Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 10 décembre 2020

La Norvège soupçonne des hackers russes après une cyberattaque contre son Parlement

 

En Norvège, les services de renseignement soupçonnent le groupe de hackers russes Fancy Bear, lié aux services russes, d’être à l’origine d’une cyberattaque contre le Parlement norvégien cette année, mais ont dû classer l’affaire, faute de preuves suffisantes.

L’enquête montre que l’opération de réseaux dont le Storting (nom du Parlement norvégien, ndlr) a été victime fait partie d’une campagne nationale et internationale plus large qui dure au moins depuis 2019, a indiqué le service norvégien de renseignements intérieurs (PST) ce mardi 8 décembre.

Les analyses montrent qu’il est probable que l’opération soit conduite par un acteur cyber désigné comme APT28 ou Fancy Bear. Cet acteur est lié au GRU, service de renseignements militaires de la Russie, a-t-il ajouté dans un communiqué.

Le 1er septembre, le Storting avait annoncé avoir été la cible quelques jours plus tôt d’une vaste attaque informatique, dont l’origine n’avait alors pas été précisée, mais qui avait permis à ses auteurs de s’introduire dans le courrier électronique de certains députés et employés.

Un mois plus tard, la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide, avait – fait inhabituel – explicitement désigné la Russie.

La méthode dite de « force brute »

Utilisant la méthode dite de force brute qui vise à craquer un mot de passe ou un nom d’utilisateur via une multitude d’essais et d’erreurs, cette opération avait permis de télécharger des informations sensibles, selon PST.

L’enquête n’a toutefois pas permis à ce jour de mettre au jour suffisamment d’éléments pour décider d’une inculpation, est-il précisé dans le communiqué.

L’ambassade de Russie en Norvège n’a pas répondu dans l’immédiat aux demandes de commentaires. En octobre, elle avait qualifié d'inacceptable la mise en cause d’Ine Eriksen Søreide.

Nous considérons cela comme une grave provocation délibérée, destructrice pour les relations bilatérales, avait-elle indiqué sur Facebook.

Généralement bonnes, les relations entre la Norvège, membre de l’Otan, et la Russie, qui partagent une frontière commune dans le Grand Nord, ont été empoisonnées ces dernières années par plusieurs affaires d’espionnage de part et d’autre.

Les services norvégiens pointent régulièrement la Russie comme l’une des principales menaces en matière d’espionnage, aux côtés de la Chine et de l’Iran.

ouest-france.fr