Lors d'un discours vendredi matin à Moscou, à la veille de la conférence internationale pour la paix en Suisse, le président russe a tenté de préempter l'issue de cette réunion, à laquelle la Russie n'est pas conviée, en posant des "conditions très simples" à la cessation des hostilités.
L'abandon, par l'Ukraine, de son projet d'adhésion à l'Otan et la cession de quatre régions partiellement occupées par l'armée russe : les oblasts de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia, annexés de facto en septembre 2022 par Moscou à la suite de référendums.
Kiev doit également accepter un «statut neutre», suivi d’une «démilitarisation» et d’une «dénazification» du pays. «Je ne parle pas ici de geler le conflit, mais d’y mettre fin», a souligné Vladimir Poutine en insistant sur le fait que les hostilités cesseront «à la minute même» où les autorités ukrainiennes accepteront ces conditions. Les négociations de paix, elles, commenceront dès le début du retrait de leurs forces des quatre régions susmentionnées - un retrait qui se fera en «toute sécurité», a-t-il promis.
"Il s'agit d'ultimatums qui ne sont pas différents des messages du passé", a réagi le président ukrainien en marge du sommet du G7 en Italie, sur la chaîne de télévision SkyTG24.
"Il ne s'arrêtera pas", a poursuivi Volodimir Zelensky à propos du chef du Kremlin, établissant un parallèle avec les visées expansionnistes d'Adolf Hitler avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien, a jugé sans fondement ces déclarations, qui portent de facto sur une demande de reddition de l'Ukraine.
L'armée russe contrôle à ce jour environ 1/5e du territoire ukrainien.
La Suisse accueille samedi et dimanche 90 Etats et organisations pour une conférence pour la paix qui devrait se concentrer sur la sûreté nucléaire et l'approvisionnement alimentaire de l'Ukraine et laisser de côté les questions territoriales. La Russie a jugé cette initiative "futile".