrant ses interlocuteurs sud-coréens dans des magasins de Washington pour recevoir de luxueux sacs à main.
Outre la CIA, Sue Mi Terry, chercheuse principale pour les études sur la Corée au Council on Foreign Relations, un think thank américain, a également travaillé au Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. Sue Mi Terry, qui a été employée par le gouvernement américain pendant une décennie, entre 2001 et 2011, aurait commencé à travailler pour le compte de la Corée du Sud en 2013 et continué alors qu’elle avait été avertie en 2014 par des agents du FBI que les services de renseignement sud-coréen pourraient essayer de l’approcher.
National Intelligence Service
Le National Intelligence Service, l’agence d’espionnage sud-coréenne, a déclaré être en contact avec son homologue aux Etats-Unis au sujet de l’acte d’accusation. «Les autorités de renseignement de la Corée du Sud et des Etats-Unis sont en étroite communication les unes avec les autres à propos du rapport sur l’acte d’accusation (impliquant) la loi sur l’enregistrement des agents étrangers», a-t-il déclaré. Interrogé sur l’affaire, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères de la Corée du Sud a déclaré: «Il n’est pas opportun de commenter les questions concernant des procédures judiciaires étrangères en cours.»
AFP