À la suite des attentats terroristes de Bruxelles et de Zaventem, le gouvernement Michel avait décidé d’acquérir un moteur de recherche afin de scanner Internet. Il devait passer au crible les sites web et les médias sociaux pour y déceler des traces de menaces terroristes ou de radicalisation. Le contrat, d’un peu plus de 23 millions d’euros, avait été attribué au développeur de logiciels néerlandais Bavak à l’issue d’un appel d’offres public.
Cependant, il est vite apparu que le moteur de recherche ne répondait pas aux attentes du SGRS. Le contrat a donc été résilié à la mi-février. "Le moteur de recherche développé par l’entreprise n’a pas répondu à nos attentes", reconnait M. Boucké. "Comme nous n’avons pas obtenu le produit que nous voulions en fin de compte, ce n’était certainement pas un bon investissement."
5 millions d’euros de matériel
Le chef du SGRS confirme une perte de 16 millions d’euros, dont 11 millions pour les investissements et 5 millions pour les frais de fonctionnement. Cependant, selon M. Boucké, un certain nombre d’éléments du contrat pourraient être récupérés, comme le "hardware", d’une valeur de 5 millions d’euros. La différence avec le montant du contrat attribué serait due aux "coûts d’entretien et de fonctionnement". Bavak affirme de son côté qu’il n’avait pas connaissance de la résiliation du contrat.
Dans l’entretien accordé au Soir et à Knack, M. Boucké s’exprime également sur l’extrémisme au sein de la Défense. "En ce qui concerne l’extrême gauche, pas un seul soldat belge n’est actuellement sur notre radar. En ce qui concerne l’extrême droite, nous suivons pour l’instant une trentaine de militaires de très près, pour leurs sympathies ou leurs liens évidents avec des groupes d’extrême droite", déclare-t-il. Il annonce par ailleurs que le SGRS lançait pour la première fois son propre site web à l’adresse www.sgrs.be.