Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 16 novembre 2020

L'identité d'une partie des membres du SRE découverte

 

Un fonctionnaire souhaitant intégrer les services secrets luxembourgeois est bel et bien parvenu à mettre la main sur les données personnelles de quelques agents du service, via l'utilisation du réseau informatique de l'Etat, indique lundi Xavier Bettel. Une faille qui a été corrigée depuis.

Pour tenter de décrocher un poste au sein des services de renseignement de l'Etat (SRE), un fonctionnaire a souhaité démontrer qu'il en avait les capacités. Ce dernier est donc parvenu à mettre la main sur l'identité d'agents du SRE, confirme lundi Xavier Bettel (DP), dans une réponse parlementaire. Mais contrairement à ce qu'indiquaient début novembre nos confrères de RTL,  seule «une partie des noms» a été découverte assure lundi le Premier ministre, responsable direct du SRE.

A en croire les informations publiées par le chef du gouvernement dans une réponse parlementaire, tout est parti d'une candidature spontanée envoyée par mail directement au service chargé de rechercher, d'analyser et de traiter les renseignements relatifs à toute menace sur le Grand-Duché. Une candidature rejetée le jour même, du fait que «toutes les informations sur les postes libres dans toutes les administrations» sont publiées sur le site dédié. Pas découragé, le candidat a donc retenté sa chance un mois plus tard pour un poste libre mais qui ne correspondait pas à son évolution de carrière. 

«Il a donc reçu une explication sur les raisons qui faisaient que sa demande n'était pas recevable», précise Xavier Bettel qui date au mois de mai 2020 ce nouvel épisode. Mais «début juin 2020», le même fonctionnaire «a recontacté le SRE en indiquant qu'il avait compilé une liste des personnels», indique le chef de gouvernement dans sa réponse parlementaire qui précise que cette compilation avait été possible via «l'accès au réseau informatique interne de l'Etat». Autrement dit, le fonctionnaire avait effectué une «recherche approfondie dans le but d'identifier les personnels du SRE» via ses accès habituels. Et donc que tous les fonctionnaires pouvaient alors en faire de même.

Mais si le candidat justifiait sa démarche par sa volonté de «démontrer qu'il avait les capacités nécessaires» pour rejoindre les services secrets, il estimait avoir trouvé la totalité des identités. Soit quelque 80 noms au total. Pour Xavier Bettel, «certains correspondaient effectivement à des membres du SRE, d'autres non». Face aux «faiblesses» pointées du doigt du réseau interne de l'Etat, un comité ministériel du Renseignement a été réuni le 13 juillet, et «tous les organes de contrôles prévus dans la loi ont été informés de la démarche entreprise», précise le Premier ministre. 

Car «l'identité des collaborateurs du SRE doit être protégée pour garantir l'exercice de leur mission sensible dédiée à la sécurité nationale», insiste le chef de gouvernement qui précise que la fameuse liste «n'a pas été communiquée au ministère d'Etat ni publiée» et que «le parquet n'a pas été saisi» de la part du ministère. Quant au candidat à l'origine de cette affaire, il a postulé officiellement à la mi-septembre mais «début novembre, il est cité dans un reportage de RTL dans lequel il ne présente que sa vision des faits», note le Premier ministre. Pas certain, dans ce contexte, que son profil soit retenu...

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