"Le chef présumé de Daesh, nom de code Abou Hussein al-Qourachi, a été neutralisé lors une opération menée hier par le MIT (services secrets turcs) en Syrie", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'une interview sur la chaîne de télévision TRT Türk.
M. Erdogan a précisé que les services de renseignements turcs suivaient la trace du dirigeant de l'EI "depuis longtemps", sans fournir davantage de détails sur les circonstances de l'opération. L'EI avait annoncé le 30 novembre la mort de son précédent chef, Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi, sans en préciser les circonstances.
Il avait été aussitôt remplacé par Abou Al-Hussein al-Husseini al-Qourachi, selon l'EI. Selon un correspondant de l'AFP dans le nord de la Syrie, les services de renseignement turcs et la police militaire locale soutenue par la Turquie bouclaient samedi une zone située au nord de la localité de Jandairis, dans la région d'Afrine (nord-ouest), à une dizaine de kilomètres de la frontière turque.
Des habitants interrogés par l'AFP avaient affirmé qu'une opération avait visé une ferme abandonnée qui servait par le passé d'école islamique. La Turquie déploie des troupes dans le nord de la Syrie depuis 2020 et contrôle des zones entières avec ses supplétifs syriens.
Les faits
Abu al-Hussein al-Husseini al-Qurayshi, le présumé leader de l'organisation terroriste Daech, a actionné sa veste explosive lorsqu'il s'est rendu compte qu'il était sur le point d'être capturé par les unités du service de renseignement turc, selon des sources de sécurité.
L'Organisation nationale turque du renseignement (MIT) a reçu une information selon laquelle al-Qurayshi se trouvait dans la ville de Jindires à Afrin, dans le nord de la Syrie, et qu'il allait bientôt quitter la région.
Une unité spéciale des services de renseignement turcs a mené une opération secrète, samedi, investissant la maison où se cachait le terroriste. Ils l'ont alors appelé à se rendre, mais n'ont pas obtenu de réponse de sa part.
Les hommes du MIT ont alors fait sauter le mur d’enceinte de la maison, puis les portes d'entrée arrière et les murs latéraux pour pénétrer dans le bâtiment.
Lorsqu'il s'est rendu compte qu'il était sur le point d'être capturé, al-Qurayshi a actionné sa veste-explosive.
L'opération, qui a duré environ quatre heures, n'a fait aucun blessé parmi les civils ou l'unité spéciale du MIT, selon les sources qui ont préféré garder l'anonymat en raison des restrictions imposées sur les communications avec les médias.
Abu al-Hussein al-Husseini al-Qurayshi, qui a rejoint le groupe terroriste Daech en 2013, a accédé en peu de temps à des postes de responsabilité au sein de l'organisation. Il a été déclaré nouveau calife le 30 novembre 2022, après l'assassinat du précédent leader de Daech, Abu al-Hassan al-Hashimi al-Qurayshi.
Attaques meurtrières
L'armée américaine a mené ces dernières années plusieurs frappes ciblant des chefs de l'EI en Syrie. Elle avait annoncé mi-avril avoir "probablement" tué dans le nord de la Syrie un chef du groupe djihadiste qui planifiait des attaques en Europe et au Moyen-Orient.
Le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom) avait précisé qu'il s'agissait d'un haut dirigeant de l'EI en Syrie, identifié comme Abdel Hadi Mahmoud al-Haji Ali. Malgré sa défaite territoriale, l'EI mène toujours des attaques en Syrie.
Au moins 41 personnes, dont 24 civils, ont été tuées le 16 avril dans le pays dans deux attaques attribuées au groupe djihadiste contre des ramasseurs de truffes des sables et des bergers. Début avril, l'armée américaine a annoncé avoir tué un dirigeant de l'EI responsable d'attaques en Europe, qu'elle a identifié comme étant Khaled Aydd Ahmad al-Jabouri.
L'EI a revendiqué une série d'attaques meurtrières en Europe du temps de sa puissance, alors qu'il contrôlait de vastes régions en Syrie et en Irak. En octobre 2019, Washington avait annoncé la mort du chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, lors d'une opération américaine. Ses deux successeurs avaient été tués en Syrie en février et en novembre 2022.
ATS