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lundi 7 septembre 2020

Chevaux mutilés en France: la note du SCRT qui fait le point sur l'enquête

 


Le service central du renseignement territorial (SCRT) dresse un premier bilan des actes de mutilation dont sont victimes des équidés en France ces dernières semaines.

Selon le SCRT, ce sont plus d'une trentaine d'actes de cruauté sur ces animaux, 34 faits précisément, qui ont été recensés depuis janvier dernier - cinq ont été signalés rien que pour la journée du 24 août. Parmi tous ces cas, une vingtaine présente des traces de mutilation.

Tous les équidés concernés

Jeune jument, poney, pur-sang... Aucune distinction n'est faite en ce qui concerne les équidés touchés. Les causes de la mort de ces animaux sont également nombreuses: arrêt cardio-respiratoire dû à la peur ou à l'évanouissement, étranglement, égorgement ou décès par arme blanche ou arme à feu.

Une vingtaine d'équidés tués ont par ailleurs été retrouvés avec une oreille prélevée. Les autorités soupçonnent qu'il puisse s'agir là d'un "trophée" présenté par certains pour démontrer la mort de l'animal. Des traces d'empoisonnement ont également pu être constatées dans certains cas.

Aucune piste écartée

En ce qui concerne la répartition géographique de ces affaires, une vingtaine de départements ont enregistré entre janvier et août dernier un ou plusieurs actes de mutilation de chevaux. Le SCRT note qu'une majorité des cas est recensée sur une ligne reliant la Charente-Maritime à l'Ain mais n'écarte pas le fait que certains actes puissent avoir été réalisés par mimétisme, de manière isolée, notamment en raison de l'intérêt médiatique autour de ces affaires.

"On constate une accélération du phénomène depuis le mois d’août, ce qui nous pousse à ne pas exclure des imitateurs, des copycats", confirme ce lundi dans Libération le général Jacques Diacono, chef de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique. "Avec des faits sur un temps relativement réduit dans plusieurs régions, ce qui tend à démontrer qu’il n’y a pas un, mais une multitude d’auteurs."

Plusieurs pistes sont étudiées. La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), sollicitée par la gendarmerie nationale, a néanmoins confié à ne pas privilégier cette piste en particulier. Si beaucoup d'inconnues demeurent, le SCRT constate que les auteurs de ces agressions ont la plupart du temps une bonne connaissance des équidés.

Deux suspects recherchés

Deux suspects étaient toujours recherchés dimanche après-midi en Côte-d'Or. Un important dispositif de gendarmerie a été déployé après qu'un propriétaire de chevaux a signalé une intrusion dans son pré où un cheval a été blessé, a-t-on appris de sources concordantes.

Vers 02h00 du matin à Losne, "le propriétaire a aperçu des lampes dans son pré" et prévenu les gendarmes qui ont envoyé 40 hommes sur le terrain, appuyés par un hélicoptère, ainsi qu'une équipe cynophile, en présence du commandement régional, a indiqué à l'AFP la gendarmerie de Côte-d'Or qui avait momentanément mis en place un dispositif de contrôle routier avec les départements voisins.

Le dispositif de la gendarmerie a été "progressivement allégé dans la matinée et il reste une quinzaine de gendarmes à l'oeuvre pour la poursuite des investigations", confiées à la brigade de recherches de Beaune et la section de recherches de Dijon.

"Un cheval a été blessé au niveau du flanc. Une blessure pas très profonde selon l'examen vétérinaire", a précisé le parquet de Dijon à l'AFP.

Jument retrouvée morte

Par ailleurs, dans le Cantal, à Riom-ès-Montagnes, une jument a été retrouvée morte et particulièrement mutilée samedi soir. Les propriétaires l'ont trouvée dans sa pâture, "éventrée, une oreille en moins et les mamelles coupées", a indiqué dimanche à l'AFP le parquet d'Aurillac, confirmant une information du quotidien régional La Montagne.

"Des prélèvements ont été faits lors de l'autopsie pour savoir si les mutilations auraient été infligées post-mortem", a précisé le parquet.

Avec la multiplication de mutilations d'équidés dans toute la France, le sujet est devenu sensible. Des consignes ont été passées aux propriétaires "d'appeler les forces de l'ordre et de ne pas intervenir eux-mêmes", selon les gendarmes.

Des cas en région parisienne

Le Val-d'Oise, en région parisienne, a enregistré ses premiers cas samedi: deux juments, qui ne sont pas mortes, l'une présentant une coupure à la vulve et l'autre une coupure de 30 centimètres sur le flanc. Elles étaient parquées dans le même pré à Grisy-les-Plâtres, petite commune rurale du Vexin.

De même, l'Isère avait connu son premier cas à Bonnefamille le 30 août avec une ponette incisée de 20 cm sous l'oreille gauche et deux coupures au postérieur.

Alors que de tels actes se sont déjà produits dans plus d'une vingtaine de départements, l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) "coordonne" le suivi des enquêtes pour en analyser les éléments.

"Tous les éléments de procédure sont réunis au service central du renseignement criminel", a indiqué cette semaine le colonel Hubert Percie du Sert, coordinateur de la sous-direction de la police judiciaire de la gendarmerie.

Concernant les motivations des auteurs, un challenge sur internet est privilégié pour l'instant, même si les autres possibilités ne sont pas fermées.

Mélanie Vecchio

Hugues Garnier

bfmtv.com