Repoussant une nouvelle attaque de l’armée ukrainienne sur l’axe de Donetsk-Sud, les troupes russes ont éliminé près d’une trentaine de chars, dont certains de production étrangère, a fait savoir le ministère russe de la Défense.
Parmi ces 28 armements figurent huit chars Leopard de conception allemande et trois à roues, des AMX-10RC, de conception française. En outre, 109 autres blindés ont été anéantis.
Au total, plus de 1.500 militaires ukrainiens ont été neutralisés le 5 juin dans cette zone de combat. "Poursuivant son offensive, l’ennemi a été stoppé sans qu’il n’atteigne ses objectifs", précise l’instance.
Selon la Défense russe, les forces armées de Kiev ont lancé le 4 juin au matin une offensive de grande envergure dans cinq secteurs du front sur l’axe de Donetsk-Sud.
Les délais de l’offensive générale ukrainienne ont été décalés à plusieurs reprises. Le 5 juin, la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Anna Maliar, a rapporté que l’armée de Kiev passait à l’offensive "sur certains axes".
Chars occidentaux
En mars dernier, la disponibilité de neuf pays pour transférer 150 chars Leopard à l’Ukraine a été annoncée par le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De son côté, Berlin a approuvé le transfert de 178 chars Leopard 1A5, dont leur réexportation du Danemark et des Pays-Bas.
Selon la Défense ukrainienne, une soixantaine de Leopard ont déjà été livrés vers fin mai. Quant aux blindés français de reconnaissance AMX-10 RC, l’annonce de leur déploiement "sur une ligne de front" a été faite à la mi-mars par le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.
Les États-Unis ont promis 31 chars M1 Abrams, lesquels ont déjà été livrés pour l’entraînement en Allemagne. Ils pourraient être transférés à Kiev vers l’automne. Moscou a de multiples fois déclaré que toute arme livrée à Kiev devenait une cible légitime.
Kiev veut "Priver la Crimée d'eau" en détruisant le barrage de Kakhovka
Alors que le barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans la région russe de Kherson, a été partiellement détruit dans la nuit du 5 au 6 juin par de multiples frappes ukrainiennes, le Kremlin a qualifié cet acte de sabotage.
"Sans aucun doute, nous parlons d'un sabotage délibéré de la part de l'Ukraine, qui a été planifié et exécuté sur ordre de Kiev", a déclaré ce 6 juin Dmitri Peskov, porte-parole du Président russe.
La destruction de la centrale hydroélectrique pourrait avoir de "graves conséquences pour plusieurs dizaines de milliers d'habitants de la région" et les autorités ukrainiennes doivent en porter la responsabilité complète, selon le porte-parole du Kremlin.
De multiples frappes ont visé le barrage de Kakhovka cette nuit, selon les autorités locales. Une montée des eaux a été constatée dans plusieurs localités situées à proximité, les résidents sont évacués des zones inondées.
Dmitri Peskov a évoqué les objectifs derrière cet acte. L'un d’eux est de "priver la Crimée d'eau", selon lui.
Aménagé sur le fleuve Dniepr, le barrage hydroélectrique de Kakhovka permettait d’envoyer de l’eau dans le canal de Crimée du Nord, qui part du sud de l’Ukraine et traverse toute la Crimée, péninsule rattachée à la Russie en 2014.
"L'alimentation du canal (de Crimée du Nord) est réduite, considérablement réduite", a fait savoir le porte-parole.
Faire oublier une offensive ukrainienne infructueuse
De plus, la destruction de cette centrale hydroélectrique doit détourner l’attention de la contre-offensive ukrainienne ratée.
"Apparemment, ce sabotage est également lié au fait qu'après avoir lancé des opérations offensives à grande échelle il y a deux jours, les forces armées ukrainiennes n'atteignent plus leurs objectifs. Ces actions offensives s'étouffent", a indiqué Dmitri Peskov.
Selon la Défense russe, les forces armées de Kiev ont lancé le 4 juin au matin une offensive de grande envergure dans cinq secteurs du front sur l’axe de Donetsk-Sud.